Nos Petits Anges au Paradis
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 Matys je t'aime

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Maman de Matys

Maman de Matys


Nombre de messages : 18
Localisation : Suisse
Je suis : Maman de
Ange(s) : Emma, en pleine forme
Matys, parti dans les étoiles
Décédé(e) à : Née le 12 octobre 2010
Né à 30 semaine et 6 jours, décédé à 8 jours de vie
Le : 22/07/2012
Date d'inscription : 05/08/2012

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MessageSujet: Matys je t'aime   Matys je t'aime Icon_minitimeDim 16 Sep - 16:58

Mon petit Amour devenu étoile,
voici les mots que j'avais commencé à écrire pour toi alors que ton coeur résonnait dans mon ventre, alors que nous n'étions qu'un. Puis j'ai continué ce récit à l'hôpital, alors que tu combattais pour vivre à chaque seconde. Aujourd'hui j'ai besoin de te les envoyer.

A toi mon Fils à jamais.


Mon Amour,

Voilà déjà 7 mois que ton petit cœur bat en moi, que je te sens grandir chaque jour dans mon ventre…. Les jours passent si vite, et les mois défilent sans que je trouve le temps de t’écrire… pas pour que tu puisses nécessairement me relire, mais juste pour exprimer le bonheur et l’amour que je ressens déjà…

Le 16 décembre 2011, tu as décidé que tu ferais désormais partie de notre famille, et j’en suis si heureuse… lorsque j’ai appris que je t’attendais, mon bonheur a été sans limite… et si dur aussi à réaliser !!!! Nos vies vont changer et ton Papa et moi attendons maintenant notre deuxième enfant, notre deuxième raison de vivre, notre deuxième soleil… comment est-ce possible d’avoir droit à tant de bonheur ? D’avoir la chance de donner la vie encore une fois ?

Ta grande sœur a 20 mois aujourd’hui, elle se réjouit aussi beaucoup, à sa façon, de ton arrivée parmis nous…. Autant pour elle que pour toutes les personnes qui nous entourent, pour l’instant, il ne voient que la « maman enceinte »… mais moi j’ai cette chance inouie de te sentir bouger, de te sentir vivre et de pouvoir communiquer avec Toi…

Nous avons eu beaucoup d’événements à gérer pendans ces 7 derniers moi, un déménagement, un nouveau foyer à consrtuire, Emma, et passablement de soucis extérieurs… et tous ces éléments font aujourd’hui que j’ai l’impression de ne pas assez te parler, de ne pas prendre assez de temps pour profiter de t’avoir en moi, pour profiter de ces instants si magiques, de communion intenses… Je sais que ce n’est pas de ma faute, mais je ne peux m’empêcher de culpabiliser pour cela… j’ai tellement envie de te protéger, de te tenir loin de toutes tension, de tout chagrin, de tout sentiment autre que le bonheur…. Pourtant, tu es partie intégrante de moi, et nous vivons toutes les émotions à deux… je sais que tu ressens tout, que tu vis tout avec moi….


21 juillet 2012

Matys, Mon Amour, mon Bébé, mon Enfant, mon tout,

Tu es né… !!!!! Avec beaucoup d’avance et ce choc est extrêment difficile à encaisser pour moi et à réaliser.

J’ai fait une infection de la poche des eaux, et samedi 14 juillet nous sommes partis à l’hôpital pour un contrôle car j’ai eu très mal au ventre et beaucoup de contractions… je suis partie toute seule, en disant à Papa et Emma que je revenais de suite…. Puis les choses ne se sont pas passées comme prévu… les contractions se sont intensifiées, j’ai eu beaucoup de fièvre et les médecins n’ont pas voulu arrêter le travail à cause de l’infection… mon corps tout entier voulait que tu sortes pour te protéger.. et moi j’espèrais juste pouvoir te garder en moi encore 2 mois…. Que de sentiments contradictoires que jamais on ne ressent lors d’une « naissance à terme »….

