3 fois maman-ange

Bonjour je
suis une maman africaine qui a vécu la
prématurité trois fois et tout les trois sont décédés.


Voici mon
histoire.


1. J’avais 23ans quand je suis tombée enceinte de mon 1^er
garçon en 1999, arriver à 27sa une nuit je me suis réveillée à 4h du matin le
lit est mouillé je me demande si j’avais fais pipi au lit.


Je sors du
lit et l’eau tiède coulait entre mes jambes, mon mari m’amena à la clinique d’à
coté. Echographie : mouvement fœtal satisfaisant, liquide amniotique peu
abondante, bébé plus gros pour le terme etc.…..


Après avoir
fait 10jours à la clinique, les contractions commencent et se rapprochent.


Avant de
m’amener à la salle d’accouchement le gynécologue me dit ses quelques phrases
que je peux jamais oublier : Mme ne
t’enfait pas, tu es jeune tu peux encore tomber enceinte et faire
beaucoups d’enfants.


Il faut que
tu sois forte, ton bébé ne va pas survivre. Imaginez-vous mon douleur en plus
de mes contractions.


Après la
délivrance, il laissa le bébé nu à l’air froid
et mon petit ange n’était pas mort comme il prétendait, son cœur
battait il criait un peu pour nous
montrer qu’il est en vie. Quand mon mari a constaté cela, il l’a vite enveloppé
dans une serviette pour l’amener à la pédiatrie avec l’accord d’un autre
médecin. Malgré tout les efforts fournis par mon mari, notre bébé n’a vécu que
2 jours.


Pour mon 2^e
garçon : Grossesse sans problème
jusqu'à 27sa, un beau matin brusquement je commence à saigner malgré le cerclage
et malgré que j’avais changé de gynécologue. Avant d’arriver à la
clinique je perdais des gros caillots de
sang et le bébé est décédé à la naissance.


Je change de
sage-femme et de gynécologue qui m’ont permit avec la bénédiction de dieu
d’avoir quatre merveilleuses filles.


Après ma 4^e
fille mon mari et moi avons décidé d’arrêter, voila 6ans après je tombe
enceinte. La grossesse se passe bien, pas de nausée ni de vomissement, sauf a
l’écho du 2eme trimestre on dit que mon placenta est bas inséré et qu’il est
possible qu’il monte à la cour de la grossesse.Rien d’anormal avant ma 32^e
semaine de grossesse.


Dans la nuit
du 15 au 16 novembre, je me réveille à 1h vers 1h du matin pour faire pipi je
somnolais sur la chaise, tout de suite je me rends compte que le pipi ne fini
pas de sortir. Je me suis posée la question est ce ma poche des eaux est
rompue ?


Je reviens
dans la chambre pour réveiller mon mari l eau chaude coulait entre mes jambes
comme un robinet ouvert, lui il saute du lit pour et allume la lumière c’est en
se moment qu’on a sue que ce n’était pas de l’eau mais du sang qui coulait
depuis la toilette jusque dans la chambre.


Arrivé à la
clinque ils m’ont fait l’écho : position transversale le médecin de garde dit à mon mari qu’ils
vont me faire une césarienne d’urgence pour essayer de sauver une
vie. J’avais peur c’était ma 1^ère césarienne, ils m’ont fait
une anesthésie générale, a mon réveille j’attendais ma fille criait fort jusque
dans ma salle de réveille. Après ils l’ont remit a mon infatigable mari pour la
pédiatrie d’où elle est restée avec ma maman pendant 3jours, elle pesait 1kg
800 à la naissance, elle était très belle. Le 3^ème jours je me
débrouille pour aller lui voir à la pédiatrie, quand je l’ais vue pour la 1^ère
fois elle dormait ,je l’ais bien regarder et mes larmes ont commencé à couler,
je sors et retourne 15mn après pour lui dire au revoir car je devais rentrer à la clinique je lui
ais parlé de ses sœurs qui sont pressés de lui compter parmi elles .Quand j’ai
voulu tourner le dos elle a ouvert ces yeux pour me regarder ,je lui ai demandé
si elle ne voulait pas que je parte, elle m’a regardé droit dans les yeux comme
si elle voulait me répondre. Je suis restée un peu elle faisait des mouvements
de bras et de pied pour me divertir. Apparemment elle se portait très bien on dirait un bébé à
terme et j’étais tellement contente que j’étais pressé de prendre le relais de
ma maman le lendemain matin à la pédiatrie. Mais ma joie a été très courte
lorsque mon mari est venu m’annoncer le décès de notre puce 3h après ma visite
à la pédiatrie. Contrairement à ses deux frères son papa lui avait donné un
mon :
Assétou.


Bien vrais
que j’ai eu quatre filles et que j’avais déjà perdu deux garçons, le décès de
Assétou a été très amer pour moi, le
choc et la douleur ont été tellement grands que je ne savais comment réagir. En
plus du deuil d’Assétou,


je refaisais
le deuil de ses deux frères.


Je ne savais
pas comment rentrer a la maison les mains vides


Comment dire
à ses sœurs qu’elle ne va pas rentrer avec moi à la maison ?


Comment
leurs dire que je ne peux pas aller les cherchés à l’école à cause de ma plaie
non encore cicatrisée ?


Comment
faire face aux préjugés de mon entourage ?


Car en Afrique une femme qui perd beaucoup ses
enfants est traité de sorcière pour certains ou ils traitent ton dernier enfant
comme sorcier parce qu’il ne voulait pas de cadet que l’autre est parti.


