Mon petit homme

Bonjour,

Mon petit homme Guillaume nous a quitté le 9 octobre 2013. J'ai lu quelques témoignages et le mien et un peu différent.
En 2010, nous avons décidé d'essayer pour un bébé, après 1 an d'essai, je suis tombé enceinte, verdict oeuf clair suivi de 2 curetage chimique et un mécanique. Le cauchemar a duré près de 5 mois.

Un an et demi plus tard, je tombe enceinte, verdict grossesse ectopique. Prenant sur moi-même, je ne prends pas congé, je continue de travailler. Cela faisait 4 jours que j'étais dans un nouvel emploi. Me connaissant, je me dis vaux mieux travailler que de rester 3 semaines chez moi à me tourmenter. Traitement de chimiothérapie pour détruire les cellules, car l'embryon n'est pas visible dans les trompes ou l'utérus.

Avril 2013, je tombe enceinte pendant que je fais le deuil de ne jamais être mère. J'attendais une opération pour retirer une trompe bouchée, juin 2013. Bien évidemment, la chirurgie est repoussée. Je me fais suivre de près étant donné la situation. On se rend à 12 semaines, tout va bien, sauf moi, perte de poids vomissements, fatigue extrême... 20e semaine, oh le bébé bouge beaucoup on va refaire une écho dans 2 semaines. 2e écho, on vous envoie en cardio pédiatrie, il semble y avoir quelque chose avec le coeur du bébé. Écho faite 2 jours plus tard, le verdict, multiples malformations cardiaques. Si on continue la grossesse notre petit amour devra être opéré à coeur ouvert le lendemain de la naissance et plusieurs autres tout au cour de sa vie. 1 chance sur 100 000, on est chanceux en maudit ! :(La décision nous revient, nous regardons le rapport, nous regardons les informations sur internet. 80% de chance de décès dans la première année. La cardiologue nous indique qu'il pourra jouer, pas longtemps, on oublie le sport. Il est aussi possible qu'il ait un problème au chromosome 22. Durant deux jours (la fin de semaine) c'est l'agonie, je sens mon petit homme qui bouge moins, comme pour me donner bonne conscience. Ça été la décision la plus difficile de notre vie, nous avons donc décidé de mettre fin à la grossesse, car ce n'était pas une vie, mais une pénitence qu'on lui offrait.

Après 36 heures de travail, une péridurale qui a fonctionné juste à gauche, des vomissements répétés, des étourdissement et 2-5 heures de sommeil. Mon petit homme s'est présenté à nous vivant... Il était aussi résilient que sa mère. J'ai pu lui dire au revoir en face et lui demander pardon. De l'extérieur, il était parfait! Il était réellement beau. Je l'ai tenu et lui ai parlé durant tout son temps avec nous, il a survécu une quarantaine de minutes. Temps où moi et mon conjoint lui avons parlé. J'ai aussi accepté de la morphine pour lui, pour qu'il puisse moins souffrir. 

J'étais accompagnée de ma soeur (elle est médecin), de mon conjoint, de ma mère et ma tante (infirmière). Je dois vous dire qu'encore aujourd'hui, je me sens coupable que je préfèrerais être restée sur la table avec lui. Mon corps a très mal réagit à la péridurale, au miso (médicament pour déclencher les contractions) et aux multiples anti-vomi qu'ils m'ont administrés.

Je dois par contre dire que le personnel médical a été fabuleux. Ces infirmières choisissent d'accompagner les parents qui prennent la décision de mettre fin à un grossesse suite à une malformation majeure. Vous pouvez me jugez, mais avoir choix je reprendrais la même décision aussi douloureuse qu'elle soit. Je n'aurais pas pu regarder mon enfant et le voir souffrir autant tous les jours. Me faire demander par lui pourquoi il doit encore se faire opérer et qu'il ne peut pas jouer comme les autres, me déchirerait le coeur. 

Nous avons enterré notre petit homme le 11 octobre dernier, entouré de notre famille, nos amis et certains de mes collègues de travail. J'avais écrit une lettre que mon père a lu à l'endroit de l'enterrement. Nous avons fait la cérémonie directement au lieu de sépulture. Je ne remettrai probablement jamais les pieds dans une église. Pour moi, ma foi est morte en même temps que mon enfant. Nous avons pu mettre dans son petit cercueil, une photo de moi et mon amoureux, une petite couverture, une copie de la lettre lu et un hochet.

Je retourne au travail le 18 novembre prochain, me morfondre dans mon salon n'est pas une solution pour moi. Nous attendons le mois de janvier pour savoir si notre rêve d'avoir un enfant sera à jamais éteint, car nous attendons les résultats des tests génétiques... Nous avons appris suite à l'accouchement, que si nous avions voulu garder notre enfant, il aurait fallu passer devant un comité d'éthique pour justifier notre décision. Notre petit loup aurait eu une vie de souffrance extrême...

C'est la pire peine que j'ai eu dans ma vie. Je me sens coupable...

