Nos Petits Anges au Paradis
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DEUIL PÉRINATAL - SITE OFFICIEL
 
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 Mes blues passent pu dans porte

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pitchoune88
Marianne
mingPoka
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mingPoka

mingPoka


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MessageSujet: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeJeu 5 Avr - 19:16

Bonsoir,

je ne sais pas si je vais être capable de bien exprimer mes pensées, mais bon,
je me lance.
J'ai accouché de ma petite Kethsana le 10 janvier dernier. La date prévue
était le 12 janvier. La grossesse s'est bien déroulée, aucun problème pour le bébé ni pour moi, à part les
inconforts normaux d'une grossesse "typique". À mon examen de
routine le mercredi 4 janvier j'ai mentionné au Docteur que le bébé bougeait un
peu moins depuis 2 jours. Pour ne pas prendre de risque elle m'envoie
passer un monitoring. Tout est super, normal, rythme cardiaque ok et en
plus je recommence à sentir Kethsana bouger. Elle faisait tout simplement
la siesta! Les jours qui suivent, je la sens encore bouger. Puis,
je ne suis plus trop certaine de la sentir. Lundi, après une journée et
demi de panique je me rend à l'hôpital (Maisonneuve-Rosemont, Montréal) avec ma
meilleure amie. Mon mari se rendait à son premier cours de kick boxing
dont il est entraineur. Il n'a pas eu le temps de se rendre. Il a
reçu un appel de ma meilleure amie pour lui dire de venir tout de suite à
l'hôpital. Je n'ai pas eu besoin de prononcer un mot à son arrivée, il
avait compris que le pire du pire nous avait frappé... L'échographie a
confirmé qu'il n'y avait plus d'activité cardiaque. À ce jour, nous ne
savons pas ce qui s'est produit. Il y a eu une autopsie, nous attendons
les résultats. Mais ça ne m'embête pas trop de ne pas avoir de réponse;
je me dis que c'est la vie. C'est comme un accident, ça peut arriver à
tout le monde. J'aime mieux qu'il n'y ait pas de réponse qu'on me dise
que c'est génétique...

Bref, les premières semaines sont éprouvantes. Mon mari prend un mois de
congé à ses frais. On est ensemble, c'est ce qui compte. On place
les effets de Kethsana dans sa bassinette qui était dans notre chambre.
On enlève le tout 2 semaines plus tard, après les funérailles. On
conserve quelques petits trucs dans une belle boîte. Il y a ce foutu vide
qui nous accompagne partout, en tout temps. Je n'ai plus de larmes pour
pleurer, mais je suis triste comme je ne l'ai jamais été. Le temps passe
un peu et je pense que je vais mieux. Mon congé de maternité prend
fin. Je dois retourner au travail. Avant l'accouchement, j'avais un
emploi que je détestais. C'était seulement pour le temps de mes
études. J'ai fini mon Bac en juin et je m'étais dis que ce n'était pas le
temps de me trouver un nouvel emploi, je prendrai le temps pendant le congé
parental pour m'orienter. Alors avec ma vie qui a basculé, ça me tentait
pas trop de me trouver une "vraie" job en mars. Je ne pouvais
pas retourner à mon travail non plus, qui me rendait déjà folle. Alors je
me suis trouvé un travail dans un autre département, toujours pour le même
employeur. J'ai travaillé pendant une semaine à temps plein. Et
puis, crack! Je tombe. La vague me revient en pleine face. Je
suis présentement en arrêt de travail, billet du médecin à l'appui. Je me
sens tellement down, fatiguée. Je n'ai pas le gout de retourner
travailler. Je n'ai pas le gout de faire ce travail en particulier.
Je n'ai pas la force non plus de me trouver un nouvel emploi. Je me sens
comme une merde. Mais ce qui est weird, c'est qu'en même temps je ne me sens
pas si mal. J'arrive à rire avec amis et je me sens prête à faire bébé #2
(qui est peut-être déjà là d'ailleurs). Mais pour ce qui est du travail,
je me sens totalement vidée, à l'envers, projetée à 100 miles à l'heure sur un
mur de briques. Je n'ai ni la force ni la volonté. Je voudrais
tellement juste avoir un petit lopin de terre et quelques animaux et m'occuper
d'eux. Mais la réalité est que j'habite en ville et que je vis dans un
monde "moderne". Je veux pas partir de chez moi le matin, me rendre
au boulot, faire quelque chose qui ne me tente pas plus que ça. Revenir
le soir, faire le souper, faire comme si la vie est normale. Je suis
allée voir une psy aujourd'hui. Une heure ça passe beaucoup trop vite....
ça ne m'a pas apporté beaucoup. Je vais tout de même aller à mon 2e
rendez-vous, mais c'est seulement dans 2 semaines.

