Nos Petits Anges au Paradis
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DEUIL PÉRINATAL - SITE OFFICIEL
 
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 Goodnight sweet prince

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MaeMilo

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MessageSujet: Goodnight sweet prince   Goodnight sweet prince Icon_minitimeJeu 24 Déc - 6:15




Milo mon fils, mon tendre amour, mon petit bébé.

Il y a peu une mamange m'a dit qu'il n'était pas trop tard pour réinvestir une idée que j'avais eu pendant ma grossesse : écrire sur un carnet que je te destinais à ta naissance. J'aurais voulu y relater mes pensées, mes sensations, mes impressions pendant que tu étais dans mon ventre...J'aurais voulu y conter toute l'impatience que j'avais de te serrer dans mes bras, de te voir grandir dans notre foyer, tout l'amour et le bonheur que ta venue nous procurait.

Tu es né...et tu es parti. Nous devions avoir toute une vie à partager, nous avons eu six jours, les plus précieux, plus douloureux qu'il soit. Et à la place de ce carnet, j'écris une "lettre au ciel". C'est un terme attendrissant ...mais mensonger. Tu n'es pas au ciel, pas plus qu'en terre.

Tu n'es plus là.
Et tu me manque, chaque jour qui passe un peu plus.

 "La Mort, c'est dur pour ceux qui restent".

Ca n'a jamais été aussi vrai que depuis ce 22 novembre 2015. Je sais que tu es parti en paix dans les bras de ton papy, que tu ne souffrais pas. Je sais aussi que tu étais un petit garçon très courageux et que tu aurais voulu vivre...Mais la vie ne t'a pas laissé faire.

C'est dur pour moi, c'est dur pour ton Papa...C'est dur pour notre famille qui t'attendait avec confiance et qui t'aurait sans doute chouchouté si tu avais vécu.

Pourquoi...Pourquoi a-t-il fallu que tu perdes ce combat ? Nous y avons cru jusqu'au bout, tu étais si fort ! Nous t'aurions offert une belle vie, tissée d'amour et de joies, nous étions prêt à tout. Tu t'es tant battu, mon pauvre bébé, pourquoi la mort t'a-t-elle arraché à nous ?! Tu méritais infiniment de nous rejoindre après avoir lutté de toute tes forces pour rester ici-bas...

Et désormais, celle qui reste...c'est moi. Une maman sans son enfant, ca n'a pas de sens, c'est absurde...

La Vie est une garce.

Tu sais, mon amour, j'ai toujours prétendu aimer la vie. J'ai traversé des moments très difficiles dans mon existence, où j'ai eu envie d'en finir car elle n'avait plus rien à m'offrir...Mais je n'ai jamais franchi le pas. Je me suis toujours dit que la roue tournerait, que le soleil finirait par percer à travers les nuages...
Lorsque j'ai perdu ma maman, ta grand-mère, j'ai pensé que toute cette peine, toute cette douleur serait un jour transformée en bonheur immense...Je voyais pas les choses autrement, le malheur ne peut pas s'acharner éternellement, n'est-ce pas ?

Et voilà qu'au moment de devenir maman à mon tour, 7 ans plus tard, on t'arrache à moi. Toi mon précieux petit garçon, mon bébé parfait, mon premier enfant...


Pourquoi faut-il que je vive une ironie aussi cruelle, un retour de manivelle aussi injuste ?!! Qu'ai-je fait pour mériter cela ?! Est-ce ainsi que la vie me remercie d'avoir cru en elle ?!! Ca ne vaut pas le coup alors...Pourquoi espérer si c'est pour souffrir toute une vie derrière ? Pourquoi continuer de croire ?!

J'aimerais tellement te rejoindre parfois, te retrouver, être figée pour l'éternité avec toi dans ce moment si fort que nous avons vécu...Toi dans mes bras, bercé, cajolé...Ce regard que nous avons échangé...Si intense, si beau, qui m'a fait si mal. J'aurais voulu que nous restions ainsi pour toujours. Qu'il n'y ai plus rien d'autre...

L'Espoir, c'est tout ce qu'il me reste

Mais je continue d'avancer, un pied devant l'autre, je suis poussée vers l'avant par un courant intangible...Je peine a reprendre le rythme, je ne veux pas...je m'accroche à ton souvenir. Je ne veux pas que le temps passe, je ne veux pas que la vie reprenne son cours, que les années défilent, ternissant un peu plus ton souvenir...

