Dimanche, je suis revenue de deux semaines de vacances. Nous sommes entre autres allés à Disney World en Floride. De une, on voulait faire plaisir à notre fils qui a eu à subir nos états d'âme des derniers mois et qui a été notre planche de salut (grosse responsabilité pour un petit garçon de 3 ans...). De deux, il nous fallait quitter la maison un peu, laisser derrière nos derniers mois d'enfer, faire de l'espace entre mars dernier et aujourd'hui, et quel meilleur endroit pour le faire que d'aller "là où le plaisir est obligatoire", où on nous vend du plaisir et de la magie ;-)
Bien que j'aie décroché à en oublier mon adresse, je n'ai pas cessé de penser tous les jours à Romain, au fait qu'il aurait dû être avec nous, qu'on aurait dû partager ces moments à quatre. Même Thomas a parlé de lui et disait souvent que "Romain nous suit avec ses petites ailes". J'ai pleuré - oui, j'ai pleuré de peine à Disney! Je me sentais déplacée, comme si j'étais la seule à être dans cet état-là à cet endroit-là! La preuve que rien ne peut m'ôter cette tristesse d'avoir perdu mon enfant, que ce soit Disney, mon garçon de trois ans, les vacances, la plage, rien.
La bonne chose dans tout ça par contre, c'est que j'ai comme tourné une page du grand livre d'histoire qu'est mon avenir. Mes souvenirs les plus proches ne sont désormais plus ceux de la mort de mon fils, mais ceux de mon voyage avec ma "nouvelle" famille (mon chum, mon fils et moi, sans Romain). Un peu d'espace, ça fait du bien.
Alors me voilà de retour, toujours triste, mais un petit peu moins. Un petit pas pour l'homme...