[size=12][size=12][size=12][size=12]Mon petit chéri,
Nous sommes aujourd’hui le 18 octobre et je profite d’un moment de calme pour t’écrire ces quelques lignes. J’aurai souhaité te les écrire plutôt mais ton papa, ton grand frère et moi avons consacré ces deux derniers jours à, simplement, passer du temps ensemble.
Voilà ce que je voulais te dire. Jeudi 15, la veille de tes 3 mois, c’était encore une de ces journées où je n’étais pas bien. Il me suffisait de penser à toi pour fondre en larmes, j’avais à nouveau envie de ne rien faire, de me terrer chez moi, je ressassais sans cesse le moment de ta naissance, de tes 10 jours passés avec nous, de ton dernier souffle, de ton enterrement. En me couchant ce soir-là, j’avais peur que le lendemain, le jour de tes 3 mois, ne soit pire, qu’il me rende encore plus triste que ce que je n’étais déjà et qu’il ravive encore plus la souffrance et le vide que j’éprouve depuis ton départ.
En réalité, il n’en fut rien. Le matin, je me suis levée et comme d’habitude, j’ai préparé ton frère pour aller à l’école. Je suis ensuite revenue à la maison où nous avons passé la matinée avec ton papa à discuter, à parler de toi et, à mon grand étonnement, à rire. En après-midi, nous avions prévu d’aller avec ta grand-mère planter des fleurs sur ta tombe. Je redoutais ce moment car j’avais peur d’à nouveau craquer comme je le fais souvent depuis quelques temps en allant te voir au cimetière.
Encore une fois, je me suis trompée. Nous sommes arrivées et nous nous sommes approchées de ta tombe. Je me dis qu’elle est belle recouverte des galets blancs que j’y ai déposés, que tu dois probablement la trouve jolie. Ta mamy commence à planter les fleurs qu’elle a achetées et nous discutons de la disposition de celles-ci. Un timide rayon de soleil vient nous réchauffer, ça fait du bien car il fait froid. Ce rayon s’intensifie, je regarde le ciel et surprise, alors qu’il était gris, il est maintenant d’un bleu éclatant et le soleil brille clairement entre deux petits nuages. Je me dis que tu nous fais peut-être un coucou de là-haut, drôle d’idée! Je me sens bien, j’aime être ici près de toi. Je regarde les tombes de tes petits voisins et voisines (tous des enfants), je me dis que tu n’es pas seul, qu’il y a beaucoup d’autres anges à tes cotés et ça me réconforte. Une fois les fleurs (des pensés blanches) mises en terre, nous restons encore un instant où je te dis mille choses dans ma tête puis nous partons. Il est temps pour moi d’aller chercher ton frère à l’école.
Le reste de la journée s’est déroulé paisiblement. Je n’ai pas pleuré, j’ai profité des instants passés avec ton papa et ton frère et le soir, je me suis couchée l’esprit serein, me disant que c’était une belle journée.
Malgré le fait que mes larmes n’aient pas coulé ce jour-là, tu n’as pas quitté mes pensées un seul instant. Petit à petit, je commence à me rendre compte que je peux aujourd’hui penser à toi sans que cela ne déclenche forcément des torrents de larmes et sans que je ne ressente de la peine, même si je sais que cela arrivera encore.
Mon petit cœur, tout ça pour te dire que je te souhaite un excellent 3 mois (avec un peu de retard, tu m’en excuseras j’en suis sûre !) Je pense très fort à toi, tout le temps. Tu me manques terriblement et je te serre contre mon cœur en pensée. J’espère que tu passes des bons moments avec tes amis les anges et que vous ne nous oubliez pas !
Je t’embrasse mon chéri,
Ta maman qui t’aime fort. [/size][/size][/size][/size]