En septembre, mon conjoint et moi avons décidé d'avoir notre deuxième enfant, car nous voulions des enfants rapprochés. Nous nous disions que cela prendrait probablement quelques mois, comme pour la première fois, mais non... Quelle surprise, en octobre, de constater que j'étais enceinte à nouveau d'un petit frère ou d'une petite soeur pour notre fils.
Le jeudi 1er novembre, j'ai eu un léger saignement rougeâtre. Ça ne m'a pas inquiété, car j'avais vécu la même chose à ma première grossesse. Durant la fin de semaine, j'ai eu quelques pertes brunâtres et rosées, mais rien de plus pour m'inquiéter.
Le lundi, je n'avais plus rien. Ça m'a rassuré, mais je me suis dit que je devrais quand même tenter de rejoindre l'infirmière de la clinique pour être certaine que tout était correct. Sans succès, elle n'était jamais à son poste quand je tentais de la rejoindre.
Mardi matin, le 6 novembre, toujours sans succès. Je me dis que je vais laisser tomber et attendre mon rendez-vous du 23 novembre, pour si peu...
À 10h, j'ai eu un gros saignement. J'ai appelé ma soeur pour qu'elle vienne m'aider avec mon plus vieux. À son arrivée, le saignement continuait. Nous avons appelé ma mère, qui n'habite pas loin, pour qu'elle m'amène à l'hôpital pendant que ma soeur allait garder mon fils.
Je suis passée au triage vers 13h30 et ne suis ressorti qu'à 19h45. Une chance que nous passons plus vite enceinte! Nous avons tenté une écho abdominale, mais le médecin ne voyait rien. Mon col était fermé, mais je continuais à saigner un peu. Nous avons fait une prise de sang et mon taux était à 7200. On m'a donné le WinRho, comme je suis Rh négatif, en prévention.
Le lendemain, la clinique des échos m'appelle pour me donner mon rendez-vous d'urgence... le 20 novembre! Ridicule! Je me dis que je vais attendre au vendredi et voir si je vais au privé selon les résultats de ma 2e prise de sang.
Entre-temps, ma mère et ma soeur m'aident avec mon plus vieux. Je reste couchée le plus possible, juste au cas où ce serait un décollement. Les saignements cessent par moment, quand je me repose, et reprennent si je me lève et m'active.
Le vendredi 9 novembre, je me rends à mon rendez-vous de relance. On me fait la 2e prise de sang et mon taux d'hormones est à... 7600. Comme je n'ai monté que de 400, on se dit que ma grossesse s'est arrêtée. Le médecin décide de me faire une écho abdominale et ne voit rien comme la dernière fois. On me fait alors une écho transvaginale et... elle doute. Elle croit avoir peut-être vu un coeur battre! Je n'y comprends rien, je suis perdue...
On m'envoie voir un gynécologue d'urgence pour une échographie immédiate avec les bonnes machines (et non les portatives archaïques). En me levant pour me rendre à la salle des échos, je sens du liquide chaud remplir complètement ma serviette hygiénique. Je vais aux toilettes et je saigne encore. J'attends ensuite mon écho. Par chance, je tombe sur le médecin qui m'a suivi lors de ma première grossesse. En me levant pour me rendre dans la salle, je sens encore plus de sang remplir ma nouvelle serviette hygiénique. Je me dis que c'est vraiment fini... Mon médecin confirme que mon col est ouvert et voit que le sac a baissé dans mon col. Pour m'éviter un curetage, elle décide d'aller le sortir manuellement. Elle sort également le maximum de sang. Comme c'est un médecin en or, elle me dit de garder mon premier rendez-vous avec elle pour faire un suivi.
En route vers la maison, je perds encore beaucoup de sang. Heureusement, mon médecin m'a donné un piqué pour le mettre dans mes pantalons. Je vais prendre une douche, car des caillots sortent. Je me lave de ce sang en me disant que je suis couverte de la mort de mon bébé.
J'ai perdu officiellement mon bébé à 8 semaines de grossesse, mais c'est très difficile pour moi. Quand ça ne nous arrive pas, on se dit que, si tôt dans la grossesse, on s'en remettrait sûrement bien, mais c'est très très difficile quand même.
Je vis des hauts et des bas. Je pleure. Et je me raccroche au positif le plus possible : mon fils et me dire que la vie savait que mon bébé serait malade ou handicapé.