Histoire de Tom

Journal de Grossesse et Envole de TOM


« Quand tu regarderas les étoiles, puisque j’habite l’une d’elles, ce sera pour toi comme si toutes les étoiles riaient » A. de St Exupery.


Tout à commencé le 27 décembre 2012, une étoile est apparue dans le ciel… une toute petite étoile qui brillait déjà de tout l’Amour que lui portent ses parents… c’est déjà ce que je disais à l’époque, quand j’ai appris que j’étais enceinte. J’attendais enfin cet enfant dont j’ai rêvé, conçu dans la rencontre et dans l’Amour. Une grossesse tant désirée qui semblait bien se dérouler, qui contenait tous mes espoirs (mais aussi toutes les craintes), nous envahissait de bonheur, malgré mes angoisses qui grandissaient de jour en jour, de manière déraisonné. Un pré-sentiment ? …
Depuis le début, je me disait que tout pouvait encore arriver, que rien n’était gagné. Trop consciente des maladies, accidents, que ça n’arrivent pas qu’aux autre… on a beau se raisonner et se dire qu’il n’y a pas de raison … j’avais un pré-sentiment.


Le jour où ma vie a basculée

Le 15 mai 2013, arrive l’échographie du deuxième trimestre. Ma gynéco m’annonce que c’est un garçon, ce qui me faisait très plaisir, mais ce qui comptait le plus, c’est qu’il soit en bonne santé, et c’est là que tout à basculé. On constate une dilatation anormale des reins (je dis « on«  car j‘ai vu les ombres avant qu‘elle ne m‘en parle), et je lui demande si c’est grave, elle me réponds qu’elle ne sait pas et que je vais devoir consulter le Centre de Diagnostic prénatal du CHU de Dijon et faire des examens complémentaires. L’angoisse commence à monter. Elle, que je trouvais déjà terriblement distante et froide depuis les premiers rendez-vous, mais j’acceptais d’avoir à faire à une technicienne et non une psychologue. J’ai envie de pleurer, mais je tente de rester digne et me retiens. Elle m’explique qu’elle va envoyer un fax à Dijon et qu’ils vont me contacter. Je sors le cœur en miette. Dehors, il pleut des cordes. Je me refugie dans ma voiture et j’ai appelé Fabrice. J’ai fondu en larme. Je sens son inquiétude. Je lui annonce que c’est un garçon, ce dont il rêvait, mais aussi qu’il a une malformation. Je le sens alors désemparé. Je pars en pleurant, j’avais ensuite rendez-vous chez une amie, Jen. Quand j’arrive chez elle, elle devine à ma tête que ça ne va pas et me prends dans ses bras. Elle tente de me rassurer, me dit que peut-être ce n’est rien de grave, mais en vain.
Le lendemain, le centre de diagnostic prénatal m’appelle pour un rendez-vous de contrôle. Il va falloir attendre le 6 juin pour en savoir plus. Trois longues semaines d’attente et de questionnement sans réponse. Je m’orientais vers mon groupe de paroles où je me rendais à l’époque tous les jeudis. Je commençais à prendre conscience que ma grossesse prenait une tournure que j’appréhendais depuis le début. Je m’accrochais cependant encore à l’espérance, désespérément.

Le 6 juin 2013, nous rencontrons, Fabrice et moi, Pr R du centre de Diag Prénat. Il me refait une écho qui nous confirme la malformation et nous explique que le bébé devra être opéré à la naissance. Il nous suggère de faire une amniocentèse pour vérifier s’il ne s’agit pas d’une maladie génétique. Nous sommes démunis et n’avons le choix de devoir faire confiance au médecins. Nous acceptons l’amniocentèse qui fût faite peu de temps après. On repart avec un rendez-vous pour le mois suivant pour vérifier l’évolution et voir le chirurgien qui devra nous expliquer ce qui doit être fait. Nous devons alors attendre les résultats comme un accusé son verdict. Courage, nous aurons les résultats dans deux semaines, le compte à rebours est déclenché. J’oscille entre mes peurs et l’espoir. Mon cœur balance. La douloureuse attente commence. Elle se répand comme un poison.


La violence de l’annonce : le briseur de rêve

Le 18 juin 2013, je suis dans mon jardin en compagnie de mon amie, Adeline qui est venue manger à la maison. Je reçois alors un coup de téléphone du centre de Diag Prénat. Le Pr R m’annonce alors qu’il a reçu les résultats de l’amniocentèse : c’est une Trisomie 21 !!!! Là, je suis assommée. Le sol se dérobe sous mes pieds. Je tire une chaise pour ne pas tomber. Tout se retourne dans ma tête, je me dis que ma vie ne sera plus jamais comme avant ni comme je l’espérais. Je me mets à pleurer, puis à hurler comme un animal blessé. Un cri enfermé au plus profond de moi, qui jaillit des mes entrailles. Un cri sauvage. Envahie par une douleur dévitalisant. Mon amie m’a prise dans ses bras comprenant que quelque chose de grave se passait mais je ne pouvait pas sortir un seul mot tellement les sanglots étaient forts. J’ai crié tellement fort que tout le village à dû entendre ma douleur. J’ai juste pu lui dire : c’est une Trisomie 21. Et elle s’est mise à me serrer très fort dans ses bras. Je ressentais comme un coup de poignard dans le ventre, je n’avais plus d’espoir auquel me raccrocher. J’étais sidérée.
Il m’a fallu une bonne heure pour reprendre mes esprits et décider d’appeler Fabrice. Il s’est tout de suite inquiété en entendant ma difficulté à parler. Je lui ai dit que je souhaitait qu’il rentre à la maison, mais comme il était au travail, il m’a demandé ce qu’il se passait alors je lui ai dit. Je l’ai entendu se mettre à pleurer lui aussi, et il m’a dit qu’il arrivait. Mon amie est partie quand il est rentré à la maison. Il m’a prise dans ses bras et nous avons pleuré ensemble… C’est le chaos. Nous sombrons dans l’abîme de notre désespoir.
Le lendemain après midi, nous nous sommes rendu au centre de Diag à Dijon pour avoir des explications. Le Pr R nous a reçu avec une sage femme, ensemble ils nous ont expliqué les solutions qui s’offraient à nous : continuer la grossesse, interrompre la grossesse ou continuer et abandonner l’enfant à l’adoption !!! Cette dernière solution ne nous semblait pas possible, mais nous n’étions pas encore décidé concernant les deux autres. Quel dilemme ; partagés entre la vie et la mort!!! La sage femme, très douce, nous a expliqué le déroulement de l‘Interruption Médicale de Grossesse. Elle nous dit aussi, que quelque soi notre décision, nous aurions le deuil de l’enfant que nous attendions à faire. Cet enfant qu’on espérait, qu’on aimait déjà tant ! Voyant que nous hésitions, le Pr nous propose de rencontrer une généticienne du service. Nous avons accepté, alors ils nous ont accompagné la voir. Elle était très gentille. Elle nous a expliqué notre diagnostic : Trisomie 21 complète et accidentelle, ce qui veut dire que toutes ses cellules sont porteuses de 3 gènes 21 donc cela peut être une forme grave, et accidentelle, donc non lié à nos gènes mais au hasard et viable !! Elle nous a brièvement développé ce que cela voulais dire médicalement, socialement, professionnellement, familialement et émotionnellement de garder notre enfant. Nous sommes repartis le cœur brisé mais informés.