je sais pas si je suis normale de ne pas vouloir faire comme si de rien n'était
et pas reprendre une vie "normale". Je veux juste avoir mon 2e
bébé et ensuite m'orienter dans un emploi qui me conviendrait. Je me sens
tellement perdue et pas très forte en ce moment. Ca me fâche tellement d’être
comme à l’envers côté travail/profession.
J’ai un Bac spécialisé en anthropologie, alors ce n’est pas non plus
comme si ça me menait à une carrière bien précise. Je me dis que tout ce que je pourrais faire
serait de travailler à temps partiel comme adjointe administrative,
éventuellement (il me reste 2 semaines de congé maladie, mais je pense que je
ne serai pas prête). Mais je me sens mal
d’avoir pris une job et devoir dire aux patrons, après plusieurs semaines de
congé, que je ne travaillerai plus pour eux.
Aaaaaahhh je me sens coincée dans une situation de marde! Faut dire aussi que je m’étais investie dans
un projet pendant mon « congé » de maternité et peut-être que
maintenant, une fois ce projet terminé, je me sens épuisée. Ce projet, c’est la pétition pour que le RQAP
accorde un congé de paternité en cas de deuil périnatal. Je me suis lancée dedans parce que j’étais
capable de le faire. Mais peut-être que
inconsciemment ça a un peu retardé mon processus de deuil. Je sais pas.
Mais je suis fière de cette chose accomplie. Ca fait déjà ça de gagné. Parce que j’ai aussi perdu beaucoup d’estime
de moi-même. C’est comme si je voudrais
toujours me promener avec un bouclier devant moi. Moi qui était de nature extravertie, je me
sens gênée! En tout cas, j’arrête mon
roman ici pour ce soir. Merci de pouvoir
nous laisser écrire et étendre ici nos ptites crottes sur le cœur Wink
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Marianne

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeJeu 5 Avr - 21:38

Bonsoir,

Je me permets de te répondre et j'espère bien le faire. Votre petite puce vient tout juste de partir. À peine 3 mois! Ce n'est rien.

Il est normal après un deuil comme cela de vouloir se "pitcher" à droite et à gauche. Vous avez eu ce beau projet de la pétition (félicitations!) qui a dû vous tenir occupés, vous aviez un bel objectif, un bel hommage à Kethsana.

Et tu t'es dit que tu retournerais travailler. Et tu (vous) t'es dit que tu aurais un autre enfant. C'est normal et c'est la vie, il faut aller de l'avant!

Mais il faut aussi te donner le temps de vivre ton deuil. Essayer de ne pas brûler les étapes, même si c'est difficile parce que tout ce drame ne faisait pas partie de nos plans de vie, évidemment.

Quand Laeticia est morte, son papa et moi sommes partis 6 semaines en Turquie, chez ma belle-famille. Ensuite, j'ai essayé de me relancer dans mon essai de maîtrise (il y a 6 ans que je traîne ma maîtrise en travaillant à temps plein!) et j'ai commencé à rechercher un nouvel emploi. Il FALLAIT que je fasse quelque chose pendant ce temps "libre" qui m'était donné. Je ne pouvais quand même pas rester à la maison à rien faire! Sauf que, comme toi, je me suis écroulée. 4 mois après la mort de ma fille, j'ai dû tout arrêter. J'ai passé les 3 mois suivants sur mon divan, entre la télé, mon laptop et le Nintendo de mon chum. Je me sentais coupable de ne rien faire, mais ça m'a pris ça.

Ce temps, j'en avais besoin pour digérer la nouvelle et accepter ma nouvelle réalité.

Je suis retournée au travail après 7 mois et, ça aussi, c'est une étape à franchir. Pas facile car on se demande ce qu'on fait là alors qu'on devrait être à la maison avec sa fille. Je suis en plein processus de réadaptation à la réalité professionnelle...

