Votre avis, s'il vous plait.

Je viens de finir l'écriture d'un courrier adressé à l'ancien médecin psychiatre du service dans lequel j'ai travaillé 10 ans. J'en ai déjà parlé dans un post, mais pour rappel, le 14 octobre, je me suis présentée à mon travail (j'étais encore en congé maternité et j'attendait ma mutation), pour dire au revoir aux collègues et aux médecins car il était entendu par moi que je ne ferais pas de pot de départ, vue le drame que je traversais.
A priori, le médecin n'était pas au courant de l'arrêt de ma grossesse et s'est montré très maladroite, en me demandant si je pouvais encore me baisser avec mon gros ventre. Petit malaise, je lui explique la situation avec l'aide d'une autre collègue et amie très proche qui est venue à mon secours.
Nous convenons alors que je l'attende dans son bureau ou elle me rejoindrait après la fin de sa réunion.
Elle n'est jamais venue et a préféré prendre la fuite par la sortie de secours !!!
Mon sentiment de colère a été immense, colère que j'ai dû malheureusement refoulé car je n'étais pas au bonne endroit pour laisser sortir toute ma haine !!! Mais je m'étais promis de lui écrire une fois que ma mutation serait officielle. On ne sais jamais, si j'avais du retournée travailler avec elle.
Mon but, dans cette lettre, n'est pas de l'insulter, de l'humilier car cela ne servirait à rien, simplement de lui laisser un message.

J'ai besoin de vous faire partager cette lettre, si vous voulez bien me laissez vos impressions.


Nathalie,

Puisqu’il ne m’a pas été permis de vous dire au revoir, je le fais par ce courrier puisqu’il est important pour moi, quelque soit les situations, de clôturer toute choses entamer, surtout après 11 ans passé à la Fondation Vallée.

Les événements de ces derniers mois ne m’ont pas permis de partir sereinement et « dignement » de ce service qui m’a tant appris. Il reste un goût d’inachevé que je vais devoir accepter.

Pourtant, venir dans le service le 14 octobre était pour moi un acte symbolique, échanger avec chacune de mes collègues et partenaires sur ce temps passé ensemble était primordiale pour passer à autre chose, m’engager dans un autre chemin. Vous faisiez partie de ces personnes.

Mais la manière dont j’ai été accueillie a été vécue très violemment. Je ne parle pas de votre maladresse face à ma grossesse qui n’était plus d’actualité. Vous n’étiez pas au courant de mon accouchement prématuré et de vos mots (même s’ils m’ont sidérés), je ne vous en veux absolument pas. Par contre, il m’est difficile d’exprimer ce qu’ai j’ai ressenti, par la suite, en restant correct et constructive.

Il était convenu que nous devions nous retrouver dans votre bureau pour en parler. Il n’y a pas eu confusion de ma part puisque toutes les personnes présentes dans la cuisine de l’unité avaient entendu la même chose que moi.

Je vous ai attendu un long moment et c’est une personne du service, en passant au B3, qui m’a annoncé que vous étiez partie, depuis un certain temps, par une autre porte, sans passer par votre bureau. Vous n’imaginez pas ma sidération, ma colère. J’ai trouvé votre attitude d’une inhumanité sans nom. Je ne sais pas si c’est votre maladresse qui vous a fait me fuir ou la peur de la souffrance d’autrui, je n’en sais rien et n’en saurais jamais rien. Mais sachez, Nathalie, que je ne méritais pas ça, que personne ne le mérite.

Perdre son enfant à plus de 5 mois de grossesse est une souffrance indescriptible, accoucher comme n’importe quelle maman sans pouvoir après plusieurs heures de travail, serrer, bercer, nourrir sa petite fille. Rentrer chez soi le ventre et les bras vide. Un vide qui deviendra notre compagnon jusqu’à la fin de notre vie. Il faut du temps pour se reconstruire, une force considérable soutenue par un environnement, des êtres humains qui ne nous font pas sentir comme des parias, des personnes qu’il faut éviter comme si la douleur était contagieuse.

Vivre un tel drame m’a fait rencontrer le meilleur et le pire chez autrui… Et l’indifférence, le rejet, la fuite… font partie du pire.

Dans ces conditions, il est difficile pour moi de dire au revoir et en tout cas impossible de parler de ces années de travail que nous avons partagé et que j’ai apprécié malgré tout.
Peut-être que nous aurons l’occasion de nous côtoyer lors de synthèse de travail, peut-être pas. Seul le temps nous dira ce qu’il pourra sortir de cette rencontre.

Et si un jour vous rencontrez une collègue en plein drame, sachez que la douleur et la souffrance ne sont pas contagieuses. Et l’humanité que cette personne pourrait trouvez (je l’espère) chez vous ou chez quelqu’un d’autre pourrait lui apporter un peu de douceur et un peu de réconfort dans son long chemin de reconstruction.

