Celles comme moi?

J'ai regardé vite-vite sur le site, mais y'a beaucoup de témoignages et de post alors je ne sais pas qui est qui.

Je ne suis certainement pas la seule qui ait perdu un bébé qui était en bonne santé à la naissance, je veux dire qui n'est pas décédé in utéro?

Pourriez-vous me contacter, j'aimerais savoir qui vous êtes, je pourrais plus facilement me diriger vers les bonnes sections et j'imagine finir par trouver du réconfort ou me sentir plus normal de mes réactions...

merci

Moi j'ai perdu ma fille elle avait 8 mois. Mon histoire est différente car ma fille avait une maladie génétique, mais je sais c'est quoi perdre un bébé, et toute la douleur qui vient avec ce drame.

Bon courage et gêne toi pas si tu as besoin d'aide.

Moi, je t'ai envoyé un message via facebook. Mon bonhomme, Jacob, est décédé à l'âge de 10 mois et 20 jours. Il avait une malformation cardiaque et ce sont des complications suite à sa chirurgie qui l'a achevé. Mais avant ça, il était pétant de santé et vivait quasi normalement. Donc, si tu veux, je suis toujours là, ici ou sur facebook.

On s'en remet un jour de ça? Pour nous c'est tout frais, mais bon je ne peux pas m'imaginer vivre ainsi éternellement, en mêmem temps je sais que je ne peux pas y faire grand chose. Il est dans ma tête, tout le temps. J'ouvre les yeux la nuit pour aller faire pipi et il y est...

J'ai vraiment peur de virer sur le capot

à dire si on s'en remet... Je ne sais pas. Moi, ça fait 2 ans et demi que Jacob est partie et je pense à lui tous les jours. Mais je ne pleure plus tous les jours. La blessure est toujours là, mais la cicatrice est moins à vif. On oublie jamais, mais on apprend à vivre avec la douleur. Elle fait partie de notre quotidien et on fait avec. Petit à petit, on reprend une vie plus normale. Mais je te dirais que j'ai été un zombie pendant toute la première année suivant son décès. J'ai "survécue". Maintenant, j'ai réussi à me refaire une vie. Jacob était mon seul enfant à l'époque. Maintenant, j'ai deux filles qui m'aident. Je devais continuer ma petite famille dont je rêvais. Mais elles ne m'ont pas sauvé. J'ai choisis de vivre, voilà tout. Mais il y a des jours où je trouve ça encore difficile. Je l'avoue. Il me manque.

Pour l'instant, pour vous, c'est si frais. En plus, vous avez vos frustrations! Et perdre des habitudes acquises avec Benjamin n'est pas quelque chose de facile. C'est normal de se réveiller la nuit et d'avoir l'envie que tout ceci n'était qu'un cauchemard. Qu'à notre réveil, tout sera comme avant. Moi, des fois, je voudrais encore me réveiller, mais avec le temps, j'ai compris que c'était ma réalité.

Ce qui m'a beaucoup aidé, ce fut d'en parler avec des gens de l'extérieur. Qui n'étaient pas des amis avant ni de la famille et qui avaient vécu quelque chose de semblable. Parmis mes proches, j'avais de l'écoute et de la compréhension, mais je n'aimais pas leur parler de mes sentiments. J'ai toujours été comme ça. Mais ici, par exemple, je pouvais m'exprimer encore plus et encore mieux. L'écriture me défoulais et les gens étaient libres de me lire ou non, de me répondre ou non. Pour moi, ce fut bénéfique. À toi de trouver des petites choses comme ça qui pourraient aider.

Mais saches qu'il y aura toujours des oreilles pour t'écouter, des yeux pour te lire et des doigts pour t'écrire. Comme je te l'ai déjà dit, je suis de Sherbrooke, alors, si tu as besoin de sortir un peu, fais-moi signe. Je ne peux pas soigner tous les maux, mais je peux comprendre. Je suis passée par là.