Voilà. Tout ce que je peux dire, et tu le sais, un deuil ça ne peut pas se faire du jour au lendemain. Il est tentant de trouver des solutions pour passer à côté mais on a besoin de prendre soin de nous, aussi.

Douces pensées à votre belle poulette.
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mingPoka

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeJeu 5 Avr - 22:20

Merci pour ta réponse!
je me sens moins seule alors. Il y a tant de monde qui retourne travailler presto. Mais c'est important d'y aller avec son propre rythme. Je me sentais comme honteuse ou jsais pas quoi de prendre autant de temps. Mais il faut ce qu'il faut.

encore merci, ça a peut-être l'air niaiseux mais ta réponse m'aide et m'apaise beaucoup. Même si j'ai un certain soutien autour de moi, ya personne qui comprend aussi mieux que des mamanges...

petit coucou à la belle Laeticia
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pitchoune88

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeVen 6 Avr - 5:28

Coucou

je te comprends bien que je n'ai pas repris le boulot encore, pas avant mi juin pour ma part !
retourner dans un boulot où on est pas trop comprise par les chefs ( je bosse en asssoc d'aide a domicile donc des horaires et des situations pas tj facile ) et qu'en plus on a le culot de dire que j'ai été ( jusqu'au 20 juin ) en repos à la maison donc que je devrais assurer pour les remplacements et j'en passe !

il y a 2 ans j'ai été en arrêt 1 mois et sous cachetons je me levais en pleurs je bossais en pleurs dans l'auto pareil !
donc là, je le vois gros comme une maison, j'etais déjà contente d'être en congé mat mi mai et reprendre pas avant début 2013 ......donc reprendre sans ma puce ......faire comme si la vie était normale !

là je suis dans ma bulle, je vais te dire, çà fait 2 jours que je vais pas très bien, je suis sur le canapé en pyjama je m'habillerais quand même ! hier j'ai mangé à 14h mon repas de midi, je me traîne, je fais juste télé ordi et téléphone portable !

mon ami me dit de m'occuper l'esprit la journée mais je ne veux pas si j'en ai pas envie, car si je me sens forcée, je me sens oublier ma puce, passer à autre chose, à une vile normale quoi ! en plus je suis en plein dans mon retour de couche super .....

ce weekend on doit débarasser la pièce qui fait bureau donc y a de tout même des affaires à jeter ou au sous sol, c'était prévu pr le weekend dernier j'étais motivée le vendredi, le samedi je me lève et j'ai trainé on l'a pas fait car je pensais qu'on ferait la chambre de Gabrielle qu'on allait lui préparer ....


fin en gros pour tout dire que tu es pas la seule et que çà fait un peu plus d'un mois que je jongle entre télé ordi téléphone et mon ménage à fond quand envie ....

bon courage
bizzzz
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mon_étoile_lucas

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeVen 6 Avr - 9:41

Aah ce cher retour au travail, il n'est pas facile. Moi aussi j'ai eu ben de la misère, surtout quand l'intention était de ne pas y retourner dans le plan initial. C'est comme si pendant le congé de maternité, on vit dans notre petit cocon, on vit notre deuil, on vit différemment et le retour au travail, à la réalité est une grande claque en pleine figure. Il faut refaire ce qu'on faisait alors qu'on est pas supposé... On est bousculé à reprendre la vie, comme si le deuil était résolu. Et de faire ce qui nous tente pas prend un tout autre sens... Avant c'était pas grave, surtout avec la bédaine pleine de vie... Mais la... C'est pénible... Enfin, pour moi ce l'était!!!!

Alors je te souhaite de pouvoir prendre tout le temps pour toi qui te sera nécessaire. C'est vraiment normal comment tu te sens.

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mingPoka

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeVen 6 Avr - 10:54

merci pour vos réponses Wink

je trouve parfois difficile de me dire que j'ai tout à fait le droit de prendre autant de temps qu'il me faut, dans cette société où tout roule à la vitesse de la lumière. Mais bon, il faut bien faire fi des jugements des autres. C'est peut-être pour ça que j'ai juste le gout d'être en campagne, là où parfois le temps semble s'arrêter. Depuis quelques jours j'ai écouté des films, et je pense que je vais en écouter à tous les jours car j'ai trouvé que c'est une façon pour moi de m'évader.