Puis, finalement, l’équipe médicale de Morges a décidé de nous transférer en urgence au HUG à Genève (le CHUV à Lausanne n’ayant plus de place….), car tu n’as alors que 30 semaines et 6 jours…. L’idée de te perdre m’est alors insupportable et me ronge… il ne se passe une seconde sans que je pense à cette issue fatale.

Puis, arrivés au HUG, la situation devient trop dangereuse pour nous deux et la douleur me transcende… les médecins décident alors d’intervenir en césarienne… l’urgence fait que je sois endormie complétement et incapable alors de « vivre » ta naissance. Papa n’a pas le droit de rester non plus et les médecins font alors leur possible pour nous garder toi et moi en vie….

Tu es né le 15 juillet 2012 à 9h41, pour 46cm et 2kg tout ronds… !!!

Et moi je dors….

Je devrai attendre 24 heures pour te découvrir mon enfant, mon bébé, mon amour…. Te découvrir aux soins intensifs de neonatologie, ou tu auras été intubé, mis dans une petite couveuse avec beaucoup de capteurs qui prennent tes constantes…

Et enfin cette rencontre tant attendue, tant espérée, tant rêvée, tant imaginée….. tu dors mon tout petit bébé, tu es si beau, tu ressembles tant à ta grande sœur… le même petit nez, la même petite bouche et autant de cheveux…. Et tu dors… car tu es très fatigué de cet arrachement éprouvant à ton univers tant sécurisant, devenu dangereux pour toi. Tu as une infection, les médecins t’ont alors mis sous antibiotiques….

Je ne peux alors pas te serrer dans mes bras, à peine te toucher mais tu serres déjà mon petit doigt avec ta main, tu reconnais déjà la présence de ta maman, que tu as du tellement attendre avec tout autant d’incompréhension… tout cela est très difficile, mais tu es là désormais, mon Fils, mon Amour, mon Bébé, mon Tout…

Les médecins sont alors confiants, on nous explique que ta prématurité et l’infection expliquent ton état faible et ton manque de réactions… on nous explique que tu es fort et que du haut de tes 2 kilos tu peux affronter ce que tu vis…

Mais la douleur de te voir dans cette couveuse et non dans mon ventre me ronge… l’angoisse prend le dessus sur la joie de ta naissance, les peurs et les idées que je repoussent prennent le dessus sur mon rôle de Maman… je devais te protéger, je n’y suis pas parvenue… à présent je dois être forte pour toi et te communiquer des ondes positives… je suis si seule, si triste, j’ai si peur, que j’ai l’impression de ne pas y arriver, de ne pas être là comme tu en aurais besoin, de ne pas répondre à tes besoins.

Puis il y a ce mileu hospitalier, ce bal des médecins et des infirmières, cette couveuse qui me sépare de toi, tout cet univers qui ne me laisse pas prendre ma place auprès de toi, m’imposer en tant que ta MAMAN, car je dois demander pour te prendre dans mes bras, et cela n’est possible qu’une fois par jour.

Mais quel bonheur lorsque je sens ta peau sur ma peau, ton cœur sur mon cœur, lorsque je sens ton souffle dans mon coup, malgré ta CPAP… j’oublie tout dans ces moments là et je tente d’être juste avec toi. Et pourtant, j’ai tellement peur, je suis tétanisée, je sens que quelque chose ne va pas.

Tu as pu rencontré ta grande sœur, qui a pu elle à son tour te toucher, te parler dans ses mots, te dire un « bonjour Bébé » plein d’amour. Ton papa vient tous les jours, le matin tout seul, puis il revient l’après-midi avec Emma pour que je puisse la voir, car elle me manque trop….

Mon AMOUR, je n’étais tellement pas préparée à vivre tout cela si vite, à devoir me partager entre vous deux, à ce que tu sois si fragile, à vivre tant de tristesse, tant de solitude à 100 km des nôtres. … à me sentir si démunie face à toi, alors que je devrais être ton pillier, je ne suis qu’un pion qui attend de recevoir les instructions pour avoir le droit de m’occuper de toi…

Le personnel hospitalier est formidable et te transmet aussi beaucoup d’amour et de tendresse, mais c’est à moi et rien qu’à moi d’être là pour toi. Je suis impuissante….

