Pas toujours facile avec le papa....

Depuis qqs temps je rencontre des difficultés avec mon conjoint. Cela fait 4 mois que nous avons perdu notre fille, nous étions au début très soudés dans la douleur. Le temps passe, mon ami a fait son deuil, il accepte sa disparition  mais moi non. Je suis toujours dans la souffrance et nous faisons face à un  grand écart de sentiments. Il souhaite que j’avance. Il est heureux pour les naissances des amis, les annonces de grossesse, mais moi ça me fend le coeur. Je lui pose parfois la question si il veut pleurer son absence mais il n’en ressent pas le besoin, il me dit qu’il a accepté. Moi je me force, je me force à sourire, à écrire des messages de félicitations , à accepter la reprise du travail. Oui, la vie continue mais pffiou parfois je suis vraiment très en colère contre la vie contre les personnes à qui tout sourit !
Est-ce que vous aussi vous rencontrez des difficultés avec le papa? Ressentez vous cet écart? Comment est ce que vous gérez ?

Bonjour.
Je pense que nous passons toutes par là. Au début, mon conjoint était aussi très présent, nous nous comprenions. Puis il a repris le travail, ses habitudes, il voyait du monde... Alors que moi, je restais chez moi, je n'avais envie de voir personne, les gens me saoulait plus qu'autre chose. Mon conjoint ne comprenait pas que je me renferme sur moi. Je pensais qu'il était passé à autre chose en un claquement de doigt et je lui en voulais. J'avais l'impression que la perte de notre fille ne l'atteignait pas. Mais en fait, je me suis rendue compte qu'il souffrait. A sa façon, pas comme moi, mais il en souffre aussi. Il faut accepter le fait que le deuil ne se fait pas à la même vitesse, nous ne passons pas par la même étape au même moment. Et il faut aussi comprendre qu'en général, les hommes essayent de faire bonne figure pour nous. Ils pensent devoir nous porter, nous soutenir donc ils se refusent à laisser transparaitre leur peine. Comme toi, j'en ai voulu à mon conjoint et on a eu une période où nous nous sommes éloignés. Finalement, c'est revenu dans l'ordre tout seul, j'ai compris que nous ne vivons pas les choses de la même façon et je l'ai accepté, même si parfois je me sens seule face à ma souffrance du coup. Tu dois accepter que ton conjoint souhaite avancer, mais ça ne l'empêche pas de souffrir à sa façon. Et lui doit accepter que tu n'es pas au même stade que lui.
Courage.

Bonjour Emeline,

Le deuil périnatal est une terrible épreuve pour la maman et le papa. Nous l'exprimons différemment, je pense que les papanges s'en "remettent plus vite" et je mets plein de guillemets car il y a tjrs des exceptions.
J'ai ressenti une différence énorme entre mon conjoint et moi dans notre façon d'appréhender l'IMG et le deuil. De mon côté j'étais rentrée dans ma bulle, il s'est passé 1 mois entre le diagnostic et l'IMG, et pdt ce mois j'étais "absente" pour mon conjoint. Avant et après l'IMG je me suis sentie profondément seule et mon conjoint n'aurait rien pu y faire.
J'ai embrassé notre fils mort, l'ai cajolé, l'ai bercé. Lui, en a été incapable, prostré face à notre enfant.
Il y a clairement des différences entre l'homme et la femme et déjà quand la grossesse se passe bien. Nous avons porté l'enfant, l'avons senti bouger, le drame s'est produit au sein de nos entrailles. Une différence biologique et physique énorme. Nous sommes en lien direct avec notre bébé, alors oui nous les femmes sommes en première ligne. Et tout ce qui découle d'un tel drame era vécu différemment par l'homme et la femme.
Devant ma tristesse mon conjoint se sentait démuni, il ne savait plus quoi faire. alors il a été une oreille attentive et puis au bout d'un moment j'ai senti que l'oreille était moins attentive car il fallait passer à autre chose. Notre petit garçon est décédé fin 2012, nous parlons encore mais c'est tjrs moi qui en parle et j'y pense tous les jours contrairement à lui. Nous avons tous notre façon de faire face à la mort, nous mettons en place de façon différente des moyens de survie.
Ton conjoint pense peut-être t'aider en ayant une vie "normale". C'est peut être aussi sa façon à lui de se protéger, de ne pas sombrer face à cette absence trop lourde.
Bien sûr il y a eu des clashs, lui en avait assez de me voir peinée et moi je lui reprochais cette distance. Il faut s'écouter et faire preuve de tolérance l'un envers l'autre. Chacun fait comme il peut, et l'union dans la douleur n'est jamais aisée.
Courage.

Bonsoir Emeline,
Moi aussi je vis la même chose que toi avec le papa !!  on ne vis pas le deuil de la même façon , je pensais que ça serais "Notre deuil" à tous les deux et qu'on évoluerait en même temps mais non ce n'est pas le  cas pour moi, je vis "mon deuil" et lui à sa façon à des stades différents.... moi je ressens le besoin de parler de la petite, d'aller souvent au cimetière lui non !!
Je lui en ais beaucoup voulu au début et maintenant je commence à comprendre que même s'il ne parle pas souvent d'elle il souffre aussi et pense à chaque instant à notre fille.
Les hommes garde tout pour eux , je pense que c'est peut être de la fierté je sais pas mais en tout cas ils nous protègent aussi  : moi je représente mon mari comme ma béquille.
Courage.

Merci de vos réponses,
Le deuil est différent c’est sur, en ce moment ça va mieux, j’ai fait des progrès , j’ai réalisé des objectifs pour lui , pour moi comme la rencontré de nouveaux nés , le travail... c’est une montagne à franchir mais comme tu dis si bien c’est ma canne pour la surmonter et après je suis un peu plus fière de moi et lui aussi. Pff c’est vraiment compliqué quand même mais je prends du muscle , du muscle de force pour affronter la vie... j’essaie de nous trouver de nouveaux objectifs et ça m’aide à avancer.
Pleins de jolies pensées à nos petits coeurs d’ange

J'aime bien ta façon de voir les choses  
Courage à toi et ton compagnon !
Pleins de bisous volants pour nos anges

Bonsoir,
Je pense personnellement que chacun vit son deuil différemment, mais que la vérité est beaucoup plus complexe que les généralités utilisées habituellement. J'affirme que les papas souffrent tout autant, vont au cimetière régulièrement pensent à leur ange etc...J'en suis un exemple: Achille s'est envolé le 5 octobre 2010, déjà, et pourtant cela reste si proche! Evitons de généraliser! Pensées à votre ange et à vous!

Sans generaliser et sire que les papas ne souffrent pas.. Des choses sont ineluctables, ils etaient en nous... On se sent coupables, meurtrie de l'interieure une partie de nous s'envole et chaque femme, chaque homme vit un deuil de facon differente, quand bien meme on ne aprle pas de nos anges.. 
Le principal je pense c'est de parler et de ne pas lui voiler tes sentiments meme s'il n'a pas les memes, plus les memes. Qu'il comprenne ta position et toi la sienne. Mon mari ne le vit pas comme moi, mais il comprends que ca me retourne autant, et en a meme culpabilisé de ne pas le vivre si intensement... Sauf que ca ne sert a rien de culpabiliser non plus. 

Ne te dis pas qu'il ne souffre pas il gere juste sa douleur de facon differente et doit se sentir desemparee de te voir ainsi.