Et pourtant, je sais que c'est toi qui m'y pousse. Je sais que c'est ta pensée qui me soutient lorsque je voudrais tomber, rester au sol, laisser les neiges me recouvrir...C'est toi qui m'a donné la force d'aller passer cet oral de concours, deux semaines après ta mort, c'est toi qui m'a donné l'envie de poursuivre ce projet de maison, qui devait être notre nid d'amour pour toi, pour notre petite famille, c'est ton court passage sur terre qui à renforcé l'amour que je porte à ton Papange et m'a fait comprendre que je ne voulais pas d'autre père que lui pour mes enfants.


Milo, mon amour, c'est toi...ma raison de vivre...de continuer, même si tu n'es plus.

Pourquoi ? C'est simple; Tu m'a offert le plus merveilleux des cadeaux, j'ai été maman.
J'ai découvert combien cet amour est puissant, immense , indestructible. J'ai compris que c'est ce lien si fort qui t'a tenu en vie jusqu'au dernier instant, qui t'a donné l'envie de continuer malgré ta naissance et tes premiers jours de vie si difficiles.


Tu m'a prouvé que j'étais capable d'être maman, d'être TA maman. Et je suis si fière, si reconnaissante de t'avoir connu assez longtemps pour le comprendre, pour avoir vécu cet amour unique , pour avoir tissé ce lien immuable avec toi.

Merci...

Mon petit bébé, mon guerrier Milo...ces derniers instants avec toi, ce dernier regard...Ils m’habiteront toute ma vie. Ils seront là dans les moments de désespoir et de découragement pour me dire "Tu vaux quelque chose, tu es digne d'amour". 
Et pour cela, merci...merci mille fois, mon fils, mon tout petit.
Je te ferais honneur, je te le promets
Je ferai vivre ton souvenir à travers l'Espoir, car c'est ainsi qu'il est le plus beau, c'est ainsi qu'il est le plus juste. 



Je t'aime à jamais.
Ta maman.



Dernière édition par MaeMilo le Mer 15 Juin - 4:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Goodnight sweet prince   Goodnight sweet prince Icon_minitimeMar 29 Déc - 13:30



Les bougies de Noël

Mon bébé,

Noël est enfin passé. Ton absence s'est fait mordante le soir du 24 décembre, surtout avec petit Paul, ton cousin, qui crapahutait entre nos jambes en faisant ses trucs de bébé...vous auriez eu moins d'un an de différence. Je n'ai pas pu m'empêcher de voir en lui ce que je n'aurais jamais avec toi...Ça m'a fait très mal...

Heureusement que certaines personnes dans notre famille avaient eût une pensée pour toi. Le sapin était tout auréolé de bougies en ton honneur, comme autant de petites flammes pour me réchauffer le coeur. On m'a laissé pleurer sans me juger, ton nom n'est pas apparu dans les conversations mais les gens y pensaient tout de même, par des gestes, des regards, des petits phrases timides à mon égard...Même si j'aurais du passer ce Noël avec toi, mon Milo, au creux de mon ventre, je pense que ces quelques attentions l'ont rendu plus supportable, j'en avais besoin.

Un million de jours sans toi

Depuis, les jours passent et se ressemblent puisqu'ils sont tous marqués par le vide de ton absence. Mes journées sont les mêmes, longues, calmes, vides...Elles démarrent toujours par ce réveil "détaché", ce sentiment diffus que ta mort est arrivée dans une autre réalité, l'impression d'être "celle qui ne sait pas", "celle qui n'a pas encore souffert"... Je ne pleure plus aussi souvent, je retourne à des préoccupations plus triviales, je reprends doucement le contrôle sur ma vie. Mais quelque chose manque, toujours, à chaque instant.

Mon fils chéri, même quand mes pensées ne tournent pas autour de toi et de ta disparition...je sais, je "sens" ce vide, cette béance dans mon être. Je me sens boiteuse, bancale...Je suis moi, et l'instant d'après, je ne suis plus. Mon esprit s'envole, loin, très loin...Souvent, il te rejoint. Parfois, il se perd dans l'éther. J'ai l'esprit blanc, neutre, et tout le reste perds de son sens, de sa réalité. Je trouve la paix dans le silence.

Ton Papange s'inquiète. Il a pris l'habitude que je parle de toi et que je pleure, beaucoup, à n'importe quel moment de la journée. Il ne comprends pas...