Matys, tu te bats, jour et nuit, sans faille, sans relâche.. tu nous prouve à tous à quel point ta force est infinie, semble infinie… toutefois, j’ai tellement peur qu’elle ne te suffise pas. Mais je m’y refuse, je m’interdis de penser à ce qu’il pourrait arriver…non, je ne peux pas vivre cela.

LE 19 JUILLET

Ton état se péjore mon petit BéBé, les médecins diagnostiquent alors un virus… on ne peut rien faire, une fois encore, l’insoutenable impuissance à laquelle je dois faire face. Je dois annoncer cela à ton papa par téléphone, à 100km, impuissance partagée… nous craquons tous les deux, c’est trop… nous avons si peur, mais refusons de nous l’avouer…. On ne peut pas vivre cela.

Puis la nuit devient cauchemar, les minutes qui avancent te rapprochent un peu plus de ce tunnel dans lequel je me refuse de t’abandonner. Tu fais une hémorragie, mon tout petit, mon AMOUR. Je sens que cette issue fatale est si proche, elle me brûle, elle te brûle… j’ai si peur, mais tu t’accroches si fort, que je me dois d’y croire. Cette nuit ou je serre ta petite main sans interruption, sera ta dernière. SI J’AVAIS SU…..

Le lendemain matin, on t’emmène aux soins intensifs. Le virus a atteint tes organes, et ton foie ne produit plus assez de plaquettes… tu saignes peut être de l’intérieur mais on ne sait pas d’ou… peut être du cerveau, et peut être ton état est du au virus, qui peut passer….

Nous sommes perdus, à la merci d’un corps médical qui cherche, qui cherche, qui cherche…

VOUS NE POUVEZ PAS ME PRENDRE MON BEBE….. sont les mots que je répète à chaque seconde.

Ton état est critique, et les médecins sont honnêtes… mais oui, tu as toujours une chance de vivre. Nous nous y accrochons de toutes nos forces, de tout nos êtres. Papa est là maintenant auprès de moi, mais nous ne pouvons être auprès de toi. Nous attendons… l’autorisation de te voir.

Puis enfin vient la délivrance, tu n’as pas d’hémorragie, tu es maintenant stabilisé, nous pouvons te voir…

Mon BEBE, mon Matys, tu vas si mal… tu es si pâle, si faible… j’ai un très mauvais sentiment, que j’écarte immédiatement. Mais nous pouvons te parler, être auprès de toi, après 8h d’attente, nous sommes réunis.

Pendant, ce temps, ma sortie d’hôpital étant faite, nous avons décidé de nous installer tous (Mado ta grand maman, Papa, Maman et Emma) pour 3 semaines à côté de l’hopital. Je n’ai pas encore vu la maison, ramassé mes affaires de l’hôpital ni revu Emma.

Papa me dit alors que je dois me reposer, prendre une douche, voir Emma, voir la maison ou nous allons vivre 3 semaines pour être à tes côtés nuit et jour. Je ne veux pas te quitter…

Pourtant Papa finit par me convaincre, je rentre, j’embrasse Emma, je prends une douche et je reviens te voir, c’était le contrat. J’accepte à contre cœur, car je sens que ma place est auprès de toi. Mais je suis si épuisée, sans force, sans larmes, que j’abdique.

Je pars. Ton cœur s’arrête.

Puis les médecins le font repartir.

Tu fais une hémorragie pulmonaire, tu craches du sang. Je ne suis PAS LA.

Lorsque je reviens en courant, ma cicatrice me déchire, mon corps saigne, mon cœur saigne…

Tu es alors encore « vivant »…. Puis nous vivrons l’innommable, l’inconcevable. Ce moment ou l’on vient nous annoncer que nous pouvons aller te voir, que tu sauras nous dire lorsque tu ne pourras plus continuer.