Chez nous en
afrique la mort d’un nouveau-né est un tabou surtout si c’est un prématuré,
après le décès on évite d’aborder le sujet. Ce silence nous fait beaucoup
souffrir or il n’y a rien de plus bouleversants dans la vie d’une mère que
voir son bébé sans vie, le choc est tellement grand qu’on est désorienté , on se culpabilise beaucoup comme si on a une
part de responsabilité dans le drame qui nous arrive, on a peur , on se met en
colère, c’est une épreuve inacceptable
et c’est le deuil de toute une vie. Quelques soient la cause de la mort
son bébé on a besoin de partager avec les autres, on a l’impression que la
souffrance sera là pour toujours. Pour oublier ma souffrance je vais au marché
pour me promener et arrivé à la maison mes filles me permettent de supporter
mon chagrin.


Partant de
mes propres expériences je suis entrain
de rassembler les parents qui ont vécus la prématurité et ceux qui ont connu le
deuil de leurs enfants. Nous allons œuvrer pour une meilleure prise en charge
de la prématurité,


Offrir une
aide financière pour l’achat des médicaments et hospitalisation surtout
pour les parents qui n’ont pas des ressources financières nécessaires (j’ai vus
pas mal de bébé partir parce que les parents n’ont pas assez de ressource ou
ils se perdent dans la nature en
laissant le bébé a son propre sort à la pédiatrie). Permettent aux parents de
se rencontrer et de parler de leur histoire avec d’autres qui ont vécus la même
chose qu’eux et de voir qu’ils ne sont pas seuls.


_ Aider moralement soutenir les familles endeuillées, leurs
permettent de sortir de l’isolement.


Et soutenir
les mamans qui attendent un bébé après un deuil périnatal.


Je sais que
sa ne serait pas facile dans un pays comme le notre mais j’en ai fait la
promesse à mon ange et plusieurs mamans sont dans la même condition que
moi ; ça vaut le coût d’essayer.

Je suis très émue par ton histoire. Perdre trois enfants... Comment la vie peut-elle nous faire traverser tant d'épreuves? Pourquoi le sort s'acharne-t-il sur les mêmes personnes?

Je trouve magnifique ton initiative et je suis sûre qu'Assétou et ses deux frères doivent être extrêmement fiers de leur maman. Que tu veuilles vaincre les tabous et les croyances profondément ancrées dans ta société pour que les mamans puissent souffrir sans avoir à se cacher est magnifique.

J'ai souvent eu cette pensée, que j'ai d'ailleurs partagée avec un collègue burkinabè; perdre un enfant est horrible mais ici, en Amérique du Nord dans mon cas, nous avons un système de santé qui nous permet d'avoir accès à des soins gratuits, nous avons accès à des ressources financières pour notre congé de maternité/maladie, nous avons accès à de l'aide psychologique. Tant de mamans dans le monde vivent dans la pauvreté et la survie, elles n'ont pas les moyens de sauver leurs enfants ni le luxe de panser leurs blessures suite à leur perte. Somme toute, je suis "choyée" d'avoir eu à vivre cette épreuve ici. Et j'en suis vraiment consciente.

Je te souhaite beaucoup de courage et de persévérance, dans ton deuil et dans tes projets.

Douces pensées à Assétou et ses deux grands frères.

désolé de t'accueillir parmi nous, mais merci pour ton temoignage...en effet, c'est la première fois, depuis que je suis inscrite sur ce site, je que je vois un témoignage venant du Mali... ton histoire est vraiment poignante comme toutes les histoire de ce forum...mais c'est vrai qu'il me fait prendre conscience une fois de plus que dans notre malheur, nous avons le privilège d'être pris en charge financièrement et psychologiquement et que ce n'est pas le cas de tous les paranges du monde... je trouve donc ton initiative très généreuse....

je te souhaite beaucoup de courage pour mener de front ton deuil et ton projet...tiens nous au courant...

plein de douces pensées à tous nos anges sur cette planète!

Merci Marianne pour ton message de réconfort.
Je crois que tu as juste trouvé la phrase: pour que les mamans puissent souffrir sans avoir a se cacher. C'est en m'isolant que j'ai fais la découverte de ce forum, je suis tout le caché dans ma chambre avec mon ordi.Les témoignages que j'ai lus m'ont fait bien.
Contrairement chez vous malheureusement nous n'avons pas de système de santé qui nous permet d'avoir des soins gratuit et c'est surtout de l'aide psychologique dont on a beaucoup besoin pendant le deuil périnatal.
Ce qui fera mon bonheur c'est que un jour je puisse dire " ASSETOU j'ai réussi "
Merci pour ton soutient et douces pensées à LAETICIA;

Ton histoire m'a touché et je tiens a te dire que je vais te garder dans mes pensées et j'espère que tu auras l'aide nécessaire pour aider ces autres femmes dans leur deuil et faire avancer les choses dans ton pays!

Une belle pensée a tes 3 petits anges xxx

Bonjour TITILOLO
Merci pour ton message m'a beaucoup réconforté, c'est votre 1ère fois de voir un témoignage venant du mali je suis que ça ne sera pas la dernière fois, puisque je vais parler aux maman-anges de l'existance de ce cite qui m'a fait du bien et qui m"a permis d'être: lu, écouté, être comprise. Vos témoignages me donnent du courage et me réconfortent le moral, je vous tiendrez tous au courant de suite de mon projet.
Douces pensées à nos anges.