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 Léo, mon ange

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Elviravillée

Elviravillée


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Localisation : Montréal, Québec
Je suis : Maman de
Ange(s) : Léo
Décédé(e) à : 29 semaines et 4 jours
Le : 27/01/2010
Date d'inscription : 09/05/2010

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MessageSujet: Léo, mon ange   Léo, mon ange Icon_minitimeLun 24 Mai - 18:24

Le 26 janvier dernier, je me suis levée seule, Francis revenait de l'enregistrement du prochain disque Caloon Saloon dans la journée. Il y avait moi et Léo et les chats ce matin là. J'étais enceinte de 29 semaines et 3 jours.
J'étais nerveuse pour le cours que je devais donner dans à l'université dans l'après-midi pour lequel j'étais moins prête, Rousseau je ne l'ai jamais pigé, alors l'expliquer aux autres...
J'ai été très nerveuse, parce qu'on m'avais aussi annoncer que Madame Le Brun ne reprendrais pas le cours comme prévu, mais on m'avais dis de ne rien dire aux élèves, j'avais l'impression de leur mentir, mais en même temps je me disais que j'avais fait mon travail.
Je suis rentrée à la maison, et j'ai eu un sentiment très diffus dans le ventre, ça faisait mal mais c'était pas très fort. Je pense maintenant que c'est quand Léo est mort. J'ai marché jusqu'à la maison, et j'étais contente de voir Francis, mais j'étais épuisé par le stress et je voulais seulement faire le souper et me relaxer avec mon amoureux enfin, ça faisait 5 jours qu'on ne s'était pas vus.
Mais en faisant le souper j'ai eu une crampe qui a duré 10 minutes. J'ai appelé Aurélie, notre accompagnante, elle m'a dis de me coucher de me reposer.
Une heure plus tard les crampes sont encore présentes, c'est comme des contractions de pratique, mon ventre devenait dure et relâchait, mais ça durait parfois 1 a deux minutes à la fois. J'ai timé, et parfois elles étaient à deux minutes d'intervalles. J'ai appelé Karine ma sage-femme qui m'a proposé de prendre un bain chaud, pour voir si ça passerais pas. Francis venait de prendre sa douche, alors il ne restait pas beaucoup d'eau chaude, et Francis faisait des allés retour avec des chaudrons d'eau qu'il faisait chauffer pour réchauffer l'eau du bain. Il disait que j'avais des contractions parce que ça faisait quelques jours que je n'avais pas vu un aussi bel homme dans ma maison, si seulement ça avait été ça.

C'est dans le bain que j'ai réalisé que Léo ne bougeait plus, depuis longtemps en fait, je me suis dis c'est peut-être à cause des contractions, mais quand j'ai essayé de chanter le mantra que je lui avait chanté tout au long de la grossesse, le Om Mani Padme hum, les sons ne sont pas sortis de ma bouche, ils sont restés coincés dans ma gorge. J'ai su à ce moment que ça n'allait pas. Dans l'eau les contractions avaient arrêtés. Je me suis couché, mais une heure plus tard les contractions avaient repris et j'avais maintenant mal au bas du dos, je savais que c'était louche. J'ai rappelé ma sage-femme qui a décidé de m'envoyer à l'hôpital pour un monitoring. En attendant qu'elle me rappelle avec les détails de où je devais aller, assise dans le salon, je me sentais si seule, comme si Léo m'avait déjà quitté. Francis était fatigué de sa semaine d'enregistrement, et même s'il ne me disait pas qu'il s'emmerdait à l'idée d'aller passer la nuit à l'hôpital, je sentais qu'il commençait à trouver ça chiant toutes ces histoires de grossesse. Mais il s'est levé et il s'est préparé avec moi, il passait son temps à dire que ça allait aller, et je faisait comme si je le croyais, mais je ne le croyais pas.
En arrivant à l'hopital, ils ont chercher le coeur avec un sonogramme, le couple à côté de nous, on entendait le coeur battre à un rythme fou, et nous rien. La fille cherchait et disait, on va changer de machine, toujours rien. Ils ont appelés la résidente et ont fait venir une machine pour une échographie, toujours rien. La résidente m'a regardé dans les yeux et m'a dis désolé il n'y a pas de battements de coeur, je suis désolée. Francis a failli s'évanouir, il est devenu livide et avait de la difficulté à respirer. Moi, je ne sentais plus rien, comme je ne sentais plus rien des heures auparavant, j'espérait qu'à l'hôpital on me dise le contraire, mais non.
Mon bébé était mort dans mon ventre.
Maintenant je devais l'accoucher.