Bonjour Bettylou,
Et bien je commençe en t'offrant mes plus sincères condoléances pour la perte de votre petit Benjamin. Et bien non, je n'ai pas vécu la même perte que toi, moi c'est une perte in utéro à 35 semaines de grossesse et au risque de choquer celles qui croient que peu importe le moment de la perte: fausse-couche, naissance ou après quelques mois de vie, je crois votre perte beaucoup plus atroce que la mienne. Et je ne veux surtout comparer, mais mon coeur de maman sait très bien que survivre à la perte de ma petite de 11 mois ou celle de mes deux plus grands serait tellement insoutenable. Donc, je comprend l'immensité de votre douleur et de votre chagrin. Mais tu sais, nous sommes tous des parents endeuillés et nous sommes là pour t'apporter notre soutien. Probablement que tu développeras des relations plus particulières avec des mamans qui ont vécu des pertes semblables à la tienne et c'est tout à fait normal. On essait de trouver des histoires semblables, question de se sentir moins seule dans cette terrible épreuve. Alors, nous t'offrons nos oreilles pour écouter tout tes états d'âmes car les prochains mois seront difficiles... Quand tu t'en sentira prête, j'aimerais beaucoup connaître l'histoire de votre petit Benjamin. Est-ce votre seul enfant ? Je suis en pensée et de tout coeur avec vous...

Bonne chance

Caroline

Au risque de choquer...il n' y a pas juste des décès in utéro sur le site....on est toutes des mamans qui on perdu un bébé...

Moi aussi mon deuil est encore récent, ça va faire bientôt 6 mois. Alors je n'ai surement pas de bon conseils sur l'avenir, c'est ce qui fait qu'ici on peut trouver pleins de mamans à des stades différents.

Bonjour petite mamange,

Je m'appelle Élaine, je suis la maman d'ange Zachary qui nous a quitté en juillet 2007 d'une maladie génétique. J'ai également tenté ma chance pour un deuxième bébé, mais j'ai dû subir un avortement en mai 2008 car lui aussi il était atteint de l'amyotrophie spinale.

J'ai entendu votre triste histoire par Karina et j'ai également vu le reportage à la télévision. Je suis attristée par ce qui s'est produit. Je vous souhaite mes plus sincères sympathies. Je ne sais pas vraiment si on s'en remet de cette épreuve de perdre un enfant. Je sais que le temps permettra d'apaiser cette douleur. Vous allez passer par toutes sortes d'émotions, la colère, la tristesse et l'incompréhension.

Tu es dans le bon site pour te sentir comprise et ne te gêne pas pour venir écrire en tout temps. Personne ne va te juger. Ici, on trouve la liberté d'écrire ce qu'on veut sans que personne réponde des commentaires stupides.

Douces pensées à votre petit Benjamin et bon courage à la famille.

Élaine, maman de deux étoiles au ciel

Bonjour chère maman,

tu n'es pas seule...

ca fait aujourd'hui 2 mois que nous avons perdu notre bébé, Rose. Rose était un bébé en parfaite santé, rieuse, pleine de vie. On se l'imaginait plus grande, ce serait une enfant avec le rire facile et la légèreté de la vie, curieuse et distribuant le bonheur partout où elle passerait.
Son coeur a arrêté de battre alors que je la promenais dans mon "echarpe porte bonheur" Chimparoo. Tu parles d'un porte bonheur! La première hypothèse des enquêteurs a été qu'elle s'était étouffée dedans! Je n'y croit pas! On attend les résultats de l'autopsie, de la génétique.

Tu pourras lire mon histoire à l'adresse suivante : https://www.nospetitsangesauparadis.com/temoignages-f2/rose-notre-bebe-bonheur-t951.htm

La tristesse fait partie du quotidien. J'ai la chance d'avoir des enfants qui nous poussent vers l'avant avec leur joie de vivre et leur innocence. Je rencontre chaque semaine une infirmière spécialisée en deuil périnatal. Ça m'aide à en parler, à mettre des mots sur mes sentiments. C'est comme un guide.
Je crois en l'avenir, je crois au bonheur.
Avec mon conjoint, on parle d'un futur nouveau bébé. On ne veut pas un bébé de remplacement. Je souhaite attendre les résultats de la génétique et de l'autopsie, pour aussi me donner du temps. Je veux vivre mon deuil, vivre ma tristesse pour accepter ce départ précipité. Nous voulons croire qu'elle est venue nous apporter ce grand bonheur comme pour renforcer l'idée que l'on a de la vie, qu'il faut en profiter. Ca peut sembler être une foutaise, mais il faut se raccrocher quelque part.

Je la sens vivre en moi.