Je suis lasse.

Ma bulle de silence

Je suis fatiguée de parler de mes regrets, de mes souffrances, de revivre toujours les même souvenirs, fatiguée de pleurer à m'en faire mal aux yeux, à m'en coller des migraines. Lasse de dire et de redire sous différentes formes, avec différents mots , à différentes personnes que tu es mort, parti, disparu, envolé à jamais, décédé... Car je ne le sais que trop bien et si j'essaie parfois de ne plus trop y penser, je le vis de tout mon être malgré tout.

Milo, mon amour, ne m'en veux pas de ne plus vouloir parler de toi aux gens qui ne peuvent pas comprendre. Ce n'est pas que je veux oublier...Tu fais partie de moi pour toujours, je l'ai compris désormais. Ne plus penser à ta mort, ce n'est pas ne plus penser à toi. Maintenant que je sais cela, que je n'ai plus peur de perdre ou de ternir ton souvenir, je veux te garder pour moi encore un peu, bercer ta tendre pensée au creux de mon coeur, t'aimer comme sait le faire une maman, humblement, discrètement.

J'espère que ton Papange comprendra, qu'il finira par réaliser que ces silences ne sont pas des mises à l'écart, qu'il ne sera pas jaloux de ces chères mamanges à qui je parle bien plus souvent de toi et dont le soutien m'est si précieux. J'espère qu'il sait qu'il a toujours ma confiance et mon amour...mais qu'il m'est impossible désormais de paraître "normale" sans passer quelques instants dans ma bulle durant la journée... Que je t'y retrouve ou que j'y flotte dans le néant, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ne pas me faire broyer par cette réalité dont je ne veux pas. La réalité d'une vie sans toi.

Les autres

Ce soir, je suis à Montpellier, chez ton papy. Papange est allé voir ses "copaing du Sud" comme je les appelle, je suis seule avec son père.

C'est un homme solitaire, taiseux. Nous sommes chacun de notre côté en attendant que Papange revienne, nous ne parlons pas de toi... tant pis, tant mieux. Il fait parti de ces gens qui vivent la mort comme une brûlure à vif, il ne faut pas y toucher, ça fait trop mal... Je ne me sens pas vraiment encline à lui ouvrir mon coeur de toute manière, je l'aime bien...mais nous ne sommes pas si proches.

Les Copaings eux aussi ne savent pas quoi dire. Ils sont jeunes, ont des problèmes de jeunes. La grossesse, la parentalité sont à des années lumières de leurs préoccupations, alors ils ne savent que faire de la mort d'un bébé. Heureusement pour eux, la nonchalance que Papange s'évertue à afficher en façade sauve la mise : leur ami ne parle pas de la mort de son fils, c'est donc qu'on peut échanger des banalités en toute décontraction ! Ouf, quel soulagement ! Faire comme si de rien n'était est tellement plus facile à gérer...

Tu vois, mon chéri, on est bien mieux rien que toi et moi. Mère et fils, juste nous et Papange, quand il a envie de nous rejoindre. Les autres ne savent pas, ne comprennent pas.

Press restart

Quelques jours encore avant le nouvel an. La fin de l'année, de ton année Milo...de tes 6 jours de vie en novembre et les 7 mois que tu as vécu dans mon ventre. 2015, année de bonheur immense, de tristesse insondable, va s'éclipser pour laisser place à 365 jours d'inconnu.

En moi s'amorce ce basculement, je me sens comme une bouteille jetée dans un immense océan. Qui sait si je me briserais contre les rochers, si je m'échouerais sur des rivages plus accueillants...ou si je continuerai à voguer au fil des flots sans me soucier des courants.

Peu m'importe au fond.
Au délà de cet immense océan, là-haut dans cette nuit parfois si noire que je traverse, tu brilles...ma petite étoile, pour toujours. Les flots de 2016 et des années qui suivront peuvent me porter où ils le souhaitent, tu sera toujours là pour me guider.

Je t'aime mon coeur
Maman


Dernière édition par MaeMilo le Mer 15 Juin - 4:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Goodnight sweet prince   Goodnight sweet prince Icon_minitimeVen 22 Jan - 4:50




Bébé d'Amour,

Aujourd'hui, et depuis quelques jours, ton papa et moi sommes très tristes quand nous pensons à toi.
Cela fait maintenant deux mois que tu es parti rejoindre les étoiles et tu nous manques terriblement...