Vient alors cette violence, cette image insoutenable qui me hante à jamais à chaque seconde.. ce BéBé si fort, si beau, si parfait que nous avons fait avec tant d’amour, que j’ai mis au monde malgré moi… cet enfant de l’amour tant atttendu, espéré, rêvé, tant aimé. Ce petit bout de nous de 2 kilos marqué par une médecine qui n’a de cesse d’espérer, d’essayer, de se battre… marqué comme jamais je n’aurais pu imaginer. Matys, cette image de toi, imprégné de tant de souffrances, de tant de lutte, de tant d’acharnement ne me quitte pas. C’est insurmontable. Mon bébé qui était si beau, devenu alors un monstre de douleur que la médecine n’a su aidé.

Pourquoi ???? pourquoi s’être acharné ?

Mon enfant, pardonne-moi. Je m’en veux à jamais. Pourquoi n’ais-je pas eu la force, le courage d’une mère de dire STOP… de t’épargner cette vie d’horreur, de douleur et de souffrance extrême. Pourquoi ais-je tant voulu que tu vives à tout prix ? pourquoi n’ais-je pas eu la sagesse de te laisser partir ?

Papa me dit que je n'ai pas le droit de penser cela, que ces heures passées avec toi ont été d'une telle intensité, nous avons partagé tant d'amour, d'espoir, de tendresse, que rien ne pourra jamais nous enlever cela... faire ta connaissance a été la plus belle rencontre de nos vie, avec celle d'Emma. Bien entendu je bois ses paroles, tellement elles sont justes. Mais je ne peux m'empêcher de penser que tu as souffert pour nous connaître.. et le simple fait d'admettre ta souffrance m'est insupportable.

Et ce qui me ronge à chaque minute de chaque heure.. .POURQUOI suis-je partie alors que tu avais tant besoin de moi ? pourquoi ais-je autant échoué dans mon rôle ? Pourquoi n’ais-je pas vu ce que tu vivais au lieu de me laisser rassurer par ceux qui se sont trompés… pardonne moi de la haut mon tout petit.

Tu as pu partir dans nos bras, et c’est le plus beau cadeau que tu m’aies fait. T’accompagner au moins ces dernières minutes. Sentir ton cœur s’arrêter, sentir ton souffle cesser, puis constater. NON IMPENSABLE, JAMAIS.

Jamais je ne pourrai rattrapper ces heures, ces minutes passées sans toi, jamais je ne pourrai rattraper les instants ou j’ai mal agi.

Je t’aime tant Matys, et la douleur que tu laisse dans ma vie est impossible à surmonter, à vivre, à survivre. Et pourtant je n’ai d’autre choix pour Emma.

Pardonne-moi mon enfant.

Ta maman à jamais qui t’aime de tout son être jusqu’à son dernier souffle.


UN POEME POUR TOI MON FILS

Je vous en prie, ne me demandez pas si j’ai réussi à le surmonter, je ne le surmonterai jamais.
Je vous en prie, ne me dites pas qu’Il est mieux là où Il est maintenant, Il n’est pas ici auprès de moi.
Je vous en prie, ne me dites pas qu’Il ne souffre plus, je n’ai toujours pas accepté qu’Il ait dû souffrir.
Je vous en prie, ne me dites pas que vous savez ce que je ressens, à moins que vous aussi, vous ayez perdu un enfant.
Je vous en prie, ne me demandez pas de guérir, le deuil n’est pas une maladie dont on peut se débarrasser.
Je vous en prie, ne me dites pas « au moins vous l’avez eu pendant tel nombre d’années », selon vous, à quel âge votre enfant devrait-il mourir?
Je vous en prie, ne me dites pas que Dieu n’inflige pas plus que ce que l’homme peut supporter.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous êtes désolés.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous vous souvenez de mon enfant, si vous vous rappelez de Lui.
Je vous en prie, laissez-moi simplement parler de mon enfant.
Je vous en prie, mentionnez le nom de mon enfant.
Je vous en prie, laissez-moi simplement pleurer
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