Ils nous ont transféré dans une chambre privée. Francis pleurait beaucoup, moi j'étais sous le choc. D'avoir à accoucher un bébé mort était au delà de mes forces, je ne voyais pas comment je pourrais faire ça. Ma sage-femme est arrivé peu de temps après, elle nous a expliquer les étapes à venir. Le temps à partir de ce moment me semble complètement élastique, si long et si court en même temps. Plusieurs heures plus tard ils ont commencer les traitements pour déclencher le travail. Intraveineuse, pour je ne sais pas quoi, et capsules de prostaglandine pour provoquer contractions et dilatation du col. Karine m'a assuré que je pourrais accoucher dilaté à 5 ou 6 parce que le bébé était tout petit. Ensuite, elle nous a parlé de ce qu'on voulait lors de l'accouchement, est-ce que je voulais le bébé sur moi toute suite? est-ce qu'on voulait le voir? est-ce qu'on voulait des photos? des empreintes de pieds? Au début, on ne voulait rien savoir, en fait on ne voulait même pas être là, encore moins prendre des décisions.
Mais on les as prises avec du temps, avec le recul je pense qu'on a pris les bonnes décisions, sauf p-être que j'aurais tenu mon petit Léo plus longtemps dans mes bras.

Mais bon, Karine est repartie au travail vers 7 ou 8 heures, Francis est resté avec moi. Même si j'ai vaguement eu concsience qu'il devait aller remplir des papiers d'admission et de morti-naissance, je le sentais très présent, très proche de moi malgré son désoeuvrement face à une réalité beaucoup trop grande pour nous. Les contractions ont commencé tranquillement, j'avais demandé d'avoir du Demerol pour enlever la douleur, mais ça ne faisait pas grand chose, on m'a donné un Ativan pour dormir, mais ça n'a rien donné. Pendant quelques heures je contrôles les contractions avec la respiration de la montagne, mais quand j'ai réalisé que les respirations ne suffisait pas, et que les contractions revenait trop souvent j'ai voulu avoir quelque chose de plus fort pour la douleur. On essayait toujours de me convaincre d'avoir l'épidurale, mais je ne voulais pas, c'était mon accouchement quand même et je voulais la vivre, pas rester couché à rien faire à attendre sans pouvoir bouger. Bouger restait mon unique besoin, j'allais au toilettes aux 2 minutes, je marchait, j'essayais toutes les postures, sans jamais être bien. Quand Karine est revenue vers 15h, Francis était content, j'ai senti l'énergie avait changé dans la pièce, Francis avait repris confiance, parce qu'a ce point là je pense qu'il ne savait plus quoi faire avec moi, et mes allés et venus et mon incapacité à être confortable à nulle part. Rendus-là on avait oublié que j'accouchait d'un bébé mort, on était dans notre accouchement comme si tout était normale. J'ai trouvé du confort dans des glaçon que Francis m'offrait dans un petit verre de styromousse, et ils avaient finalement (après trois heures) installés une machine pour que je m'injecte par intraveineuse un anti-douleur aux 7 minutes, qui me soulageait considérablement, mais à ce point là j'étais dans les vapes, de douleur, de tristesse, de fatigue et de médicaments.
J'ai clairement sentie le besoin de pousser, Karine n'était pas dans la pièce et Francis était partie la chercher et quand il est revenu et que j'ai vu Karine, j'ai poussé, je savais exactement comment faire, mon coprs savait quoi faire, Karine me disait d'y aller doucement, mais j'ai poussé deux autres coups, et le bébé était sorti, ensuite ils m'ont décollé le placenta que j'ai sorti après. Ce que je me souviens de plus, à part les sensations physique de cet accouchement, c'est l'amour inconditionnelle que je ressentais de la part de Francis, il me serrait la main, me caressait les cheveux, il avait les yeux pleins d'eau, il m'a dit par après qu'il avait oublié que Léo était mort et il me donnait de l'amour parce qu'il avait peur que j'ai de la peine, et il ne voulait pas que je souffre plus que je ne l'avait déjà fait. Son beau visage rempli d'amour que j'ai tellement peur de perdre maintenant parce que je ne suis plus celle qu'il aimait avant.
On est rentrés ce soir là, je ne voulais pas rester à la maternité, où plus tôt on avait entendu des gens chanter Happy Birth day to you, a un nouveau né, moi aussi mon petit Léo c'était sa fête le 27 janvier mais jamais personne ne lui chanterais bonne fête.
On est devenus parents mais on n'a pas de bébés.
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Katleila

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MessageSujet: Re: Léo, mon ange   Léo, mon ange Icon_minitimeLun 24 Mai - 22:15

Bonsoir Elviravillée,

Ton histoire fait écho à la mienne, j'ai pleuré pendant la lecture, ton témoignage est beau et prenant.
Je t'envoie plein d'ondes positives pour la suite.XXX
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Léo, mon ange
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