Nous nous sentons étrangers à ces jours sans toi, je sais que je ne devrais pas être là où je suis actuellement, j'aurais du vivre une autre vie, une autre temporalité...Être la mère d'un enfant bien vivant, toi, mon bébé, mon fils...

Je n'ai pas le coeur aujourd'hui de t'écrire longuement comme je le fais d'habitude... Mais j'ai tout de même envie de te laisser quelque chose : la chanson et le discours qui t'ont accompagné tes derniers moments sur terre...Te souviens-tu ? Nous étions tous réunis pour te dire adieu, nous avons déposé des roses sur ton cercueil, nous t'avons pleuré tous ensemble, comme doit le faire une famille aimante.

Je t'aime tant, Milo...
Et je suis tellement désolée que tu aies dû terminer ta trop courte vie avec tant de souffrances...
J'aimerais que l'amour que j'ai pour toi, si fort, si inébranlable, me permette de remonter le temps, d'effacer cette injustice...Mais je ne suis qu'une mamange qui pleure son bébé des étoiles...


Citation :
Milo, mon fils chéri, mon tout petit
Citation :

Cette vie que tu n’as pas eue le temps de connaître est parfois tissée de cruelles ironies
Il y a 7 ans, en un lieu semblable à celui-ci, j’étais orpheline de mère. Me voilà aujourd’hui mère orpheline…
Mon petit garçon, aujourd’hui j’ai tant de peine et tant de colère en moi. J’en veux au Destin de m’avoir replongée dans ces affres du deuil que j’ai mis tant d’années à digérer, en t’emportant toi, fragile petite âme, bébé bonheur tant espéré. Je regarde ton petit cercueil et je me dis « Comment en est-on arrivé là ?! ». Tout cela me paraît si surréaliste…
A force d'écouter les récits et des uns et des autres sur les petites "contrariétés" de la grossesse palliées par ces "grands bonheurs", j’en avais oublié que porter un enfant et lui donner le jour n'est pas toujours la plus naturelle et la plus sûre des étapes de la vie d'une femme. La médecine n’est pas omnisciente, omnipotente. Je devrais le savoir… Mais comment en vouloir à ces gens qui m’ont parlé de toutes ces banalités : la naissance, les premières nuits blanches, la poussette, les biberons, les couches … Imagine-t-on la venue d’un enfant autrement ? Comment peut-on concevoir qu’une vie si jeune se termine si tôt ?!
Mon tendre bébé, toi qui fut si courageux, toi qui n’a cessé de lutter pour la vie… Je dois aujourd’hui m’inspirer de ta force pour continuer d’avancer. Pourtant le chemin est encore long et ardu pour ton papa et moi, je ne le sais que trop bien.
Je sais qu’il y aura encore de longues journées ou plus rien n’aura de sens, ni de saveur, ou tout paraîtra gris, ou je me mettrai à haïr à ce monde qui continue de tourner sans toi, sans nous. Je sais que parfois, alors que je penserai avoir surmonté cette souffrance, elle reviendra - comme une vague lente, comme un coup de poignard – me rappeler à elle. Je sais qu’il me sera difficile de regarder ton papa sans penser à toi, qui avait pris tant de ses traits, et sans imaginer quelle fierté aurait été la mienne de te voir dans ses bras. Je sais… qu’inlassablement, je continuerai à énumérer malgré moi tout ces instants de bonheurs qui nous été volés, comme une litanie : tes premiers sourires, tes premiers pas, tes premiers mots, tes premiers anniversaires en famille, ta première rentrée des classes… Je garderai toujours en moi le spectre de cette vie suspendue. C’est ainsi.
Milo, mon fils chéri, mon tout petit … Sache simplement que ce vide béant que tu laisse aujourd’hui dans mes bras, dans mon cœur, j’apprendrai peu à peu à le remplir avec des souvenirs plus heureux.
J’apprendrai à ne plus voir mon corps, qui porte encore les traces de ton passage, comme un vaisseau de mort et de souffrances, à ne plus vivre ma grossesse comme si c’était un vague rêve ayant viré au cauchemar … et je me souviendrai du plaisir que j’avais à contempler ce joli ventre rond, je me souviendrai du bonheur amusé que m’a procuré ton premier coup de pied, je me souviendrai de la chaleur réconfortante que m’apportait la main de ton papa, lorsqu’il cherchait à te sentir bouger.
J’apprendrai à ne plus souffrir en regardant des photos de toi, mais à me dire combien tu étais beau, combien tu nous ressemblais. Je me souviendrai de ces cheveux si bruns, de ces grands pieds, de ce petit visage aux traits fins que nous avons tant caressé, embrassé jusqu’aux derniers moments.
Enfin, j’apprendrai à chérir tes derniers instants de vie qui m’ont fait si mal, ou j’ai pu te prendre dans mes bras, te serrer enfin contre moi. J’apprendrai à aimer cette étreinte, moi qui aurais tant voulu que ca ne soit pas la dernière, et à me souvenir avec bonheur et fierté de t’avoir vu ouvrir les yeux pour la première fois, malgré la sédation, malgré ce sommeil qui s’emparait doucement de toi.
Ce moment où tu nous as regardés, ton papa et moi, tentant de garder les yeux ouverts alors que nous te parlions, nous te caressions… Ce fut pour moi la preuve que tout l’amour que nous avions et aurons toujours pour toi, que tout ces espoirs, tous ces moments de bonheurs partagés avant et après ta naissance n’avaient pas été vains. Que tu t’en irais sereinement en emportant une image de nous, qui t’aurions chéri toute notre vie, unis même dans la douleur.
Et aujourd’hui, rassemblés autour de toi pour ce dernier au revoir, nous sommes ainsi… Parents, amis, famille, unis dans la douleur mais toujours présents, toujours aimants.
Milo, mon fils chéri, mon tout petit, puisses-tu maintenant trouver un sommeil apaisé au creux de nos cœurs et de nos souvenirs. Nous te pleurons et nous t’aimons.


