Salut Marie,
Je te comprend tellement, en te lisant j'aurais pu croire que c'est moi qui avait écrit ces lignes, toutes ces lignes.
Ma fille Laurence est partie rejoindre les anges il a 6 semaines aujourd'hui, d'une grossesse à terme, tout comme toi.
Tout comme toi, les gens me disent que je suis forte, mais moi aussi je me sens faible, fragile, à fleur de peau...je pleure pour un oui et pour un non. Je souris, mais mon coeur est triste. Je suis anéantie. Puis, pour vrai d'un autre côté, je sens la présence de Laurence, je la sens me guider, ce qui me donne un peu de force pour affronter la vie, survivre! Il y a plusieurs jours où j'ai pleurer, où j'avais ce mal à l'intérieur de moi, un mal que je n'avais jamais ressentie avant maintenant, où je croyais devenir folle, puis il y a un soir en particulier, où j'ai vraiment "pété les plombs"! Jamais de ma vie je n'ai autant souffert. Tout comme toi, je voulais tellement être avec ma fille, je voulais qu'elle soit avec moi, je voulais savoir si quelqu'un s'occupait bien d'elle, je voulais aller la rejoindre.
Puis le lendemain, je suis allée me recueillir et j'ai parlé à ma fille, je sais qu'elle m'a guidé pour que ça aille mieux. Depuis qu'elle a guidé mes pas, effectivement je constate qu'il y a des moments où je vais mieux. Je pleure encore tous les jours, j'ai mal encore tous les jours, mais avec l'aide de mon ange, de mon chum, de certaines personnes de mon entourage, des mamanges ici, ça m'aide à garder espoir en la vie.
Je sais que c'est difficile de garder espoir en la vie, car elle nous a enlevée ce qu'on avait de plus précieux. Ce n'est pas encore complètement acquis pour moi, mais je fais des efforts. Je crois qu'il va falloir passer par là, car sinon on ne vivra pas, on ne passera pas au travers. Il faut demander de l'aide... ici sur le forum comme tu l'a fait ce soir, psychologue, travailleur social, il y a des groupes de soutient en deuil périnatal, ton chum, une amie, quelqu'un qui t'écoute vraiment.
Quelqu'un m'a dit un jour, le deuil c'est comme des montagnes russes. À partir de là moi ça m'a fait voir mon deuil différemment, en voulant dire que oui il y a des étapes, mais c'est aussi normal qu'elles s'entrecroisent, qu'elles se chevauchent. Il faut s'écouter, il faut vivre notre deuil comme on le sent, le laisser s'exprimer. Je sais que je vais encore souffrir et sûrement "péter encore ma coche" mais je sais aussi qu'il y a des moments de joie qui m'attendent et j'essaie de m'y accrocher. Je sais que ce que je te dit ne fait aucun sens, mais laisse toi du temps (je sais que le temps nous torture présentement) parle à ton ange à ta douce Madyson, parles-en si tu es capable, laisse sortir tes émotions, parle de ton histoire, parle de toi, mais surtout pense à toi... tu es importante!
Ataboy!!! J'en ai écrit long, j'en aurait encore plein à t'écrir. Ça m'a tellement touché ce que tu as écrit. J'espère que je t'ai fait un peu de bien...
En attendant je pense à toi et à ton petit ange Madyson qui veille sur sa maman.
Nathalie, mamange de sa belle Laurence