J'ai du mal à écrire des mots de réconfort, car je ressents moi meme le besoin d'en recevoir...
Quoiqu'il en soit, nous sommes toutes la pour échanger.

Je te souhaite beaucoup de courage.

Je n'ai pas non plus fait 'tout le tour'. J'ai commencé par lire à droite, à gauche. Tout me faisait pleurer... Puis il y a peu de temps, j'ai écrit mon histoire, je l'ai ensuite ajouté à la section 'syndrome de la mort subite du nourrisson', que tu trouveras en suivant :
forum>cause de décès - index, puis dans syndrome de la mort subite du nourrisson
ou au lien : https://www.nospetitsangesauparadis.com/causes-de-deces-f12/syndrome-de-la-mort-subite-du-nourrisson-smsn-t67.htm

Angeline

Je te recommande la lecture du livre : 'Les rêves envolés' de suzy fréchette-piperni.
Le thème est : 'Traverser le deuil d'un tout petit bébé'.
ce livre m'aide beaucoup également à mettre des mots sur mes sentiments, et à m'apercevoir que nous sommes pas seuls à avoir telle ou telle émotions. Ce livre est divisé en chapitre-thème, tu peux donc aller lire directement le chapitre que t'interpelles le plus.
J'en ai lu une grande partie avec mon conjoint à côté de moi. Ca nous a permis d'échanger, de pleurer ensemble et meme de rire!

Angéline

Si on m'a mal compris dans mon 1er message, je m'explique. Je n'ai pas voulu dire que je comprenais parce que j'avais perdu un bébé (je sais bien qu'ici, on a tous perdu des bébés). Mais plutôt que je comprenais, même si ma fille n'est pas décédé subitement, mais d'une maladie.

maman rose : tu sais ce que quelqu'un m'a dit y'a quelques jours? C'est que mon bébé s'est senti bien dans les bras de sa maman et qu'il a pu se laisser aller. Tout comme toi, mon Benjamin est décédé dans mes bras, ils ont prononcés le décès bien plus tard à l'hôpital, mais quand il est parti, je savais déjà que je venais de le voir mourir.

J'aime à croire que je l'ai réconforté avant son départ, surtout après les 4 jours de souffrance qu'il a du endurer. On reçoit au compte-gouttes les résultats de certains tests effectués pendant l'autopsie et bon ça aide mon chum de penser à toute cette technicalité... moi ça me tourne le fer dans la plaie, ça me mets en pleine face que mon bébé souffrait atrocement et que personne n'a rien fait y comprit nous.

J'ai une grosse culpabilité en moi, je ne sais pas si un jour je pourrai me pardonner. Chose certaine je suis loin d'être avancée dans mon deuil, je me dis encore chaque jour que c'est impossible, que ça se peut pas que ça nous arrive à nous. Pourquoi?

Je le vois partout, surtout dans son lit et je me console de ne pas l'avoir trouvé là sans vie. Au moins, j'ai pu tout tenter pour le ramener. J'écrirai mon récit un moment donné, j'ai trop de misère à me remémorer cette journée-là...

Par contre, je suis contente d'une chose, depuis 2 jours, j'arrive à sortir le trop plein. Je pleure fréquemment, ça me soulage un peu. Il faut que ça sorte, je ne veux pas exploser justement parce que j'ai les 3 autres cocos. Ils n'ont pas à subir ça.

J'aurai pu avoir une énorme culpabilité... la culpabilité de ne pas m'être aperçue plus tôt qu'elle avait cessé de respirer. Je pensais qu'elle dormait.
Elle était pas mal fatiguée car la nuit précédente avait été pas mal agitée, elle avait besoin de réconfort et ne pouvait pas s'endormir seule. On pensait que c'était parce qu'elle était pour la première fois malade, qu'elle ne se sentait pas bien, mais pas à ce point! On a deux autres enfants qui ont fait des rhumes, ils s'en sont sortis!
Donc quand elle s'est endormie, je me suis dit : ca va lui faire du bien.