Ta maman


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MessageSujet: Re: Goodnight sweet prince   Goodnight sweet prince Icon_minitimeMar 22 Mar - 6:49




Mon fils chéri, mon bébé des étoiles.

Quatre mois que tu nous as quitté....Les images de tes derniers instants de vie me reviennent en boucle, lancinantes, précieuses, terribles.
Ce moment sacré que nous avons partagé toi et moi, cette première et dernière fois où je t'ai tenu, bercé, où j'ai chanté pour toi. Ce regard que nous avons échangé, un des plus forts souvenirs que j'ai de toi, mon amour...Et un des plus douloureux aussi....

Le Grand Néant

Milo, ma vie est un grand néant.... Une abîme insondable de tristesse, de regrets, de colère et d'incompréhension.
Plus le temps passe, plus les choses perdent leur sens, leur substance...
Les jours filent indéfiniment, comme l'onde de la rivière où reposent tes cendres.
J'aimerais me laisser couler vers le silence des profondeurs, oublier , n'être plus rien.

Je ne t'ai pas écris pour tes trois mois, j'étais heureuse, troublée, fébrile : Je venais d'avoir un test de grossesse positif.
J'ai voulu y voir un signe de toi, comme si tu nous encourageais à nous tourner vers la lumière, vers l'avenir, en cette date symbolique où nous te pleurons, où nous pensons à la vie que nous n'aurons jamais avec toi. Je t'ai remercié un million de fois en mon coeur pour ce beau cadeau, ce signe d'espoir, ce renouveau. J'y croyais, j'étais prête...Inquiète, mais prête....

Et puis il y a eu ces saignements...Discrets d'abord, puis persistants, de plus en plus intenses. Les multiples passages aux urgences ne montraient rien d'alarmant...On me disait de rentrer chez moi, de me détendre...Mais quelque chose m'en empêchait, une sinistre intuition...Semblable à celle que j'ai ressenti lorsque je suis sortie de la maternité , te laissant dans ta couveuse en réanimation.

Instinct de mort

J'ai su ce jour là que nous ne te ramènerions jamais à la maison...
Comme j'ai su il y a 6 jours, après un énième passage aux toilettes, que cette fois...mon ventre était vide...Que ton cadeau était parti sans un bruit...Que l'espoir était mort, envolé....

Pourquoi n'ai-je jamais tort ? Pourquoi ces certitudes morbides, ces intuitions viscérales finissent-elles toujours par se réaliser ? Ô mon bébé, comme j'aurais aimé que la Vie tourne ces angoisses au ridicule, qu'on me dise "Tu vois, tu t'es inquiétée pour rien, tout va bien !"

