Un retour en arrière qui risque d'être assez pénible...

Bonjour les mamanges et les trop rares papanges,

Ça fait vraiment longtemps que je n'ai pas écrit dans cette section,mais présentement je vis une situation un peu difficile à laquelle j'ai peur de faire face... En même temps je sais que c'est égoiste de ma part d'avoir même songer à y échapper...

Je m'explique,un collègue de travail de mon conjoint (que j'ai rencontré à quelque occasion) a perdu sa fille de 16 ans d'un malaise cardiaque du à une malformation non détecté (pour les Québécois qui on vu la nouvelle d'une jeune fille de 16 ans dcd durant son cours de gym à Deux-montagnes, c'est elle). Déjà d'apprendre ça nous a donné un bon coup, ça nous a ramener 1an et demi en arrière à cause de la soudaineté et de l'atrocité de la nouvelle.

Ce qui m'a fait un plus gros choc c'est d'apprendre que les funérailles auront lieu exactement au même endroit que celle de Josianne. J'ai de la misère à m'imaginer que je vais devoir remettre les pieds à cet endroit. Que je vais offrir mes sympathies à des parents endeuiller exactement au même endroit où j'ai reçu les miennes quelque mois auparavent. Regarder ce papa dans les yeux, ce même papa qui a surement dit 19 mois plus tôt à mon conjoint '' je ne sais pas comment tu fais, moi je ne surviverais jamais à la mort d'un de mes enfants'' (car c'est plus ou moins ce que tout le monde dit,car avant d'avoir du vivre cette perte,personne ne peut imaginer survivre à ça). Je ne sais tout simplement pas quoi lui dire. Au fond de moi, je ne veux pas y aller,j'ai peur de ma réaction. J'Aurais envie de tout casser, d'hurler à l'injustice de ce monde, si j'entend encore quelqu'un me parler de dieu après ça, je lui fou mon poing sur la gueule (désolé pour les croyants) j'ai peur de perdre les pédales,mais je me dois d'y être...

Je ne sais pas trop ce que je recherchais en écrivant ceci... peut-être juste déverser un trop plein de colère. CAr sérieusement je vais plutôt bien, mais cette nouvelle m'est rentré dans le corps...

BElles pensées à tous ces petits anges,toujours trop nombreux...

pupuce, tu es peut être venue ici car tu sais que tu peux te lacher, que tu seras écoutée, comprise...et peut être aussi trouver la force d'affronter cette épreuve.

toutes mes pensées à ces parents qui rejoignent les parents désenfantés, c'est tellement injuste.

tu sais très bien qu'il n'y a pas de mots dans ces moments, mais tu sais, tu les comprends et ils le savent, et te savoir près d'eux les aidera peut être, ils se sentiront compris.

je t'envoie toutes mes pensées dans cette épreuve si douloureuse.....

bon courage!!

Je ne sais pas si ce que je vais te raconter va t'aider mais mon mari a un ami qui il y a 4 ans a perdu sa petite de 13 mois. Lorsque notre bébé est décédé, c'est la première personne a qui mon mari a eu envie de parler. Il est venu nous voir à la maison, il est venu à l'enterrement. Il voulait aussi nous montrer que malgré un tel drame, on peut continuer à vivre même si la douleur reste, qu'il en était la preuve vivante.

Sa presence nous a fait bcp de bien, car LUI pouvait nous comprendre.

Il nous a avoué après que ça avait été dur pour lui car à travers nous il avait repensé à son propre deuil, venir à l'enterrement lui a demandé un effort quasi surhumain mais qu'il avait tenu à le faire tout de même.

Tout ça pour te dire que votre présence peut les aider.

Après si ça te parait trop dur d'aller à l'enterrement, ne t'inflige pas ça. Tu peux être présente pour eux à un autre moment. Nous bcp de nos amis n'ont pas eu le courage de venir aux obsèques, mais ils ont été présents pour nous autrement, à d'autres moments.

Bon courage à vous

cette décision t'appartient mais je pense que ta présence et ta compréhension peut les aider dans ce drame.
On se sent tellement seul au monde, tellement incompris, tellement à vif quand ça nous arrive qu'on essaye de se tourner vers les personnes qui ont vécu la même chose que nous.
Nous avons eu cette démarche en nous inscrivant sur ce forum...
Et désormais nous essayons dès que nous le pouvons d'aider les nouvelles mamananges a comprendre et à avancer dans ce deuil.
Je comprends que ça remue beaucoup de choses en toi...mais je suis sûre que tu fera au mieux.

Je vais dans le même sens que la maman d'Ilan. Quand on a perdu Romain, les seules personnes qu'on avait envie de voir - et qu'on avait besoin de voir -, c'était les 2 personnes qu'on connaît qui ont perdu un enfant (à 5 et 3 ans), parce qu'on savait que ça allait être les seuls à nous comprendre et à nous aider dans notre deuil, dans notre cheminement.