Le non-choix

Restait à prendre une décision, la plus grave qui me soit jamais arrivée de prendre. Faire un choix impossible, inacceptable. Intérieurement, tout n‘est que confusion, contradictions et ambivalences. Je veux, je ne veux pas. J’ai peur de faire ce que mon cœur réprouve.
Je commence à me sentir coupable. Coupable d’avoir mal conçue ce bébé. Coupable de ne pas arriver à l’accepter comme il est. Coupable de ma lâcheté à venir.
Nous en avons beaucoup discuté, avec nos parents et nos amis. Nous étions dans une confusion mentale extrême. Je luttais de toutes mes forces pour arriver à raisonner, à réfléchir. J’étais tellement en colère, envahie du sentiment d’injustice, « pourquoi nous ? « . Mes jours et mes nuits se confondaient. Mes pensées étaient incohérentes, contradictoires. Nous n’avions pas de délais pour nous décider, on pouvait prendre le temps.
Mais ce bébé existait en moi. Il avait déjà un nom, TOM. Je l’avais vu aux échographies. Je le sentais bouger dans mon ventre. Je le caressais et lui parlais. Devinait-il ce qu’il se passait autour de lui ? Sentait-il mon désespoir ? Allait-il me pardonner un jour l’irréparable ?
Nous sommes retourné voir le Dr C qui nous suivait en haptonomie pour nous aider à y voir plus clair sur nos sentiments et aussi à dire à Tom ce qu’il se passait, ce que nous ressentions, notre peine, notre souffrance et notre Amour. Elle nous a beaucoup aidé (et je ne l’en remercierais jamais assez) à ne pas le rejeter alors que nous étions en train de cheminer vers la décision de l’interruption. Elle m’a aidé à lui demander Pardon de mes faiblesses. Nous voulions cet enfant mais pas à n’importe quel prix. Pas au prix de souffrances liés au handicap, à la maladie, au rejet des autres, ni au prix de notre couple.
Il nous a fallu deux semaines pour annoncer notre décision et organiser l’IMG. L’Interruption Médicale de Fantasmes. Avoir à choisir entre la vie et la mort de mon bébé a été pour moi surnaturel. Ce fut un choix insoluble, cruel, culpabilisant, débordant du cadre habituel du rôle de Parents : décider de la mort d’un enfant est un pouvoir autrefois attribué à Dieu. Moi qui me bat pour la vie normalement, moi qui suis capable de soigner d’habitude. Nous avons fait le non-choix de lui épargner une vie que nous ne lui souhaitions pas, entouré de tout notre Amour, jusqu’au bout. J’ai fait le choix de souffrir de sa perte jusqu’à ma mort, pour lui épargner ses souffrances. Vivre avec à l’intérieur de moi, un combat perpétuel entre mon cœur et ma raison.
Comme nous avions décidé de l’accompagner le plus dignement possible jusqu’au bout, il a fallu aussi contacter les Pompes Funèbres pour savoir ce qu’il fallait faire. Aller lui acheter un body, un pyjama à sa taille …


Le point de non retour

Je suis rentrée au CHU le lundi 1er juin. J’arrive à ma 29ème semaine de grossesse. Accompagnée de Fabrice et en présence de la sage femme, J’ai dû signer les papiers de demande d’interruption de la grossesse, sa sentence de mort. Puis j’ai dû prendre les deux comprimés qui arrêtent le processus de la grossesse devant elle. Juste avant de les avaler, le doute m’a envahie. La sage femme l’a vu dans mon regard, elle a tout de suite compris. Je lui est demandé si ils étaient vraiment sûr ? Elle ma dit que oui et m’a donné la copie des résultats de l’amniocentèse. J’ai du les relire, vérifier si c’était bien mon nom inscrit dessus …  Je n’ai pas pu retenir les sanglots qui me serraient la gorge devant la conscience de la gravité de ce que je faisait. Je ne pouvais plus faire marche-arrière.
Puis je suis restée seule le soir, dans une chambre du service de gynécologie, au cas où, car j‘habitais trop loin de l‘hôpital. Je n’ai pas pu trouver le sommeil. Je voulais que tout soit prêt pour son départ. Je lui est plastifié un trèfle à quatre feuilles que j’avais gardé pour lui. J’ai relu le poème que j’avais écrits quelques jours auparavant pour sa cérémonie. J’ai pris en photo les quelques échographies que j’avais dans mon dossier. J’ai préparé les photos de mes petits chiens d’amour pour nous accompagner dans cette terrible épreuve. J’ai regardé et replié le body et le tout petit pyjama avec écrit « Bb© » et son bonnet ; le doudou et le bijou avec lesquels ils partirait. Et puis j’ai relu les résultats d’analyses comme pour me reconvaincre de la réalité. J’étais épuisée. J’ai fini par m’endormir comme ahurie avec le doudou de Tom dans les bras.