je pense que je vais demander un retour progressif, oubendon je me trouverai un emploi à temps partiel. Quand je me sentirai plus prête. C'est sur que ça doit être difficile anyway. S'agit juste de faire le bond quand on est sur le bonne voie. Je suis encore beaucoup sur une montagne russe, hier j'étais très très déprimée, aujourd'hui je vais mieux.

qu'est-ce que vous avez fait, vous les mamanges, pour vous aider ou vous accompagner les premières semaines du retour au travail? Je pense bien continuer à aller voir la psy, mais je sais pas si ça va être adéquat.

peace out
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Orchidée

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeVen 6 Avr - 13:16

Moi, ce que j'avais fait avant mon retour au travail (mais j'avais pris un congé de 22 sem avant de retourner au travail. Avant, je n'aurais pas été capable, je suis infirmière de salle d'urgence), mon boss, qui était un super boss et, surtout, une bonne connaissance, m'a fait venir quelques jours avant la date de mon retour. J'ai revisité les lieux, revu mes collègues, refait des liens. Ce que je ne savais pas c'est que tout le monde avait été rencontré pour leur raconter ce qui s'était passé en gros (On leur avait dit que ma fille était morte, mais sans plus). Les gens ont été d'une très grande gentillesse avec moi. Ils ont vraiment été gentils et discrets. Je n'ai eu droit qu'à un seul commentaire déplacé dans tout le paquet de monde qui travaille avec moi (on est quand même près de 125 sur le plancher). Cette journée m'avait vraiment mise en confiance. À mon véritable retour, j'étais prête et le travail a été salutaire, mais moi, j'adore ma job et je retournais directement à temps plein parce que je voulais me ramasser encore un beau RQAP le plus tôt possible.

Malgré tout, avant cette journée de préparation, je n'avais aucun goût de retourner au travail. Je voulais tant que petit espoir vienne se loger dans ma bédaine pour que je n'ai pas à y retourner avant d'avoir un enfant vivant. J'ai, excusez l'expression, "vaché" sur mon divan durant 5 mois. Mes principales activités étaient de pleurer et dormir. J'avais à peine assez de concentration pour aller voir ma psy 1x par semaine et dire 2 mots à mon chum dans la journée. Je me rappeller de me réveiller la nuit pour pleurer! Mon chum m'obligeait à manger, sinon je n'aurais pas fait grand chose pour le faire. J'ai été suivie par la psy durant 3 mois à la semaine et aux 2 semaines pendant 2 mois. Après, je me sentais prête à voler de mes propres ailes. Je suis retournée voir la psy enceinte de mon Mr Soleil.

Ces 22 semaines d'arrêt m'ont démontré que j'avais BESOIN de cet arrêt. Je ne croyais jamais être capable de rester chez moi, mais, tout comme toi, au bout du temps où les gens retournent à leur normalité et que, chez toi, ce ne sera plus jamais la même chose, je suis tombée comme jamais je l'avais fait dans ma vie. J'ai touché le dernier pallier de la déprime. J'ai échoué sur mon divan et je me suis dite que je devrais peut-être prendre le temps. Ça m'a prise 4 mois en relever. Je ne voulais voir personne, ne rien faire, ne rien penser, sauf à ma princesse. Ce n'était plus moi, mais j'ai eu besoin de ce moment pour continuer, pour me reprendre en main. Ça m'a appris à prendre le temps de vivre ce que j'avais à vivre. Oui tomber aussi bas fait mal à l'estime et beaucoup de mes copines ne m'ont pas suivi ni appuyé, mais je suis remontée et maintenant j'en suis plus forte, avec beaucoup plus de craintes par contre!!!

Prends le temps que tu as besoin pour vivre ce qu'il te fait vivre. Si c'est d'écouter des films durant 3 jours de file, let's go!!! Si c'est de pleurer durant 3 semaines sans arrêt, vas-y!!! Ça va juste te faire du bien!!! Bonne chance à toi!!!
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mingPoka

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeVen 6 Avr - 20:28

Merci à toi aussi pour cette réponse. Je me suis d'ailleurs tapé un autre film aujourd'hui Wink
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Cerise




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Ange(s) : Mon petit elfe des bois, décédé dans mes bras après réanimation de 5 jours à l'hopital suite à la msn à l'âge de 26 jours et aussi de mes jumelles, ma 3 ème et mon petit espoir ayant bien grandi ( une poussière d'ange après mes grandes)
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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeDim 8 Avr - 17:51

Les dates de nos bébés sont très proches...c'est le 04 janvier, un an avant ta petite fille, qu'a débuté notre cauchemard, mon petit garçon faisait un arrêt cardiaque sur le trajet d'école de ses soeurs...Le 09 janvier 11, mon bébé est mort...La réanimation ne peut malheureusement pas faire de miracle, son cerveau était bcp trop touché. il est mort dans mes bras, agé de 26 jours. il a été enterré le jour de ses 1 mois.

