Mon témoignage fut "poster" sur le site des anges à mon anniversaire en 2004.
Bonjour à toutes … Aujourd'hui c'est mon anniversaire et je fête mes 33 ans. Pour ça je voudrais vous racconter notre histoire.... son histoire.
Lundi 27 septembre 2004, 4:27 h notre belle petite Amélia est née.
Le samedi soir, je réalise que je n’ai pas senti bougé ma puce depuis l’après midi. Je suis inquiète et désemparée, nous nous rendons donc à l’hôpital Ste-Justine. Une infirmière vient pour écouter le cœur. Elle prend le moniteur et le met sur mon ventre, aucun son n’est perceptible… Mon mari et moi pleurons. Nous savons déjà que ce n’est pas normal, mais je me dis que ça ne se peut pas, que le Dr va me dire qu’il faut faire une césarienne d’urgence ou encore accoucher mais je ne pense jamais que … Le Md en chef entre dans la salle, l’échographie ne montre pas de battement. Son visage nous donne la triste réponse que nous ne voulions jamais entendre. Personne n’a eu le besoin de nous annoncer la nouvelle. Nous avions compris … Amélia n’était plus avec nous.
Je cris, je pleure, je n’y comprends rien. Je veux la voir et la sentir dans mes bras ... je veux que tout ça soit un mauvais rêve … mais non … J’ai pourtant eu une si belle grossesse. Je marchais tous les jours ou presque, avais fait du yoga avec ma grande soeur qui est aussi enceinte d'un petit garçon et accouchera un décembre, prenais soin de mon ventre en le crèmant tous les jours, je me reposais lorsque j’avais besoin de dormir. Je parlais à Amélia tous les jours, ne manquais pas un seul rendez-vous chez le Md, je mangeais bien, m’hydratais bien, nous faisions tout pour que notre petite Amélia ait le meilleur environnement possible.
C’est si injuste … J’ai assez souffert comme ça. J’ai eu une première grossesse qui se rend à douze semaines, du mois de janvier au mois de mars 2003. Le 24 mars 2003 à l’échographie, l’hôpital Maisonneuve me dit que la grossesse est arrêtée depuis déjà la 8
e semaine et que maintenant je dois avoir un curetage. Le Dr de Maisonneuve me fait le curetage le 25 mars 2003. Tout ce passe relativement bien. Je dois attendre 3 mois avant de réessayer. En mi-juillet, j’ai des crampes insoutenables et me rends à l’urgence de Maisonneuve. Là on m’apprend que j’étais enceinte, mais qu’en plus, en mars, c’est une môle (tumeur bénigne) qu’on m’avait retirée mais personne ne m’a avisé du suivi que j’aurais dû subir. Maintenant, 2
e curetage et en plus, je dois attendre 6 mois avant de retomber enceinte … le temps est si long quand on veut donner de l’amour à un enfant.
Mais bon … je poursuis. Le dimanche vers midi, l’équipe de la salle d’accouchement ont préparé mon corps à la venue de notre petit ange. J’ai eu des contractions pendant presque 12 heures. Durant ces douze heures, le personnel endure et encourage la présence de toutes nos familles, ils savent que ça nous fait du bien.
Au début, j’endure le mal car ça me fait du bien de souffrir. C’est comme donner des coups de pieds ou des coups de poing quand on est fâché. Mais à un certain point, je veux l’épidural car c’est dur de souffrir quand on sait qu’on n’aura pas notre fille vivante en échange.
27 septembre 2 heure AM. Je suis dilatée à 9 ½ et je commence à pousser et ce durant 2 heures et demi. À 4 :27 AM enfin, elle est avec nous. Amélia est si belle. Je gardais toujours espoir de l’entendre pleurer et que le Dr avait fait une erreur… mais non …c’est le silence dans la salle d’accouchement.
C’est à ce moment où je réalise que c’est un privilège de vivre un moment pareil. L’accouchement c’est indescriptible. Tant de douleur mais en même temps tant de joie. Notre petite fille si attendue est enfin avec nous
L’infirmière me donne ma fille et je la colle sur mon cœur, je l’embrasse. Comme tu étais belle Amélia … Mon premier bébé et le plus beau du monde! Finalement je peux contempler ma fille. Comme elle a un beau petit nez comme sa maman, elle est si merveilleuse, ses yeux comme les miens, sa petite bouche en cœur est si rouge, ses petites oreilles à l’image de celle de son papa, ses petits cheveux châtains, sa peau si douce, blanche comme un petit ange. Je défais les couvertures pour voir ses petits pieds, ses mains, ses bras, son petit ventre, ses grandes jambes. Je suis en admiration devant toi ma belle Amélia. Je l’examine partout pour graver à tout jamais son image dans ma mémoire. J’ai même entre-ouvert ses paupières pour découvrir ses petits yeux vitreux … Je prends une de ces mains et la couche dans la mienne. C’est bon de pouvoir la toucher et l’embrasser.
Toute la famille vient nous rejoindre pour lui dire la bienvenue. Comme c’est beau de voir tout le monde la prendre dans leur bras, lui donner des becs, lui dire qu’ils l’aiment. Mon mari et moi sommes si heureux de pouvoir vivre ce moment avec nos familles.
Nous la faisons baptiser à l’aube puis nous lui disons Aurevoir. Il ne nous reste que quelques souvenirs (photos, emprunte de pieds, petite tuque ... ) si peu de souvenirs ...
En passant, Amélia pesait 6 livres et douze onces et est née à 40 semaines de vie. Si elle avait eu son sang, elle aurait pesé autour de 7 livres et demi. Car c’est la barrière placentaire qui a cédée. Ma fille s’est donc vidée de son sang dans le mien. Ils appellent ça une hémorragie fetoe-maternelle massive. C'est arrivé en 5 à 12 heures maximum et rien ne pouvait être fait pour la sauver.
Amélia, comme je t’aime et je m’ennuie de toi. Chaque jour qui passe est si long sans toi. Des fois, je ne sais pas comment je fais pour survivre. Et là, ton papa me console, me donne des calins et m’embrasse. Pour toi, ma fille Amélia, je serai forte et un jour, je te promets de te donner une petite sœur ou un petit frère. Maman qui t'aime xxx.