Bonjour,
Je suis la maman de Soline, née le 22/04/11 à 19sa, un accouchement spontané sans raisons expliquées.
Ça fait 6mois que j'ai accouché et que notre fille s'est envolée, 6 mois chaotiques, douloureux et vides.
Le parcours est franchement long et c'est pas encore ça tout les jours mais on avance, on s'accroche, la douleur n'est pas moins vive mais on apprend à vivre avec.
J'ai perdu mon bébé le 22 avril, un vendredi soir, ça a été un accouchement spontané qui est arrivé très vite et sans prévenir, j'ai eu des contractions vers 14h (mais que je n'ai pas reconnu tout de suite comme étant des contractions, jsuis pas du genre douillette et c'était mon 1er bébé, au début j'ai cru à un mal en bas du dos et quelques douleurs type règles mais rien de plus) et puis les contractions sont devenues plus régulières puis toutes les 7 minutes, on appel le gynéco qui nous dirige directement vers la clinique ou nous sommes arrivés vers 17h. J'étais dilatée à 8, les sages femmes m'ont dit que malheureusement ils ne pouvaient rien faire que la poche était déjà trop descendu et que j'allais accoucher dans la soirée, notre bébé est arrivé en silence a 21H50. Nous ne savions pas encore le sexe, un petit bout tout beau tout fini un magnifique bébé que nous avons pu voir un peu après l'accouchement. On a bien essayé de voir le sexe mais on ne distinguait pas encore bien la différence entre fille ou garçon. Nous avons donc du attendre un bon mois avant les résultats du caryotype donc dur dur!
Tout ça s'est passé tellement vite, c'est tellement irréel sur le coup, et pourtant je voyait et je sentais bien que mon bébé n'était plus là, j'ai encore du mal aujourd'hui à réaliser ce qui nous est arrivé. Je ne comprends toujours pas -et je ne comprendrais certainement jamais- ce qui s'est passé.
Tout à basculé en 12 heures, je suis entrée à la clinique le vendredi à 17h, le samedi à 18h j'étais chez moi et tout était fini.
Le gynéco à cherché une cause à l'accouchement mais il dit que souvent on ne trouve rien, il n'y a pas de malformation du bébé, pas de maladie ni handicap, pas d’arrêt cardiaque in utéro (Elle à d'ailleurs bougé dans mon ventre jusqu'au bout), pas d'infection avérée ni le bébé ni moi. Ils ont cherché du coté viral, car le week end ou j'ai accouché on a été plusieurs (5 ou 6 sur la région visiblement) a perdre nos bébés au même stade de grossesse sans raison apparente, le gynéco dit que c'est rare mais pas plus d'infos.
On nous a donc dit que notre fille était née à 19sa sans raison. On nous a vaguement dit que "peut-être" il y aurait eu une infection ou une béance que ça arrivait rarement.
C'est dur de ne pas savoir, j'en ai vraiment besoin, même si ça ne me ramènera pas ma fille, ça m'aiderai de comprendre...
On a été orienté vers une psy qui travaille entre autres sur le deuil périnatal et qui anime un groupe de parole, une rencontre qui nous a fait du bien!
On a pu parler de tout sans tabous, on était en confiance face à quelqu'un qui savait de quoi on parlait qui comprenait ce qu'on disait. Notre entourage à été un soutien important mais qui ne pouvait pas apporter les réponses à nos questions, nos angoisses. Ce qu'a très bien fait le groupe de parole. On se sent aussi beaucoup moins seuls dans "le monde du deuil", et une fois par mois c'est un moment important qui nous est réservé pour parler de notre fille en toute liberté (et oui à force la famille et les amis passent à autre chose que ce bébé qui n'est plus là et il est moins facile d'aborder le sujet!).
Ça nous a aussi permis de mieux nous comprendre entre nous (mon compagnon et moi) parceque c'est pas facile par moments, on a pas les mêmes réactions face à ce qui s'est passé, il ne comprend pas toujours que j'ai si peu le moral certains jours, il est plutôt du genre à rebondir de suite à se changer les idées pour avancer et moi parfois je ne le suit pas, j'ai besoin de plus de temps, de sortir toute la tristesse que j'ai à l’intérieur. Dons il a fallu en quelque sorte réapprendre à communiquer ensemble.
Depuis ce 22 avril nous avons essayé de refaire un enfant, mais j'ai fait une fausse couche en septembre puis une 2e en octobre. Alors on fait une pause, pour le corps et pour la tête. Et puis le temps fera le reste, quand nous serons prêts.
Voilà je tenais à partager notre histoire car j'ai souvent trouvé de l'aide face à mes états divers et variés (angoisse, tristesse, colère, incompréhension... et j'en passe!) par lesquels je suis passée, en lisant des témoignages, on se sent moins seule et ça fait du bien!
Merci de m'avoir lu...
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