Maintenant, si tu n'es pas capable d'y aller, tu n'y vas pas Mais chose certaine, ils apprécieront votre présence, que ce soit au salon ou plus tard.

Bonne chance dans ta réflexion. xxx

Merci pour vos réponses, vous avez bien raison, je me dois d'être là et j'y serai! Ce sera pénible, mais ces parents sont écorché vif là, maintenant et c'est là qu'ils ont besoin de support.

C'est dans ces temps-là que je me rends compte de la lâcheté de l'humain... Depuis que j'ai perdu Josianne,je me demande comment je pourrais faire pour aider tous ces paranges. J'ai apporter un gros lot de bonnet, nids d'ange et doudous que j'ai donner à l'hôpital lorsque j'ai accouché de mon espoir pour qu'ils soient remis à des paranges dans le besoin, c'était facile, c'était anonyme. Mais maintenant que je peux réellement aider des personnes, pendant un instant je me suis dégonflé, car on ne parlait plus de donner quelque chose par l'intermédiaire des infirmières sans que ça m'implique personnelement, mais bien de me présenter face à ces parents, de voir dans leur yeux toute la souffrance du monde, toute cette souffrance que j'espère voir un jour déserter mes propres yeux ouff, juste d'y penser j'en tremble... En tk j'y serai et je verrai bien ce que je pourrai faire. Encore merci à vous,

angenoa, je ne peux m'empêcher de te dire que les photos de noa sont magnifique

Jacynthe,

Moi, de part mon travail, j'en vois des parents-anges, même beaucoup. Comme j'ai la langue facilement déliée et que je travaille dans le public, beaucoup de mes consoeurs de travail font appel à moi quand une mamange arrive en ce monde. Dans le fond, oui je vois mes yeux, ma souffrance, ma douleur, mais, avec le temps et le nombre de parents que j'ai vu, ça me fait du bien de les voir, de partager un peu de leur douleur qui fut aussi vive que la mienne, de prendre dans mes bras une maman qui a vécu la même souffrance que moi. Il me semble que je ne dis jamais grand chose, sauf "Je suis comme toi". Après, je pleure avec eux, je regarde bien souvent les photos, je les prends dans mes bras. La plupart des parents que j'ai rencontré ont apprécié ma visite et j'en suis encore très heureuse. Pourtant, je trouve toujours que je fais peu pour eux.

Je ne crois pas que c'est le nombre de mots qu'on s'oblige à dire qui est important, je crois que c'est de faire ce que notre coeur nous dicte de faire qui change les choses. Oui, c'est difficile. À chaque fois, ça me rapporte à ma propre fille, à mon propre deuil, mais en écoutant les parents apprécier ma visite, mes bras, mon silence, je me dis que je remplis le but que je m'étais donné quand Alexa est morte. Écoute ton coeur, tu es la meilleure pour leur donner ce qu'ils ont besoin.

je pense que tu trouveras les mots car c'est ceux que toi même tu aurais aimé entendre, et si rien ne vient, ne dis rien, ils savent que tu sais et que tu es là si ils ont besoin... parfois un regard, un geste est plus important que des mots.
courage à ces parents.

Une de mes amies du secondaire est décédée l'été dernier à 21 ans, pas mal dans les mêmes circonstances. Je t'avoue que j'ai eu beaucoup de difficulté à me présenter au salon funéraire, mais j'y suis allée, j'ai fait le tour de la famille pour les sympathies et je suis partie... par la suite j'ai quand même envoyé une carte où je m'exprimais un peu plus longuement. Je m'y sentais plus à l'aise. Je crois que n'importe quel petit geste fait la différence...
J'ai eu de la difficulté, j'apprécie beaucoup ses parents...son conjoint, que je ne connaissais pas, m'a serrée dans ses bras en pleurant et en me disant merci d'être là. C'est là que j'ai vu que chaque présence, aussi courte soit elle, fait toute la différence...

Courage!! Ce n'est pas facile, j'ai une boule dans la gorge en écrivant...

Tu me ramènes il y a un an quand mon collègue est décédé. Lui aussi était exposé au même endroit qu'il y a eu la cérémonie de mon fils. Ça été difficile d'y retourner presque un an jour pour jour à cet endroit si morbide. Mais je me disais que là c'était une autre circonstance, que des gens étaient en deuil et qu'à mon tour je devais les appuyer par ma présence.

En rentrant là j'ai pris une grande respiration, je me suis située dans le temps en me remettant au moment présent et ne pensant pas à mon drame, mon désespoir.

L'important c'est que tu te respectes, si tu ne te sens pas à l'aise d'aller là il y a plusieurs autres façons d'exprimer ta sympathie.

merci mes belles mamanges.