La vie ne reprendra pas le cours "normal" après un drame pareil pour nous, les mamans, directement concernées...j'ai été assez destabilisée juste après tout en étant qq peu "assomée"...car je faisais tout comme avant, pas le choix avec mes 3 autres enfants que j'elève seule...La vie reprennait son cours, malgrè moi avec le quotidien et son rythme de fou, mes filles avaient besoin de moi et je me devais de continuer pour elles...mais à l'intérieur...ce n'était pas comme "avant" même si en apparence, cela semblait l'être pour l'entourage et le gens me voyant vivre au quotidien.

J'étais en congé maternité et avant cela en congé d'éducation pour ma 3 ème, encore avant cela, j'étais assistante maternelle agréee à mon domicile donc j'ai toujours élevé mes enfants et n'ai jamais en étant mère travailler à l'extérieur... A la suite de mon congé maternité sans bébé, j'ai repris mon complément libre choix d'activité pour une somme de misère (mais c'était mon choix, il m'est inconçevable de faire garder mes petits...) jusqu'au 3 ans comme la loi française le premets de ma fille...puis je ne me sentais absolument incapable de reprendre mon job, m'occuper de bébés toute la journée m'était complétement inconçevable...je ne pouvais et ne peux toujours pas, 15 mois plus tard les voir en peinture...c'est trop dur, cela me renvoit tellement à mon malheur, à cette injustice, mon bébé à moi est mort...je n'ai pas la chance de pouvoir le voir grandir, s'épanouir, de pouvoir m'occuper de lui...

une psychiatre m'a arrêté sans soucis, sauf que la sécu a fait une erreur et n'aurait pas dû finalement me verser des indemnités journalières de maladie car je ne le savais pas et la personne de la sécu qui m'a conseillé et aidé à constituer mon dossier non plus, je ne rentrais plus dans les cases, je n'avais plus de droits, j'ai perdu donc du temps pour m'inscrire aux assédics...puis maintenant je n'ia plus de remboursements de soins pour mes enfants et moi, à chaque petit remboursement, ils se remboursent eux mêmes. Normal mais ils ont été assez cavaliers puisqu'ils ne m'ont pas prévenu.

Bref, je suis au chômage actuellement, j'ai fait qq démarches mais je continue à m'occuper de mes filles comme je l'ai toujours fait, je suis enceinte de plus de 6 mois de mon bébé espoir pour juin...je pense ne pas avoir droit aux indemnités de maternité mais je prendrais comme je l'avais prévu pour mon petit elfe des bois le complément libre choix d'activité que j'ai pris pour me 3 ème, ce, si la vie lui permets de grandir, jusqu'à ses 3 ans.

je pensais me reconvertir...je ne sais que m'occuper d'enfants, c'est ma passion, j'ai tj fait que ça...mais se reconvertir nécessite du temps, seule avec des enfants, je n'en ai pas et surtout de la concentration...à la mort de mon bébé, mon cerveau tournait tout de même au ralenti...je n'aurai jamais eu les capacités de me remettre aux études ou faire un boulot de paperasses ou que sais-je...je me sens moins ralentie et obsédée chaque minute par mon petit elfe des bois mais encore trop fragile.