L’attente de la mort inexorable

Le mardi 2 juillet. Le réveil fut très difficile, je me suis mise à pleurer dès que j’ai réalisé ce que je faisait là. J’ai appelé Fabrice tellement je me sentais perdue. Lui avait dû rentrer à la maison la veille au soir pour s’occuper des petits chiens. Il est arrivé en début d’après-midi. Puis le Dr C est venue nous rendre une dernière visite avant l’intervention, pour nous aider à dire « au revoir » à Tom et lui dire combien on l’aimait. Nous avons tous posé nos mains sur mon ventre pour communiquer avec lui, il s‘est tout de suite mis sous la main de son papa. A la fin, nous n’arrivions plus à enlever nos mains. Nous avons bien sûr pleuré tellement on était triste.
Puis mes parents sont arrivés pour nous soutenir, ainsi que deux collègues pour nous rendre visite. C’était sympa malgré la grande tristesse des évènements. Le soir, les infirmières nous ont dit que Fabrice pouvait rester dormir auprès de moi et lui ont installé un lit à mes côtés. Ce fût un grand soulagement. Mes parents sont allés dormir chez moi, prendre aussi soins des petits chiens. La nuit fût longue, j’ai peu dormi. Je sentais les contractions commencer et devenir de plus en plus douloureuses…


L’Envole

Le mercredi 3 juin, nous nous sommes réveillé le cœur en peine. Après une douche bétadinée, on nous a accompagné en salle d’accouchement, au fond du service pour être plus tranquille. Une très longue journée d’attente et de souffrance s’annonçait à nous. On a commencé par la pose de la péridurale, qui fût très difficile et aussi douloureuse car l’anesthésiste n’y arrivait pas, apparemment à cause de ma scoliose…
Puis le grand moment où le Pr R arrive avec son équipe pour endormir le bébé !!! Ce fut une cérémonie funeste. Il lui a fallu piquer dans mon ventre une douzaine de fois, que j’ai bien senties car la péridurale ne marchait pas complètement, pour finir par entendre : « ça y est, le cœur est arrêté »! Des mots d’une violence terrible. Il est midi passé, Tom a rejoint les Anges. Mon ventre est devenu un tombeau. Mon cœur à moi, c’est mis à saigner, mes yeux à pleurer… Je serrais le petit doudou de Tom dans mes mains aussi fort que je pouvais … Le temps c’est arrêté. Le présent devient alors éternel : il est mon passé et mon futur.
Fabrice me serrait fort dans ses bras le cœur en miette, les sanglots me remontaient, mais c’était loin d’être fini …
Puis, il a fallu percer la poche des eaux…
Puis commencer le cytotec pour déclencher l’accouchement, une fois, puis une autre, puis encore une autre fois. Rien ne se passait. J’avais bien des contractions mais elles n’étaient pas efficaces. Le col ne voulait pas se dilater.
Au bout de douze heures, l’équipe de sage femme à changé. Elles étaient toutes très gentilles et à l’écoute. Elles nous ont beaucoup soutenu et expliqué ce qui se passait. Nous devions encore faire preuve de patience. Elle ont recommandé à Fabrice d’aller se reposer, car cela pouvait encore prendre du temps. Ce qu’il a fait. La nuit fût longue. Je n’arrivais plus à dormir. J’ai eu Adeline au téléphone, car elle travaillait cette nuit là et elle avait un peu de temps pour discuter. Elle m’a beaucoup encouragé et passé les messages de mes autres collègues qui travaillaient aussi cette nuit là et qui s’inquiétaient beaucoup pour nous. J’ai envoyé pleins de sms à mes amis et ma famille qui ne dormaient pas non plus et qui nous suivaient de loin. La sage femme de nuit est venue aussi me tenir compagnie pendant deux heures, quand elle n’avait plus que moi comme patiente à s’occuper. Elle était adorable, on a discuté de tas de choses. Puis j’ai commencé à avoir froid, des frissons, elle m’a dit que je commençait à faire de la fièvre et m’a fait des perfusions d’antibiotiques. J’étais épuisée, j’ai fini par m’endormir un peu.


Notre rencontre

Le jeudi 4 juillet. Ce fût de nouveau le changement d’équipe, une nouvelle sage femme, avec une élève sont venues s’occuper de moi. Fabrice nous a rejoint après s’être un peu reposé lui aussi. Je commençais à avoir de plus en plus mal, non seulement la péridurale ne marchait pas bien, mais elle était vide !! Ca faisait plus de 24 heures que j’étais là. J’ai du attendre plus d’une demi-heure pour que l’anesthésiste revienne (il était très occupé m‘a-t-il dit !). Je commençais sérieusement à en avoir marre et la rage augmentait ma douleur. Le travail commençait un peu à se faire. Quand la douleur à commencée à diminuer, j’ai parlé à Tom pour lui expliquer que c’était le moment, que nous voulions le voir, que l’on devait se séparé lui et moi …
Les sages femmes m’ont expliqué comment pousser, m’ont guidée.
Je n’avais pas eu le temps de faire mes séances de préparation à l’accouchement. Je n’étais pas prête à donner naissance à la vie, encore moins à la mort. Fabrice me tenait la main et m’encourageait. Je l’ai senti partir, m‘échapper… Puis ce fut le silence, pas de cri d’enfantement bien sûr. Ne restait plus que le vide. Ce vide qui depuis ne me quitte plus…Les sages femmes l’ont emmené pour le laver et l’habiller.
Pour moi, ça n’était pas encore fini, il fallait faire sortir le placenta. Il ne voulait vraiment pas sortir tout seul, à 6 moi ½ de grossesse, c’est pas naturel, évidement. Il a fallu que la gynéco aille le chercher à la main, trifouiller en moi, dans ma chair meurtrie, en appuyant de toutes ses forces sur mon ventre. Un cauchemar éveillé ! La douleur est violente, insupportable.