Bonjour,
je suis désolée de voir tout ce par quoi tu es passée...
Nous avons nous aussi interrompu la grossesse car notre fille avait des malformations. Elle aurait pu survivre mais aurait elle aussi subi multiples opérations et aurait eu une qualité de vie réduite, si elle avait survécu aux opérations. Il y a 1 risque sur 2 de mourir en chirurgie (selon les propos de la généticienne). 
Je comprends ton déchirement et ta culpabilité. Nous aussi elle était parfaite physiquement, cela rend encore plus dur notre décision, je sais que cela m'a beaucoup tracassée.
Personne ne te jugera ici. tu as pris le décision qui s´imposait a vous. Il faut vivre avec cette responsabilité. 
Je te souhaite plein de courage pour cheminer.

bonsoir,

tu es passée par de terribles épreuves mais tu as fais un choix en pensant a ce qu'il y avait de mieux pour lui...Nous avons aussi fait le choix d'abréger les souffrances de notre petit même si nos cas sont très différent...je ne regrette pas cette décision mais ca ne soulage pas ma douleur pour autant...
je te souhaite beaucoup decourage...c'est beaucoup de stress d'attendre ces resultat

Bon courage Maman de guillaume, je comprends que trop bien ce que tu ressens pour avoir vécu chose similaire. Personne ne juge ici et heureusement, c'est un vrai soulagement face au sentiments de culpabilité que l'on peut ressentir, malgré le fait qu'on a choisi par amour que notre petit ne souffre pas ...
Je t'envoie une bonne dose de courage et de pensées positive. Bon courage pour la reprise du travail.
Affectueusement.

Bonsoir,
J'ai aussi vécu une interruption de grossesse... Je n'ai jamais vécu rien de pire!
Ici personne ne juge et tout le monde comprend que l'on fait tout simplement du mieux qu'on peut
Je suis de tout cœur avec toi et cette terrible décision! Je vis aussi énormément de culpabilité face à ce que j'ai fait...
Courage
Je t'envoie mes plus douces pensées
Gros bisous à Guillaume xox

J'aurais une question... Après combien de temps vous vous êtes sentie plus "normale" que vous aviez le goût de vivre un peu plus?

Quelle histoire bouleversante, j'en ai les larmes aux yeux.

Malheureusement bienvenue parmi nous.


Douces pensées à ton ange

Bonjour 

Je te souhaite beaucoup de courage
J'ai perdu ma fille au même stade que toi 
Les causes sont différentes mais je sais que nous ressentons la même chose 
Je continue à essayer de vivre comme avant, un mois après c'est toujours dur, de mon côté je m'occupe sans cesse.
Bisou à ton ange

Bonjour TiteLutine78,
Tu as eu beaucoup de courage et tu as su prendre selon moi la meilleur solution possible pour ton ange.
Je n'ai pas vécu d'histoire comme la tienne par contre je peux te dire qu'ils se trouvent sur se site plein de personnes qui ont vecu la perte d'un enfant dans plein de circonstance et personne ne jugent. Le gens essais de s'aider et de soutenir du mieux qu'ils le peuvent.

Je te souhaite toute le force possible a ton conjoint et toi pour traverse cette perte sans nom.

Bisou volant pour ton ange Guillaume.

Comme cela a du être dur de prendre cette décision mais c'était celle de parents qui aime leur enfant car laisser partir son bébé pour lui éviter la souffrance est un acte d'amour!!!
Courage à vous car je sais que perdre un bébé est tellement injuste!!
un petit ange veille sur toi et ta famille bisous à lui

Cela fait déjà 4 semaines que mon petit homme nous a quitté. La peine est encore très grande et le retour au travail s'en vient. Mon corps est encore fatigué, mais mon cerveau a besoin de ses changer les idées.

Bonsoir TiteLutine78
moi aussi j ai du prendre cette maudite décision, j ai subi une IMG , c est la decision la plus épouvantable ..... et je ressens encore beaucoup de culpabilité mais j essaie de me dire que ce n est rien a coté de ce que j aurai pu ressentir si ma fille avait vécu une vie de souffrance ça je ne me le serai jamais pardonné... c est très dur... j ai accouché le 02 octobre et j ai repris le boulot cette semaine, je pense que ca va me faire du bien , meme si je pense à ma fille tout le temps...
courage à toi et douces pensées à ton ange...

Moi et mon conjoint sommes allé à une rencontre pour parents en deuil périnatal. J'étais très réticente à y aller, mais cela a été très bénéfique de partager mon histoire avec des mamans et des papas qui ont eu la même décision à prendre que nous. Je crois que ce sera bénéfique pour moi.

Si jamais vous hésitez à joindre un groupe de ce type, je vous le conseille. J'étais hyper sceptique, mais c'est thérapeutique. Vous parlez si vous en avez envie seulement, sinon vous écoutez.

Je suis un peu anxieuse face au retour au travail, mais j'ai hâte en même temps. Je tourne en rond dans la maison et ce n'est pas positif.