Mais rien ne va...Et je ne peux rien y faire... Je n'ai rien pu faire pour te sauver, pas plus que pour empêcher ce petit embryon de quitter mon corps... Je suis impuissante...seule et triste....Tellement triste....

Une étoile filante...

Mon Milo, prends soin de cette petite vie. Elle n'avait que quelques semaines, mais je l'aimais déjà de tout mon coeur. Elle aurait été mon printemps, ma renaissance...Mais peut être que tu te sentais trop seul là-haut...? Je ne sais pas, j'ai arrêté de me torturer à chercher des raisons...A essayer de comprendre pourquoi le sort s'acharne ainsi. Je ne fais que subir, pleurer...Pour toi, pour cette petite vie de passage, pour ton papa et moi qui voulions tellement être vos parents mais n'avons droit qu'au vide de vos absences et aux deuils...qui s'empilent inlassablement dans nos vies, comme si la mort nous collait à la peau...

Coeur ardent


Je t'aime mon fils, plus fort que tout, plus que la Vie et la Mort réunies
Je n'ai plus l'Espoir qui m'éclaire, mais ta pensée est comme un foyer qui brûle, brûle de tendresse et d'amour au centre de mon être...Alors que je me flétris, que je me recroqueville en silence, vidée , drainée...Ce cœur ardent m'empêche de disparaître pour toujours... Je ne veux pas que ton souvenir se fane avec moi, soit plongé dans l'oubli

Si je suis encore debout aujourd'hui, après cette épreuve de plus, c'est par toi, pour toi... Mon bébé, mon premier-né, mon fils... Tu es la seule force, intangible mais si présente, qui me tient debout, qui me fait avancer chaque jour même si ce doit être dans les larmes et la douleur...

Pour toi, mon amour, pour toi je survivrais... Tant bien que mal...Même si je ne dois être qu'une coquille vide, une âme esseulée et exsangue...Tant que ce coeur ardent continue de brûler, je veux continuer de respirer.

Milo, nous t'aimons pour toujours
Embrasse tes copains anges pour nous, ils sont de plus en plus nombreux chaque jour et laissent beaucoup de parents malheureux ici-bas.
Bon moiniversaire mon chéri.

Ta maman
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MessageSujet: Re: Goodnight sweet prince   Goodnight sweet prince Icon_minitimeMer 15 Juin - 6:03


Mon petit chat, mon précieux bébé

Je ne t'ai pas écrit pendant longtemps, mais je continue de penser à toi tous les jours. Mon coeur et mon esprit te parlent régulièrement, d'un langage d'amour que je suis seule à comprendre. Tu es en moi, tu es partout. Dans le printemps qui renaît, dans les petits plaisirs simples du quotidien, dans les chansons et les mots qui me touchent, je t'aime tant Milo.
Le répéter incessamment ne te ramènera pas ...Mais cela me fait du bien. Je t'aime, mon fils. Je t'aime pour toute la Vie et au-delà...

Une pendule brisée

Le temps passe. Je n'ai toujours pas appris à l'apprivoiser depuis ta mort... J'ai fini par suivre le sens de la marche, mais je boîte, je trébuche et il m'arrive même de faire demi-tour pour remonter cette Vie à contresens ; dans l'espoir impossible de revivre ces trop courts et précieux moments que nous avons partagé.

J'ai repris le travail, à contrecœur. Le manque d'empathie et la mesquinerie des gens me désole mais ne m'atteint pas. Ils ne sont rien, ce boulot et toutes les embrouilles qui y sont liées ne sont rien. J'évolue comme un pantin dans cette sorte d'existence parallèle sans me laisser heurter par ses turpitudes...Le seul avantage que je reconnais à ce travail est que, le temps d'une journée, je me laisse happer par mes tâches, la pendule fonctionne de nouveau pendant 6 à 8h...C'est toujours cela de gagné.

Tempêtes et accalmies

Je relis les "lettres" que je t'ai déjà écrites...Et constate que certaines choses n'ont pas changé, ne changeront sans doute jamais. Demain , cela fera 8 mois que tu es venu au monde. Huit mois...C'était hier, c'était il y a une éternité. Et ça fait toujours aussi mal... Il me reste toute une vie pour endurer ton absence, huit mois ne sont rien, pourquoi est-ce aussi difficile ?
Mes humeurs houleuses me donnent mal au coeur. Je crois aller mieux quand soudain, je retombe au creux de la vague. Je suis ballottée entre mes deuils, mes souvenirs, mes craintes, mes espoirs, mes projets, mes envies.