Une dernière chose. Je ne suis plus seulement Carole S. éducatrice spécialisée. Mon accouchement du 10 septembre 2011, accouchement qui n’a malheureusement pas donné la vie mais la mort… a fait de moi une maman, la maman d’une petite fille au doux nom de Lyséa.

Ouf, ta lettre m'interpelle énormémment, elle est parfaite et si bien écrite!
Ta chef de service ne peut être qu'interpellée par tes écrits! c'est une belle démarche que tu fais et j'espère du fond du coeur qu'elle s'excusera de son attitude et que surtout elle te comprendra! Comment ne pas comprendre avec une telle lettre...

Bon courage pour la suite belle mamange et douce pensée à ta petite Lyséa qui doit être bien fière de sa maman

Juste un mot WOW c'est si bien écris et si bien dit malgré tout y a pas de confusion.J'espere quand meme que tu auras une réponce,une explication a ca.

C'est une belle lettre pleine d'humanité.

Merci. C'est vraiment le message que je voulais passer.

Pour moi, il était impossible de laisser passer ce qu'elle avait fait.
Mais il était hors de question de l'insulter, même si j'ai eu envie de lui dire que j'espérais qu'elle avait honte en se regardant dans la glace !
Le but et de lui mettre le doigt sans sa "merde", mais qu'elle puisse le resortir pour en faire quelque chose de constructif.

Je ne sais pas si elle aura le courage de me répondre, mais bon, sil elle pouvait un peu se remettre en question...

Très belle lettre, j'espère qu'elle s'excusera.

Oups, je n'aimerais pas être à sa place !

Très bien tourné !
Si après une lettre comme celle-là, elle ne se remets pas en question, c'est qu'elle ne le fera jamais !

Magnifique, très bien tourné, remplie de sagesse ! Grand Bravo !

ça a du te faire beaucoup de bien d'écrire cette lettre et c'est le plus important !



Sophie

ta lettre est très belle mais garde en tête que peut-être qu'après avoir su ce qui t'arrivais elle n'était juste pas capable d'être là...

aux funérailles de mon ti-loup certaines personnes ne sont pas venus me voir et ca m'a beaucoup blessé car pour moi c'étais des amis mais dans les jours qui ont suivi j'ai appris qu'une de ses mamans avait perdu un bébé à 38 semaines tout comme moi, qu'une autre en a perdu un en milieu de grossesse et pour une autre après 3 fausses couches elle ne se sentais pas le courage de venir me voir.

parfois les gens ne veullent pas être méchant ils veullent seulement se protéger de leur propre douleur...

je te souhaite toutefois qu'elle te donne une explication, c'est plus facile quand on comprend ce qui les a poussés à agir ainsi

bon courage

J'crois que peu importe qu'elle me réponde. C'était important pour moi de lui dire ce que j'avais à dire.
Et pour préciser, cette femme est médecin psychiatre...
Et puis si elle était incapable d'être là, ce que je peux comprendre, parce que j'en ai rencontré... il ne fallait pas qu'elle me dise de l'attendre dans son bureau pour qu'on discute ! C'est encore plus violent.
Enfin bref.
Je n'attends rien de cette lettre.
Mais je me sens bien de l'avoir fait.
De ne pas être resté immobile face à cette violence

Coucou Carole

Je trouve ta lettre très bien écrite tu as tout s'en être insultante. Et tu es très forte pour parler aux gens j'apprécie vraiment les mots que tu utilise pas seulement dans cette lettre mais au quotidien sur ce forum. Tu trouve toujours les mots qu'il faute ouf faire du bien au gens j'admire je sais pas si je peux me permettre de te dire que tu es et tu seras une bonne maman qui trouvera toujours les mots de réconfort. .j'espere ne pas T'offenser en te disant cela

Bises

Très belle lettre et si juste sans excès. Mon conseil est de ne pas attendre de réponse de cette personne. C'est acte qui te permettra de tourner cette page professionnelle et, cette lettre a une forte valeur symbolique. Courage Carole. Envoie cette lettre et tourne cette page.

Ta lettre est très bien, je trouve que tu as su rester calme et sereine malgré la situation que tu as vecu avec ta collègue.

Par contre pour un psychologue, je ne la trouve pas très professionnelle.

Mais bon on ne sait pas comment les gens réagissent quand cette situation arrive à quelqu'un de proche ce qui était ton cas tu as travaillé 11 ans avec cette femme. Sa réaction aurait du etre mieux deja par son metier et par votre relation

Parfait
expédie ton courrier
et j'espere qu'elle réfléchira à ses actes et ses mots
même quand il ne s'agit pas de patients.

Ton courrier est parfois et il a dû bien te soulager...je suis sûre que cette médecin le lira et sans forcément se remettre en questions, il aura son petit impact et c'est bien.

Ce que tu dis est si vrai...on aurait envie d'écrire à tous les gens qui se sont mal comportés au vue de nos situations!