Après vous avoir lues pendant plus d’un an, je vous écris mon histoire…
Le rêve commence en décembre2012…début janvier 2013, j’apprends que je suis enceinte. Tout se passe bien jusqu’au 8ème mois, là, je suis obligée d’être alitée, hospitalisée pour risque d’accouchement précoce, Finalement, mon petit prince naîtra en bonne santé …c’est un cadeau du ciel, un bonheur magnifique, un rêve…
Je ne reprends pas de contraceptif, nous voulons rapidement un petit deuxième, et j’ai déjà 40 ans, il ne faut plus traîner. Les mois passent, toujours pas de grossesse en vue…Je me rends chez ma gynéco en mars 2015 pour des cycles irréguliers. Et elle m’apprend que je suis enceinte… C’est merveilleux, on n’y croit pas…Tout se passe bien, les 3 mois sont passés, c’est magnifique. On a vraiment du mal à y croire, à se plonger dans cette grossesse. C’est très différent de la première. C’est un garçon, c’est presque certain. J’en suis ravie, je voudrais que des garçons. Le 26 juin visite de contrôle, tout va bien pour moi. La gynéco nous annonce la mauvaise nouvelle, les tests pour la T21 ne sont pas bons, 1/217. Il faut faire une ponction pour confirmer ou non. Le ciel nous tombe sur la tête, nous sommes effondrés, elle nous avait pourtant prévenus, vu mon grand âge « 42 ans » …Mais nos grands-mères respectives ont eu plusieurs enfants après 40 ans, sans aucun souci de santé. Rdv est pris lundi matin pour la ponction, le we est chargé, heureusement, …nous sommes très occupés. La ponction se passe bien, je pleure, je pleure, j’ai peur du résultat. Mais comme nous dit la gynéco ,1/217, ça signifie que le sort doit tomber sur moi parmi 217 femmes. En plus, l’écho est magnifique, bébé est très beau, très grand, a un bel os du nez, les orteils parfaits. Tout s’annonce bien, c’est sûrement un faux positif ! Nous rentrons à la maison, j’ai peur…Le vendredi 3 juillet, le monde s’écroule, ma gynéco m’apprend que mon bébé est atteint de T21. Nous devons prendre une décision : le garder ou non. Elle peut me mettre en relation avec des associations, je refuse, si je vois de tels enfants, je le garderai… Mon compagnon, lui, a déjà décidé, il ne veut pas assumer un tel handicap. Nous avons plusieurs cas dans la famille, nous savons combien cela est difficile. Moi, je pense non pas au bébé, ça sera facile mais à l’adulte de demain, qui sera placé en institution. Que deviendra-t-il quand nous ne serons plus là ? Décision est prise, le lundi 6 juillet, je prends en larmes ce fameux cachet, ce poisson qui va tout déclencher. Je contracte la nuit de mardi à mercredi, je reconnais, j’ai déjà accouché une fois. J’ai peur, peur d’accoucher seule avec mon compagnon à la maison…Nous partons très tôt à l’hôpital et j’accouche à 8h dans une chambre pas en salle d’accouchement, j’avais refusé. Les sages-femmes sont très humaines, merveilleuses dans ce moment de douleur. La sage-femme me dit que c’est un beau bébé Nous refusons de le voir, de le toucher, nous avons peur de trop nous attacher. Moi, j’ai aussi peur, je ne suis pas à l’aise avec la mort, le sang… Et pourtant, nous sommes déjà si attachés à cet enfant, je le pleure des jours et des jours. Je me sens indigne d’avoir pris une telle décision, les médecins, eux, trouvent que c’est un geste d’amour, pas moi !
Je ne reprends pas de contraceptif, nous ne voulons pas rester sur un échec. La grossesse tarde à venir. En février 2016, rdv chez la gynéco, elle me prescrit du clomid. En juin, toujours rien, …elle nous envoie chez un spécialiste de la fertilité, tests pour lui et pour moi. Tout va bien sauf nos âges respectifs « 42 ans ». Il nous propose une FIV, cela nous semble très lourd, avec le travail, ce n’est pas possible. Nous optons pour une IAC, je passe le mois d’août à faire des pds, des échos, c’’est super, j’ovule. IAC prévue le 15 août, je prie Marie pendant l’IAC pourtant je ne suis pas très croyante. Les résultats tombent le 29 août. Elle a fonctionné du premier coup, c’est merveilleux, c’est un rêve, un nouveau cadeau du ciel, c’est merveilleux. On n’y croit pas… Quel bonheur, ce sera un bébé pour mai. Une fille, j’en suis sûre. 9a m’est égal maintenant, ce que je veux, c’est un bébé en bonne santé. Je vais encore prendre un an de congé pour m’en occuper. Quel rêve ! Les pds s’enchainent, tout évolue bien. Une écho le 22 septembre, le petit cœur bat, je pleure, je pleure, je suis tellement heureuse. Je crains quand même toujours la fausse couche avant les 3 premiers mois mais les semaines passent et tout va bien. Et puis, ce we, samedi matin, je constate un peu de sang sur le papier après être allée aux toilettes. J’annonce à mon compagnon que les carottes sont cuites. Tout est fini. Mais finalement ma serviette reste propre, juste quelques tâches rosées samedi et idem dimanche. Je prends rdv lundi chez la gynéco en urgence pour confirmer ou non. Et là, le verdict tombe, la grossesse s’est arrêtée depuis quelques jours, je fonds en larmes, ce n’est pas possible, deux fois de suite…c’est un cauchemar, on va me réveiller. Elle me propose de suite un curetage en urgence mardi pour que psychologiquement, je souffre moins. Car la fausse couche peut durer des semaines pour que tout s’élimine, avec un risque de curetage quand même à la fin. Cette gynéco est super, très humaine, elle fait preuve d’énormément d’empathie. Mardi, je rentre à l’hôpital, je pleure, je pleure, je vais perdre l’espoir d’un deuxième bébé, vu mon âge. Il risque bien de ne plus y avoir de grossesse. Mon entourage me pousse même à tout arrêter, des échecs répétés, ça use tout le monde…Tout se passe bien, façon de parler, je rentre chez moi, le ventre vide une fois de plus, une fois de trop.
Là, je suis en repos pour quelques temps, le temps de me refaire une santé, surtout psychique, de me reconstruire avant de réaffronter la vie extérieure, j’ai si mal…
J’ai décidé que je ne reprendrai pas de contraceptif mais que nous arrêtions les essais, je vais essayer de ne plus y penser, cela va être difficile… Mais notre couple risque de trop souffrir, cela fait 4 ans que nous ne faisons plus l’amour mais nous essayons d’avoir un enfant. C’est très différent ! Il nous faut accepter que nous n’ayons sûrement qu’un seul enfant, un enfant unique, … qui adore les autres enfants et qui aurait été un grand frère remarquable, je n’en doute pas. Nous allons essayer de ne pas l’étouffer de notre trop grand amour que nous ne pouvons partager.
Voilà mon histoire, semblable à celles de tant d’autres femmes…mais cela n’empêche pas la douleur…cela permet juste de se sentir moins seule.
Merci à vous toutes…