Avec ton Papange, on traverse des périodes de calme plat entrecoupées de violentes disputes à propos de sujets dérisoires. C'est un homme bon et gentil, mais je pense que ta mort continue de l'affecter sans qu'il ne le réalise. Il faut que tu saches , mon tendre bébé, que ton papa eu une existence difficile où la violence et le mépris ont été très présents... Il me dit parfois que tu es sa plus belle réussite, qu'il est fier d'être ton père même si tu n'es plus là.
Je pense que depuis qu'il t'a perdu, les fantômes de son passé le rattrapent. S'il te plaît, envoie lui un signe, un souvenir, quelque chose qui l'apaisera, qui calmera sa rage, qui lui redonnera confiance en lui.

Fais lui comprendre que je ne suis pas son ennemie... et que chacune de ses colères irraisonnées me tue à petit feu et me donne un peu plus envie de te rejoindre à chaque fois....

Mes chers disparus

Ta grand-mère me manque aussi affreusement, j'aimerais tellement lui parler de ce que je traverse, je sais qu'elle m'aurait comprise, soutenue... Ton papy fait de son mieux pour m'aider, il m'a offert un magnifique collier que j'ai fait graver en ton souvenir, il m'aide quand je me sens désorientée dans cette vie absurde, il pardonne mes étourderies, mes absences, mes silences, mes faiblesses...Comme beaucoup d'autres membres de ma famille.

Mais personne ne parle de toi...Ou presque. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je n'ai pas envie de savoir.
Ce qui compte c'est que moi, je me souvienne de vous, mes chers disparus.
Le portrait de maman est sur ma table de nuit, le tien dans le salon...Et pour la petite étoile filante qui t'as rejoint en mars, nous avons planté un autre beau pied de clématite à côté du tien.

Je me soigne comme je peux de vos absences béantes... Mais je crains de m'effondrer un jour si mon âme continue d'être ainsi percée de trous... Parfois j'aspire au repos éternel, d'autres fois je me dis que la vie à sans doute d'autres choses à m'offrir.

Vous, mes chers disparus, êtes ma constance dans ce chaos
Je vous aime.


Signé : une fille et une mère
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MessageSujet: Re: Goodnight sweet prince   Goodnight sweet prince Icon_minitimeLun 22 Aoû - 6:02



C'était hier, c'était il y a une éternité ...
Mon bébé Milo,

10 mois aujourd’hui que la Vie t’as arraché à nous et j’ai l’impression de n’avoir jamais été vraiment heureuse depuis…
La poisse continue de nous coller à la peau,  surtout pour ton papa qui enchaîne les ennuis au boulot, les frustrations, les problèmes de santé … Il y a toujours des problèmes, il est à bout de nerfs… Et je ne sais plus comment le réconforter ni l’encourager face à cet acharnement du sort, mes épaules ne sont pas assez solides pour le décharger un peu de son malheur, je me sens parfois étouffée par sa détresse. Depuis trois mois, je m’éloigne de lui et je me replie sur moi-même lorsque je sens que c’en est trop pour moi.

Il le voit, le sent et en souffre… Je m’en veux d’ailleurs d’être aussi égoïste… Mais sans cette manœuvre de sauvegarde, je crois que je pèterais un câble… Car mes plaisirs et mes petits bonheurs personnels sont fades et trop rares dans cette vie sans toi, je ne me sens pas assez forte pour endosser son malheur en plus du mien…

Traversée du Désert

Depuis qu’Étoile Filante t’as rejoint en mars, mon ventre reste désespérément vide. Les câlins sont rares car ton Papa est déprimé, et ils ne portent visiblement pas leurs fruits… Aujourd’hui, au lieu de consacrer du temps à ton souvenir en sa compagnie, je fais ma rentrée à reculons dans un boulot que je n’aime plus. L’idée de fréquenter pour une année de plus cette équipe d’hypocrites insensibles m’est insupportable, mais j’avale la potion jusqu’à la lie … Parce qu’il faut bien gagner son pain, parce que ton Papa est désormais au chômage, parce que rester ensemble de longues journées à broyer du noir ne serait pas plus constructif que de ployer l’échine en allant au travail.