Tom était né à 12h03. Il pesait 1k270, mesurait 38 cm. La sage femme est venue le déposer dans le berceau de mes bras, sur mon ventre. Je le regarde, je me brûle les yeux. Il était dans une petite couverture blanche, son linceul. Il semblait dormir, était paisible. Il est très beau dans son tout petit pyjama. Insupportablement beau. Si léger, si fragile. Sa peau est fine, violacée. Ses yeux sont fermés, à perpétuité. Il n’avait pas du tout une apparence monstrueuse, il était même d’une perfection, magnifique jusqu’au bout des ongles... Cette rencontre m’a réconciliée avec moi-même, je ne le regretterais jamais. C’était le plus beau jour de ma vie, et le plus triste aussi.
La sage femme nous a apporté les empreintes de sa main et son pied sur une petite carte où étaient inscris son nom, la date et l‘heure, son poids et sa taille, ainsi que deux petits bracelets qui porte son nom et les nôtres. Nous avons pris quelques photos. Je lui ai fait pleins de bisous, je l’ai caressé délicatement, sa peau était si douce, et bercé tendrement dans mes bras…
C’est quand Il a fallu que je le rende à la sage femme, que ce fût pour nous, pour moi, un vrai déchirement. Terrible. Violent. J’aurais voulu m’accrocher encore à lui, à notre ultime et désespérante rencontre. Ca m’a fait mal, atrocement mal…

Nous sommes sortis de la salle de travail après 30 heures ! Sans boire, sans manger, et sans fumer ! De retour dans la chambre, on nous a apporté un plateau, j’ai bu un litre d’eau, nous avons mangé (même si c’était vraiment pas bon) et avons enfin pu prendre une douche. Puis nous sommes sortis dehors, voir un peu le soleil et prendre l’air, envoyer quelques messages à nos amis et familles. Puis nous sommes allés nous reposer, éteins d’épuisement. Je me suis recroquevillée en boule dans mon lit, je me suis enfoncée doucement dans un sommeil sédatif. Je tenais toujours à la main, le doudou de Tom.
Notre parcours n’était pas fini, nous voulions l’accompagner jusqu’au bout.


Les funérailles

Le vendredi 5 juillet. Le réveil est encore plus dur. Je suis encore engourdie, mon cors meurtri. Je suis vivante mais mutilée. Il a tout ce qui me manque qui me fait mal. Je suis encore pleine de lui. Je pose ma main sur ce ventre vide où se niche désormais un désespoir dans nom.
Nous avons dû courir partout pour avoir les papiers de naissance/décès, l‘inscrire sur notre Livret de Famille, avec ma dernière perfusion d’antibiotique accrochée au bras. Nous avions rendez-vous à 10h avec les pompes funèbre pour la levée du corps. Nous y sommes allés avec mes parents. Nous avons pu revoir Tom une dernière fois. Il était tellement beau, tellement petit, semblait aussi tellement paisible. Mes parents ont allumé une bougie et lu quelques prières. Nous lui avons mis une médaille de Taizé, portant le symbole de la colombe et de la paix, puis son doudou qu’Adeline lui avait offert, les deux photos de nos petits chiens pour l’accompagner ainsi qu’une carte de la Vierge Marie qu’une amie avait envoyé et le trèfle à quatre feuilles que j‘avais plastifié pour lui. Je l’ai bordé pour la première et dernière fois dans son si petit cercueil. Et fait quelques derniers bisous. Puis ils ont scellé le cercueil. La séparation est définitive, il disparaît pour toujours. Cette image restera gravée en moi à tout jamais.
Nous nous sommes rendu au crématorium de Crissey, où tous nos amis et familles nous attendaient. Je n’ai pas réussi à ne pas pleurer en arrivant devant tout le monde. Brigitte R (des pompes funèbres) nous attendais aussi et nous a beaucoup aidé à vivre cette étape. Elle a fait rentrer nos amis dans la petite salle. Nous avons pu mettre de la musique : on avait choisi une chanson interprétée par l’Ange Gregory Lemarchal « SOS d’un terrien en détresse«  de Balavoine. Puis nous sommes rentré avec nos parents. Fabrice portait le tout petit cercueil dans ses bras sur la musique de Evanescence « My Immortal« . Il y avait des bougies posées en forme de cœur devant lui. Et des fleurs blanches partout. Mon père à fait une bénédiction, ma mère est venue lire quelques prières. Puis nous avons écouté Aaron « le tunnel d’or ». Ensuite, avec l’aide de Caro ma meilleure amie, j’ai lu le poème que j’avais écrit à Tom et à Fabrice, la gorge serrée, mais Caro était là au cas où je n’y arrivait pas. Elle me tenais la main très fort, et j’ai réussi à aller jusqu’au bout. Puis on entends Zazie « L’Ange blessé »…
Puis, on nous invite près de Tom, les rideaux se ferment derrière nous. J’invite mon père à venir, car il souhaitait aussi l’accompagner jusqu’au bout avec nous. Fabrice a pris le cercueil pour le donner au Mr du crématorium et nous avons vu sur un écran, le petit cercueil rentrer dans le four… Mes bras tombent dans le vide et l’absence. Fabrice me prends dans ses bras, je m’y engloutie et sanglote doucement, longtemps. Dans ce petit coin, nous sommes seuls au monde, scellés par notre malheur commun.
Tous ensembles, nous sommes allez à la maison, pour le pot de l’amitié… C’était chouette, les amis, les collègues, la famille, tous là pour nous accompagner sur ce terrible chemin. Puis, nous avons rejoints Isabelle, la grande sœur de Fabrice et Brigitte R au cimetière de Sermesse. Nous avions choisi de sceller l’urne de Tom sur la tombe de Céline ; Ange et sœur de Fabrice aussi partie trop tôt. Les fleures étaient belles. Jen, Adeline et Karine avaient offert une plaque pour Tom, puis les grands parents (mes parents et ceux de Fabrice) en ont fait une aussi. Bientôt, nous mettrons un Ange sur l’urne de Tom…