Plein de pensées pour ta petitoune.
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Lilou2402

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeLun 9 Avr - 14:28

Il est vrai que l'on se sent quelque part coupable de ne pas retourner de suite au travail
Il est vrai que l'on a besoin de temps
Quelque part on se dit que l'on pourrait être distrait de notre douleur si l'on retourne au travail, penser à autre chose, voir du monde
Mais de ce fait on pense peut être qu'on va oublier en revenant à la réalité qui était notre quotidien avant "tout ça"
Cela fait 3 mois qu'il est mort, je suis intérimaire et pense repartir au travail dans 2 semaines.
Je ne sais pas comment cela va se passer
J'en ai peur et envie à la fois, c'est ambiguë
Je ne sais pas comment cela va se passer je l'angoisse j'avoue
Mais comme a dit ma psy, ne pas s'angoisser pour quelque chose qui n'est pas encore arrivé, on aura le temps d'y penser la moment venu
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Annie74

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeMar 10 Avr - 11:30

C'est encore difficile pour moi, même après un an depuis le départ de Romain, de marcher droit dans cette vie-là. Il y a tant d'étapes à franchir, tant d'adaptation à faire, je pense qu'il n'y a pas de fin à ça. C'est une expérience qui va nous suivre toute notre vie et qui va influencer tout ce qu'on fait et tout ce qu'on pense.
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mingPoka

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MessageSujet: Re: Mes blues passent pu dans porte    Mes blues passent pu dans porte  Icon_minitimeDim 15 Avr - 13:40

@lilou2402: oui cette foutue angoisse, c'est vraiment terrible! Moi aussi j'avais entendu cette phrase comme quoi ça sert à rien d'angoisser pour quelque chose qui n'est pas encore arrivé. Mais c'est difficile à mettre en pratique.

Je pense vraiment retourner travailler à temps partiel, comme ça c'est plus facile de reprendre le cours de la vie normale et je trouve que j'ai moins de risque de retomber de haut. Ce qui ajoute à mon stress, c'est le fait d'être totalement perdue côté travail. Ce serait peut-être plus facile si j'avais un travail que j'aime. Mais là j'avais changer de poste chez le même employeur. Service à clientèle... ouff. J'ai travaillé une semaine à temps complet avant d'être en arrêt de travail. Cette semaine là, un client m'a demandé si j'étais enceinte :S Comme je suis à l'accueil dans une banque, je dois toujours garder le sourire et être polie. Il faut que je sois encore plus serviable pour les "gros clients". Des fois j'ai juste le gout de pas sourire, faire mes affaires et m'occuper de personne. C'est pour ça que je pense changer de travail. J'ai pas le goût de forcer un sourire en tout temps. Mais je pense que j'ai cheminé un peu, là j'ai moins peur de me trouver un autre travail ailleurs. Mais bon, j'ai encore des up and down intense...

@annie74: oh que oui, je seconde totalement ce que tu as dis. Le deuil c'est vraiment d'apprendre à vivre avec tout ça.

@cerise: je te comprend tellement!

Je pense que les 2 premiers mois j'ai été un peu dans le déni. Je trouvais ça bizarre aussi de pas trop penser à ma fille. En retournant travailler, la vague m'est revenue. Et depuis j'ai vécu ce qu'il fallait que je vive, l'effondrement. Depuis je pense toujours à ma fille et je comprend que ça va être ainsi pour la vie. La semaine passée j'ai eu de la difficulté à voir une de mes nièces. Cette fois ce n'était pas juste le fait de voir un bébé (5 mois). Mais là c'était parce que je me disais qu'il manquait sa cousine. Je serais supposée avoir ma fille moi aussi, elle aurait 3 mois.

Ce qui m'aide aussi, je pense, c'est que je me rend compte qu'il y a beaucoup de monde autour de moi qui ne me juge pas. J'avais peur de la réaction des gens à cause de mon arrêt de travail. Et puis tout le monde me dit "oui prend ton temps c'est normal". Vendredi on fêtait le nouvel an Khmer (Cambodgien). J'ai vu un ancien collègue de travail qui était au courant de ce qui m'est arrivé. Il m'a demandé comment ça allait à mon nouveau poste, et je lui ai dis que j'ai fais une semaine et là j'suis en arrêt. Je lui ai même dis que j'allais fort probablement laisser tomber le service à la clientèle. Il ne m'a pas jugé et m'a dit qu'il comprenait, que du travail de bureau serait peut-être mieux pour moi. Je pense que je suis chanceuse de cette réaction de la part de mon entourage. Ca vaut de l'or!

Maintenant que le printemps est arrivé, on doit penser à l'enterrement... ça va être une difficile étape. Mais au moins tout s'enligne pour pouvoir enterrer les cendres de Kethsana à Frelighsburg, un petit village tout tranquile où mes grand-parents reposent en paix. Ca me soulage qu'elle puisse reposer en campagne.
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