Voilà longtemps que je me sens « en dehors de moi-même », je suis loin de mes sentiments, de mes envies, de mes rêves. J’agis comme un automate… Je prends des décisions froides et rationnelles, qui me font souffrir et sont à des lieues de ce dont j’ai vraiment envie et besoin… Parce qu’il le faut, parce que de toutes manières, ça ne changera rien à la tournure dramatique qu’a pris ma vie. Parce que je ne sais plus où j’en suis alors autant suivre un chemin tout tracé, même si c’est pour y traîner les pieds.

Mémoire Vive

Ton souvenir m’habite toujours, souvent diffus, parfois mordant comme pourrait l’être une vieille blessure qui s’ouvre. Tu me manques et je t’aime, voilà mes deux seules certitudes. Je continue de panser mon cœur avec des petits gestes, des petites choses qui me ramènent à toi… Mais ces « bulles »  intimes et sereines ne réussissent plus à me préserver de l’absurdité de cette existence où les deux tiers de mon entourage semblent déjà avoir oublié l’impact qu’a eu ta naissance et ta mort sur notre vie.

Les gens n’arrivent pas à comprendre que 10 mois comme 10 ans peuvent nous séparer de ta disparition, rien ne change, ça fait toujours aussi mal…Le vide que tu as laissé est toujours aussi béant… Et j’ai renoncé à leur faire comprendre puisqu’ils sont visiblement incapables de voir que j’ai changé, profondément et irrémédiablement, depuis ton décès. Tant pis pour eux.
 
Je t’aime mon fils, pour toujours.
Ta maman
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MaeMilo

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MessageSujet: Re: Goodnight sweet prince   Goodnight sweet prince Icon_minitimeMer 16 Nov - 9:21

Mon fils chéri, mon petit garçon

Aujourd'hui, cela fait un an... Un an que tu es né, trop tôt, trop vite ... Un an déjà que nous t'avons accueilli, hébétés, anxieux... Heureux pourtant de te rencontrer , toi notre enfant, si beau et si vaillant malgré les multiples épreuves de ta courte existence...

Je ne trouve pas encore les mots pour te rendre hommage. Voilà longtemps que je ne sais plus quoi dire, que je ne t'ai pas écrit. Mais ce que je ne dis pas ici, je l'exprime avec mon cœur et mon âme. Je continue de vibrer toute entière de ta présence, tu m'accompagnes chaque jour sur le chemin tortueux qu'est cette Vie amputée de toi...

Un an. Ce n'est rien et c'est tout a la fois. Ca paraît complètement irréel, cette temporalité.
Ce n'est pas la mienne, ce n'est pas la nôtre.
Toi, mon bébé, figé hors du temps...Dans cette boucle de six jours qu'on été les seuls et si précieux instants que nous avons partagé où j'ai pu te sentir, te toucher, te bercer...Toi, qui ne soufflera jamais tes bougies, n'ouvrira jamais tes cadeaux, ne grandira jamais...

Toi dont le visage de tes premiers et derniers jours, si fin, si parfait , est figé pour toujours en noir et blanc dans ce cadre qui trône sur la bibliothèque du salon.

Ce n'est pas toi , Milo, qui vis cet "anniverciel"...C'est moi, qui pose la première borne d'un deuil qui durera aussi longtemps que je vivrai.

Les années passeront, tu continuera de manquer à ma vie, je ne pourrais plus regarder nos photos de famille sans y voir ta place vide. Mais tu restera pour toujours notre bébé, notre premier enfant, intouché dans notre mémoire et dans nos cœurs.
Chaque année, entre le 16 et le 22 novembre, la Vie suspendra sa marche effrénée pour se focaliser sur ce moment, notre moment...Cette alcôve dans le Temps qu'est ton arrivée dans notre existence et les six jours merveilleux, terribles...que tu as vécu à nos côtés. 

Et j'aurais beau avoir d'autres enfants, changer de vie professionnelle , sentimentale...Vieillir, changer, partir à l'autre bout du Monde... Rien ne m'enlèvera jamais ce peu qu'il me reste de toi, ces dates douloureuses et sacrées, ce qui fait que tu es Milo , mon fils , mon bébé... Pour l'éternité et au-delà.

Je t'aime, mon petit chat
Tu continue de vivre à travers nous
J'espère que ta grand-mère prends soin de toi, elle me manque aussi terriblement.

Ta maman
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