Depuis, il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à lui. Le réveil est toujours aussi dur. Je pleure presque tous les matins quand je réalise. Mon Cœur et ma Raison ne sont toujours pas d’accord. Je chemine un pas après l’autre dans ce chemin de deuil si spécial. Je dors toujours avec son doudou, le petit lion, et je l’embrasse tous les matins avant de me lever. Parfois, le vide est tellement grand, que je le cherche partout, je regarde ses photos, relie le poème que je lui ai écrit ou entends encore ces musiques que l’on avait choisi pour la cérémonie.

Plus rien ne sera jamais plus comme avant.

Tom est aujourd’hui un Ange, il brille parmi les étoiles. Il a fait de nous des parents, des paranges.


Tu me manqueras toujours, Mon Ange, je ne t’oublierais jamais.

Il me reste une douleur inqualifiable, que rien ne semble apaiser. Je vis avec elle, je la « tiens en laisse« , c’est mon cordon ombilical, c’est elle qui me lie à toi.

« Tu avais disparu, je savais que la plaie, tout au fond de mon être, mettrait du temps à se refermer mais que la cicatrice intérieure, empreinte inaltérable de ton passage en moi, serait une compagne fidèle. J’en étais presque heureuse » (C.Haussaire-Niquet L’’Enfant Interrompu)

Je t’Aime de tout mon cœur et pour toujours.

Ta maman.

Voici le poème que j'ai écris et lu à la cérémonie :


Poème à Tom et son Papa                 le 04 juillet 2013

« Mon tout petit TOM

Mon Bébé,    Mon Rayon de Soleil,
Mon Ange,    Mon Amour.

Je te dis ces quelques mots
Car je me suis perdue contre ta peau.

Tu me quittes,
Tu t’en vas,
Mais on n’oublie pas comme ça.
Pardonne-nous ce terrible choix.
Pourquoi se séparer ce jour ?
C’est notre histoire d’Amour.

Je t’ai ouvert mon cœur,
Et aujourd’hui j’ai peur,
Sans Toi je n’ai pas envie de vivre,
Et je souhaite fermer ce livre de ma vie,
Ce texte sans toi, si gris, si vide …

Tu étais mon oxygène,
Ma joie que je promène,
La force qui brise mes chaines,
L’indispensable qui coule dans mes veines …

Tu fus l’objet de mon existence,
L’Ange pur de l’innocence,
Mon étoile de bienveillance,
Plus qu’un espoir et plus qu’une chance …

Je ne regretterais jamais de t’avoir porté,
Tout ce Bonheur que tu nous as donné !!!
En moi se sont gravés tes petits pas,
Ainsi que les nôtres, de Maman et Papa.

On te rend tes ailes, ta liberté,
Envole-toi vers un monde plus gai.

Fabrice, ton Papa,
Nous accompagne de tout son Amour
Depuis le premier jour.
Il nous porte dans ses bras,
Pour nous il a toujours été là.

Ensemble, jusqu’au bout,
    Petit Ange né de l’Amour,
        Nous t’aimerons toujours.

Ta Maman Maud. »


« Fabrice, Mon Cœur,

Merci pour ton Amour sans limite.
Tu es ma lumière dans le noir,
Tu me donnes la force de continuer ensemble.
Grâce à toi, je veux garder l’espoir,
Je veux aller plus loin,
Avec Toi, main dans la main.

Je vous aime de tout mon cœur. »

Ohhh Maud, mes larmes coulent a flots devant ton histoire...
Sa fait si mal...
Il faut tellement de force pr une decision si sage.

Un petit moment m'a fait sourir malgres tt.
Tt comme toi, tt au long de l'accouchement j'ai garder le doudou de ma fille dans mes bras, meme la nuit pr qu'il est mon odeur. Je lui ais laisser pour qu'il la protege.
En sortant de l'hopital j'ai ete en acheter un deuxieme, je l'ai contre moi toute les nuits et l'embrasse tout les matins depuis 5mois maintenant.
Peut etre un moyen de nous raccrocher a quelque chose? Je c pas...

Gro calin jolie mamange.
Bisous volant a nos anges <3

Comme c'est beau et déchirant
Je suis de tout cœur avec toi et partage ta douleur
Merci
Bisous au beau petit Tom et ses parents

Merci à vous de m'avoir lu, ça me touche beaucoup ...

ton histoire m'a fait pleurer. pleins de pensées a ton ange tom qui prut être fier de vous malgré la dure decision.

poignant récit...on se retrouve toute un peu dans ces lignes...
désormais le long chemin commence, celui de l'apprentissage, apprendre à vivre sans eux, sans cet oxygène, sans ce morceau de coeur qu'ils ont prit en s'envolant dans les étoiles.
beaucoup de courage pour ce long chemin, ce chemin qui nous a fait prendre une route différente de celle qu'on avait imaginé.
une pensée pour ton petit tom

xx

je t'ai lu les larmes aux yeux, c'est tellement triste et injuste ce qui vous arrive.
douces pensées pour Tom
courage à vous 2

triste trop triste
douces pensées pour ton petit ange Tom <3

Quelques jolis mots qui expriment tant mon ressenti :

Une larme versée

Une larme sur mon visage
Tombe en toute délicatesse .
Je sors de ma forteresse ,
Car mon cœur est en otage .
Pris par cette incontrôlable douleur ,
je m ‘accroche à l ‘ivresse ,
De ce nouveau malheur .
C ‘est horrible comme j ‘ai peur .
Peur , car je ne te reverrai pas ,
Ma colère est immense ,
Tu me manques , je suis en transe .
Mon chagrin m ‘envahit ,
Sans toi , je n’ y arrive pas .
Mon Dieu , je t’ en supplie ,
Aide – moi , à me raccrocher ,
à m ‘apaiser , à accepter !