Mon conjoint m'a tout de suite déculpabilisé. Il se mettait à ma place, et il me disait qu'il n'aurait rien fait de plus que moi. Ca a été sans signe avant-coureur, elle ne s'est pas débattue, n'a pas montré de signe de souffrance respiratoire....
Les médecins des soins intensifs, que nous avons cotoyé pendant 2 jours, nous ont également dit que jamais nous aurions pu prévoir ce qui est arrivé.
Se le faire dire si tot dans notre deuil m'a beaucoup aidé. Que ce soit dit par une personne très proche (mon conjoint) ET par des personnes extérieures (les médecins) aussi.
Et pourtant par la suite, plusieurs fois, j'ai demande à mon conjoint : 'Pourquoi tu ne m'en veux pas?'. Je ne sais pas si j'aurai pu pardonner à mon conjoint, si ca s'etait passé dans ses bras.
Mais il est tout de meme difficile de se dire qu'on n'a pas pu protéger notre bébé... qu'on n'a pas pu voir les signes de son malaise!
Nous nous consolions également de ne pas l'avoir trouvée morte dans son lit. Autant on peut fuire le parc où ca s'est passe, autant fuire notre chambre aurait été difficile. Au moins on trouve du réconfort dans notre maison.

À l'hopital, en soirée j'ai dû raconter le détail de ce qui s'était passé aux enqueteurs. Ils m'avaient proposé de remettre ça à plus tard. J'ai voulu le faire de suite car à ce moment là, je n'avais pas en plus le chagrin de mes enfants et que j'avais envie d'en finir avec ca. De leur dire que je n'avais pas provoque deliberement la mort de mon bébé. Ca a eu l'avantage de me permettre de me rememorer plus precisement ce qu'il s'était passé. C'était éprouvant, mais de toute facon, tout ce qu'il nous arrivait cette journée la, c'était l'enfer!

Au retour de l'hopital, je ne voyais pas toutes ses choses (elles étaient là, mais je ne voulais pas les regarder).
C'est son absence que je voyais. Je me réveillais la nuit, et je m'attendais à me lever pour la faire boire, ou j'attendais ses pleurs.
C'est quand je sortais de la maison pour accompagner ma fille à l'école, je me sentais nue, je n'avais plus cette petite chaleur, ce petit corps en écharpe contre moi.
C'est quand je montais en voiture, je gardais ce reflexe de vérifier que le cosy était bien à l'arrière.

Lire que mon bébé se sentait tellement bien dans mes bras et s'est laissé emporter sans se battre me laisse avec un sentiment bizarre. Je me dis qu'effectivement elle est partie sans souffrir (peut etre?) car elle ne s'est pas debattue. Mais je me demande si j'aurai pas plus prefere qu'elle me montre un signe de souffrance, un signe annonciateur... on aurait peut etre pu faire quelque chose... on a recu le rapport, la police était sur les lieux en 5 minutes et les ambulanciers en 10 minutes. 10 minutes dans une vie, c'est rien! mais la, c'était trop long... de toute facon, mon conjoint me confirme que c'était déjà fini...

Pour avoir depuis bientôt 6 mois et demi rencontré, discuté avec d'autres mamanges, je sais maintenant qu'aucune douleur n'est comparable.
Nous avons toutes perdu un enfant.
Certaines ont en plus du deuil de leur bébé à vivre la non continuité d'une grossesse.
D'autres, comme moi, ont vécu la perte d'un enfant vivant, né ou non en bonne santé.
Qui a eu plus de "chances " dans nos douloureuses histoires que d'autres ?
Une mamange a écrit ici que son histoire ( perte d'un bébé in utéro ) était moins horrible que les nôtres...
Je pensais cela aussi il y a quelques mois.
Mais, avec du recul et un vrai travail avec un thérapeute, j'ai pris conscience de la chance, oui de la chance que j'avais d'avoir connu mon fils, d'avoir connu ses yeux, son odeur, ses sourirs, ses gazouillis,sa chaleur, ...
Et si mon NINO devait mourir de toute façon, je suis si fiére de pouvoir parler de lui, de me souvenir de lui et de montrer ses photos...
Alors, ne comparons pas l'incomparables.
Soutenons nous surtout face à l'inacceptable ...
Mamange mais maman avant tout ...
Tendres pensées à toutes et à nos trésors...

P.S; en allant sur la galerie, sur les photos de nos ange, tu trouveras les mamans qu, comme toi, ont perdu un enfant dans les 1ers jours, les 1ers mois de vie ...
Mon NINO est décédé à 2 mois et 2 jours de complications d'une opération d'une malformation cardiaque diagnostiquée à 1 mois de vie ...
Avant cela, nous vivions heureux ...
JENNIFER.