Poème écrit par: Brigitte Nos-pasquier

sois forte ma belle...
Gro calin <3

Merci Marjorie pour ton soutien, c'est vrai c'est tellement dur, je m'accroche de toutes mes forces, mais je suis comme vous toutes, y a des moments où c'est vraiment dificile. C'est tellement injuste ..........

Oui c'est injuste !!!! J'aurais envie de le crier parfois..
Courage et raccroche-toi (comme dans le poème)
Câlin ici aussi

Maud

Ton histoire est si triste que je ne peux que pleurer avec toi
La vie est bien injuste en effet ..
Je t envoie beaucoup de courage et de pensées pour toi et ton petit Tom

Merci Doudi de ton soutien.
Tendres pensées
Pleins de bisous à tes petits Anges aussi.

Merci Maud <3

douces pensées à ton petit anges <3<3

Merci maman de Sven et Thaïs,

Comme j'ai pu le dire dans ton témoignage, en ce moment je suis très en colère. 

Ce sentiment d'incompréhension générale que nous ressentons toutes me révolte. Plus le temps passe, pire c'est. Les "autres" attendent de nous que nous avancions, que nous oublions,mais j'ai bien compris maintenant que c'est uniquement pour eux, que notre peine dérange !!! C'est pas du tout ce dont on a besoin pour "avancer" comme ils le disent tous si bien, on a besoin que nos Anges soient reconnus, qu'ils existent encore comme ils existent pour toujours dans nos cœurs, qu'on ne les oublis pas, qu'on ne les taise pas !! Alors pourquoi c'est encore à nous de devoir faire des efforts alors que les autres n'en font pas pour nous. C'est pourtant pas difficile de se taire et d'écouter. C'est tout ce qu'on demande, pas des phrases toutes faites qui n'ont ni queue ni tête !!!
Voilà, je suis très en colère, et très triste de constater que je ne suis pas la seule, que beaucoup d'entre vous partage aussi ce sentiment. Et je me sens tellement impuissante face à tout ça, pour moi, pour vous tous aussi.
Maintenant, j'ai peur, de sortir, de reprendre le travail, des "autres", de pas y arriver quoi !!

Bref, encore une nuit sans, sans sommeil, sans mon Ange quoi !!!!

Bon, il faut dire que mon RDC me traine depuis plusieurs jours et ça m'épuise. La sensation douloureuse qui remonte me mets aussi en colère, je ne devrais pas saigner en ce moment, je devrais être encore enceinte à 37 sem, je suis désespérée ...

Pardon mon Ange de me mettre en colère, dans quelques jours ça devrait aller mieux, j'espère.
Merci à vous tous de me permettre de me défouler un peu, ça fait du bien.

Tendres pensées à vous et bisous volant à nos Anges qui nous manquent tant.

xx

oh oui cette peur horrible que les gens les oublient... ça fait tellement peur...

bisous volant à ton petit ange

Bonjour Maud, 
je comprends ta peur que les gens oublient... ta colère aussi!!! 
Je crois que c'est le sentiment que je ressens le plus! peut-être suis-je plus confortable dans la colère que dans la culpabilité ou la tristesse?
Je ne crois pas que tu doive réprimer cette colère ou en être gênée! 
Aujourd'hui par exemple, j'aurais envie repeindre tous les murs en rouge!! 
Courage
Je pense à toi
douces pensées à nos anges 

Je te dirai que "on n'oublie jamais, on vit avec ...."
Mais en effet, les autres oublient, tournent la page, avance dans leur vie, leur quotidien qui pour nous n en est plus un et c'est très douloureux de voir les autres oubliaient, ne pas comprendre notre douleur ... mais ici on te comprend

Beaucoup de courage et des bisous volants à ton ange

Merci à vous tous de me comprendre dans tout ça. Ça m'a fait beaucoup de bien de pouvoir me défouler sur le site aussi. Je crois qu'il n'y a vraiment qu'ici qu'on se comprends vraiment, malheureusement. Mais cela dit, grâce à vous je vais un peu mieux aujourd'hui.
Tendres pensées à vous et à vos Anges.

            ###

Mon Ange, voilà deux mois que ton cœur a cessé de battre et demain deux mois que tu es né.
J'aimerais tant pouvoir te blottir des mes bras. Tu me manque tant. Je ne t’oublierais jamais, soit en sûr.   Ta maman qui t'aime très fort.

Maud

Je ne peux que t envoyer de nouveaux des pensées et des bisous volants vers petit Tom et n hésites pas on est là chaque jour avec toi

<3

douces pensées à ton petit Tom <3

Bisous et câlin à Tom xxx

douces pensées a toi tom qui veille sur ta maman.

j'ai lu ton histoire, et j'en avais les larmes au yeux.... la vie est injuste mais faut continuer a être forte... bon courage a toi... 

douce pensée a ton ange Tom

Mon petit Ange,

Voici le faire-part que j'ai fait pour toi, pour que les gens ne t'oublie pas.
Pour remercier aussi ceux qui nous accompagnent sur ce terrible chemin.


Je ne t’oublierais jamais mon tout petit et t'aime de tout mon cœur.

c'est un très joli faire part! quel bel hommage à ton petit Tom!

Très jolie <3

Ton faire part est vraiment très joli
Toutes mes pensées pour toi et Tom
Bisous

Mon tout petit bébé,

Voici le portrait que j'ai fais faire en ton hommage, tu es maintenant près de nous dans notre maison, et partout avec moi dans la poche secrète de mon sac. Je peux enfin te regarder sans me bruler les yeux et aussi te présenter fièrement à mes parents et mes amis. Je crois que ce portrait les aide à te rendre réel pour eux. Je te trouve tellement beau ...
Tu me manques tellement mon chéri.
Ta maman qui t'aime de tout son cœur.  

Il est magnifique....

Il est tellement beau et serein...

<3

Ouahhhou!!! Qu'il est beau ton petit Tom!!!
J'en ai fai un de ma fille aussi, j'ai l'impression qu'il nous les rend un peu plus "vivant" et sa fait du bien.

Ton fils est magnifique. Encore felicitation pour ce chef d'oeuvre partit rejoindre les ange bien trop tot <3

Ton p'tit Tom est magnifique et j'adore votre faire-part ! 

Bisous à tous nos anges qui nous manquent tellement....

L’HISTOIRE D’UN DEUIL SANS NOM                                          le 27 septembre 2013


« Mon tout petit Tom,

Aujourd’hui tu aurais dû naitre.
Tu devrais être dans mes bras, avoir poussé ton premier cri.
Nous aurions dû te découvrir pour la première fois, voir enfin la couleur de tes yeux …
Aujourd’hui aurait dû être le plus beau jour de notre vie …

Mais voilà, cela fait presque trois mois que tu as déplié tes ailes !!
J’entends encore ce grand silence de ta naissance, je ne saurais jamais la couleur de tes yeux …
Bientôt trois mois que tu n’es plus. Et pourtant, j’ai constamment l’impression que tu es près de moi, je ressens comme une présence « extraordinaire »


 J’écoute la chanson « Pas de mot » de Lynda Lemay Criante de vérité.
« Quand on perd son petit, c'est évident, il n'y a pas de mot. Pourtant y en a des mots qui nous émeuvent. Mais là, y en a aucun, y a vraiment rien à dire. On ne sait même plus trop si on a le droit de vivre, mais bon on vit quand même, on vit tout simplement pour ne pas crever, on rit pour ne pas pleurer des flots sans rive. Oui, on vit parce que lui, il ne pourra plus le faire , on vit parce qu'on se dit que sans doute, il en serait fier  »

Nous le savons maintenant, il n’y a pas de mot pour décrire un parent qui perd un enfant, et il n’y a pas de mot, non plus, pour décrire le deuil qui suit après. Un deuil infaisable, contre nature, un deuil sans nom !! Mais il faut survivre quand même.

Nous nous préparions à accueillir la vie, nous n’étions pas prêts à recevoir la mort à ta place et devoir conjuguer avec elle, donc sans toi. Ta chambre était prête, toutes ces petites affaires achetées pour toi, nous comblaient de bonheur., puis ensuite nous éclaboussent de notre douleur de ton absence. Ta mort a brisé nos rêves, ils se sont envolés avec toi.


Mes nuits se sont confondues avec mes jours, j’ai passé des nuits entières à te parler, à regarder les étoiles qui brillaient tant, à te chercher dans ces étoiles. J’ai choisi d’en nommer une à ton nom. Oui, une étoile s’appelle « Tom », dans la constellation du Cygne et je la regarde et te parle tous les soirs avant d’aller me coucher.

Lors de mes longues nuits sans sommeil, je me suis aussi réfugiée dans un forum sur internet « Nos petits Anges au Paradis » où j’ai pu trouver une écoute, un soutien et surtout une sincère compréhension de mes émotions. Pas tant que les « autres » gens ne comprennent pas que l’on soit triste mais plutôt que l’on ne peux comprendre cette douleur sans nom que lorsqu’on la vit. Le fait de tous souffrir de la douleur de la perte d’un bébé fait que nous avons une souffrance commune et fait de nous une communauté de Paranges. Le soutien des Mamanges m’a énormément permise d’avancer et surtout de me sentir normale dans cette montagne russe de souffrances, d’être entendue et reconnue.

Depuis ton départ, nous sommes passés par différentes étapes en commençant bien sûr par la plus grande des tristesses, la mélancolie, les pleurs. Toutes ses émotions étaient accompagnées de ce grand sentiment de manque, de vide de toi … Je te cherchais partout, dans tes photos, dans mon cœur, dans le ciel, je gardais ton doudou dans mes bras…

Il m’a fallu comprendre rapidement que la vie ne sera plus jamais comme avant, et qu’il fallait que j’apprivoise cette nouvelle vie. Il m’a fallu accepter la réalité que tu n’étais plus là et que tu ne pourrais jamais revenir. Mais je ne veux rien oublier et me dois d’honorer ton court passage parmi nous.
Je t’ai fait un « faire-part ». Je tenais vraiment à ce que tu en ais un, c’était trop injuste que tu n’y ais pas droit. Mais il n’existait bien sur pas de modèle tout fait pour de telles circonstances, je l’ai donc inventé et fabriqué moi-même, avec tes petites empreintes. Ces empreintes sont comme la trace des tes pas sur le sable, magnifique preuve de ton passage et un des rares objets de souvenir qu’il nous reste de toi. Je voulais qu’on ne t’oublie jamais, que les autres qui ne t’ont jamais vu ne t’oublie pas non plus. Je voulais aussi remercier tous nos proches, familles et amis qui nous soutiennent dans cette terrible épreuve.

J’ai aussi décidé de faire faire un portrait de toi, par un dessinateur que l’on m’a conseillé sur le site, quelqu’un qui a l’habitude de dessiner des Anges comme toi. Il a su te dessiner fidèlement, je t’ai reconnu tout de suite. Ce portrait de toi est vraiment magnifique, je peux enfin te regarder sans pleurer. Je ressens de moins en moins le besoin de regarder tes photos qui me replongent dans ces grands moments trop forts en émotions (bonheur et tristesse). Je les ai mises dans ta boite, qu’Adeline nous a offerte, pour mettre toutes tes petites affaires que je ne voulais garder que pour toi. J’ai pu enfin ranger la chambre que tu n’habiteras pas, sans effacer ton passage malgré tout. Dans ta boite, il y a tes échographies, mon dossier de grossesse, le même petit pyjama que tu portais quand tu nous a quitté, le premier body que je t’avais acheté, des crocs qui t’étaient destinées, un bavoir que ta mamie avait ramené pour toi et quelques doudous qui t’attendaient ainsi que l‘album que j‘ai fait avec tes photos. Tout est là, à toi, et le restera.

J’ai été envahie par la colère, mais aussi la culpabilité. Sentiments encore difficiles à gérer aujourd’hui. Toujours ce combat à l’intérieur de moi entre mon Cœur et ma Raison. J’ai rejeté une partie de ma colère sur les « autres », sur la société, puis je me suis retrouvée envahie de regrets. Je me disais : mais si … et si … si …, tant de question sans réponses et qui ne pouvaient changer la réalité : tu n’es plus !! Mais comment accepter l’inacceptable, il n’y a rien de naturel ni de rationnel dans tout ça.

J’ai compris petit à petit que c’était ainsi, que tu n’es plus là, je me le répète jour après jour. Mais je ne veux pas que tu disparaisses, je veux te garder tout près de moi. Tu es dans mon cœur à tout jamais même si je ne t’aurais jamais plus dans mes bras. Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à toi, sans que je ne ressente tout l’Amour que j’ai pour toi. J’ai décidé de me faire tatouer ton empreinte de ta main dans le creux de mes bras, pour t’avoir avec moi pour toujours, encré, ancré en moi, et ton papa aussi va tatouer ton nom sur lui …

Aujourd’hui, j’aime à croire que tu m’a envoyé un signe !! Comme toutes ces étoiles filantes que tu m’a envoyé cet été !!
Hier, j’ai enfin reçu les résultats de mes analyses de santé que j’ai du faire à la suite de ton accouchement. Après plusieurs semaines d’angoisse et de cauchemars, j’ai enfin la possibilité de rêver encore, de croire en l’espoir, que j’ai quand même un peu droit au bonheur malgré ma peine. Mon médecin m’annonce qu’il est trop tôt pour opérer, que l’on a encore le temps d’envisager une nouvelle grossesse !!! Car, oui, malgré ton départ, on rêve encore de pouvoir te faire un petit frère ou une petite sœur. Personne ne pourrait jamais te remplacer, et tu ne reviendras pas, je le sais, mais nous avons toujours envie de fonder une famille. Tu seras toujours notre fils ainé et tant aimé.

Aujourd’hui, tu aurais du naitre, nous aurions du nous séparer de par nos corps. C’est comme si tu me disais que je peux te laisser t’envoler enfin, te rendre ta liberté. Que moi aussi, j’ai le droit vivre et que je peux cesser de survivre. Que j’ai le droit d’envisager un avenir heureux.

Aujourd’hui, j’accepte de ressentir toute l’ambivalence de mes sentiments mêlés mais de vivre avec. J’ai toujours de la peine, de moins en moins douloureuse tout de même, mais elle se confond souvent avec des bons moments de joie !! J’ai bien compris que ton passage a changé plein de choses en moi, je ne les vois plus du tout comme avant. Ma peine ne me quittera probablement jamais mais je l’accepte comme une présence de toi auprès de moi, ma douleur se transforme en une présence de vie « extraordinaire ».

J’aime à croire que je peux enfin te dire Merci.
Merci d’avoir existé, de tout ce que tu nous a apporté, d’avoir fait de ton papa et moi une famille, de m’envoyer de l’espoir et qui sait peut être de veiller sur nous de là où tu es.

Mon Ange, tu me manques, je t’aimes d’un Amour sans Nom …

  c'est si beau et si vrai ce que tu écris, j'en ai les larmes aux yeux, tu as su trouver les mots justes.
ton petit Tom doit vraiment être fier de toi!

Je suis trop triste par cette lecture ...
Je t'embrasse fort et d'énormes baisers volants a ton petit Ton

xx

Quel beau récit tt sa est tellement vrai tt mes pensées positives pour ce jour difficile
Bise

Ohh ben voila, je transpire des yeux...
C magnifique <3

Ton ecrit est rempli d'amour. Ton petit Tom a une maman formidable...

Pensee d'amour a vous...

Oui c'est beau... tellement fort et doux en même temps!
Quel parcours en si peu de temps! 
Je souhaite que ton chemin soit de plus en plus paisible 

Douces pensées 
bisous à Tom et sa maman (évidemment!)

je pense fort à toi et à Tom <3

Oh Maud, ton récit est tellement beau...
Je me retrouve tellement dans tes sentiments, merci de les avoir partagés avec nous...
Grosses bises à toi et ton petit Tom...

Mon tout petit Tom,

Aujourd'hui j'ai reçu une belle photo de ta tata de cœur qui m'a été envoyé par un super papange (que je remercie très fort). Elle pense souvent à toi. Elle nous a accompagné pour la marche silencieuse du 15 oct qui fut la journée du deuil périnatal, en hommage à tous les petits Anges comme toi qui nous manquent tant. Ce fut une belle journée, nous avons fait de belles rencontres aussi. Ton papi était là aussi, il était très fier d'être venu pour toi. Mais tout ça tu le sais déjà, j''en suis sûre, car de là haut avec tes copains, vous nous avez envoyé des rayons de soleil pendant que nous marchions pour vous.
Ta tata t'envoie pleins de bisous volant. Tu nous manques tant.