La peur me ronge !

Je suis maintenant à presqu'un mois de la mort brutale de mon bébé. J'attends toujours les résultats pour savoir si il y a une cause.
J'ai encore un grand sentiment d'injustice mais petit à petit, je commence à accepter que le destin de Raphael n'était pas de vivre parmi nous...

J'ai essayé d'être forte, de faire des projets, "d'avancer" comme me demande mon entourage et mon mari.

Mais après 1 mois, je n'en peux plus de faire semblant... J'ai mal et je ne peux plus faire comme si je progressai dans mon deuil. Car je ne progresse pas, je régresse. La souffrance est de pire en pire. Au début, je me suis sentie écoutée ms maintenant j'ai l'impression que les gens attendent de moi que je n'en parle plus trop. Ils m'ont dit toutes les phrases rassurantes qu'ils pouvaient me dire et ne savent plus quoi dire.

Même mon mari ne m'écoute plus. Tout à l'heure dans la voiture avec lui, je me suis mise à pleurer (ce que je n'avais pas fait depuis 15 jours). En fait, j'ai pensé que le seul accouchement que j'avais vécu étais celui d'un bébé mort et d'un coup ma situation m'a sauté à la gorge et les larmes ont coulé. Mon mari m'a demandé "bah pourquoi tu pleures?". Comment ça pourquoi je pleure? On a perdu notre bébé au cas ou il a déjà oublié ...
J'ai peur pour mon couple. On s'aime à la folie,c'est sûr. Ms il avance bcp trop vite ds son deuil par rapport à moi. On ne se comprend plus.

Le pire, c'est cette peur. Elle me fait souffrir à ne plus en dormir. Du coup, après avoir tourné 2h ds mon lit, je me suis levée pour essayer de trouver de l'aide ici. Car j'ai l'impression de devenir folle,que la douleur m'aspire et va me gâcher le reste de ma vie..
Cette peur de ne jamais avoir d'enfants, de cet avenir horrible... Je n'ai jamais envisagé ma vie sans enfants. Lorsque je suis tombée enceinte, je me suis dis que c'était bon, nous n'avions pas de problèmes de fertilité et que nous aurions 3 enfants comme prévu. Quelle naiveté!!!

Maintenant, j'ai l'impression que notre destin est de ne pas avoir d'enfants. Que je ne vais pas réussir à retomber enceinte... Ou que de tte façon, la même chose va se reproduire. Je sais que si on me repose un jour un monito qui reste silencieux, je devrais faire le deuil de ma vie. Alors, je sais que vous allez vous dire que je suis complétement nulle de parler de ça alors que je ne l'ai pas encore vécue, que ma bêtise va vous faire halluciner... Mais c'est plus fort que moi. Mon mari me dit de ne pas penser à ça car ça ne s'est pas encore passé.. Mais c'est comme si j'essayais de me préparer au pire...

Je suis tombé sur des histoires sur ce forum qui m'ont fait très peur...
J'ai lu un témoignage remontant à plusieurs mois ou une mamange raconte qu'elle était la première de ces amies à être enceinte et que finalement, plusieurs années après elle n'a toujours pas d'enfants alors que toutes ses amies en sont au deuxième. J'étais aussi la première de mes amies. Aucun bb en route pr le moment ds mon cercle d'amis. Et qd j'ai lue ce témoignage, j'ai eu comme une intuition, je me suis dis que c'était ça qui allait m'arriver.
Je suis pathéthique... . Même vous, vous allez me trouver folle. Ms je n'ai personne à qui me confier donc tant pis si je passe pour une grosse c...., il est 3h du matin et il faut que ça sorte.

On s'est fixé décembre pour redébuter les essais. C'est sûr que ds l'état psy ou je suis, ça ne risque pas de marcher.. Donc j'essaie d'être plus rationelle ms je n'y arrive pas , ça me ronge ...

C'est tellement de souffrance... Je n'en peux plus. J'ai envie que tout s'arrête.
Comment la vie peut-elle imposer une souffrance aussi forte. C'est un cauchemar. Même les films d'horreur les pires sont moins horribles... Peu importe les livres ou les films que je lis, aussi triste que soit la vie des personnages je me dis qu'accoucher d'un bébé mort est la pire souffrance que je pouvais vivre. Que me réserve la vie après?? Un cancer, la perte de mon mari, une vie seule? Elle a décidé de me faire souffrir jusqu'au bout? jusqu'à ce que j'y mettes fin ? Si au moins, j'étais sûre de retrouver mon bébé ds l'au delà....

Toute les questions que tu te poses...on se l'est ait posé aussi. Pourquoi nous, pourquoi nous on doit souffrir alors que d'autre maman on des bébés sans aucun problème. C'est un stade du deuil et le tien est très très récent. Pleure lorsque tu en n'a de besoin..fache toi lorsque tu sens que tu vas exploser...ne garde pas ca pour toi. Une aide psychologique aide aussi pour ventiler.

Une chose est sur..sur ce forum il y très peu de chance que quelqu'un te traite de folle car on vit les mêmes choses alors on est mal placé pour juger. Et de toute facon, ici on vient chercher du support et non des jugements. Alors n'est pas peur d'être pathétique...en colère et en peine.

Pour ton conjoint, moi aussi le miens a fait son deuil plus rapidement. Pour les hommes c'est très différent. Ils ne vivent pas la grossesse comme nous et pour nous c'est beaucoup dans les sensations internes et le senti, un peu plus physique et émotif.Les hommes peuvent seulement constater ou sentir de l'extérieur la grossesse et c'est pourquoi ils le vivent pas pareil.

C'est normal de voir les choses en noir.. au fil de temps (et oui le maudit temps) tu vas reprendre graduellement espoir et ce a ton rythme. Moi ça va bientôt faire 4 mois que j'ai fait ma fausse couche et quand je pense à une futur grossesse je vois ça très innacessible pour l'instant alors que mon conjoint et moi ..on s’essaie pour un bébé. J'ai l'impression que jamais j'aurais une échographie pour savoir le sexe de mon enfant ..que c'est sur que je vais le perde avant.

le mois de decembre est loin encore..donne toi le temps de soufflé, donne le temps a ton corps de se remettre.

Alors ne te gêne pas pour venir jaser en tout temps avec nous mamange...
Passe un bon restant de nuit..
ps: Ton conjoint a aussi besoin de savoir comment tu te sens...peut être qu'il souffre en silence pour pas rajouter à la peine. Ouvre toi a lui et rappelle toi que tu l'aime *à la folie* comme tu dis. :)xxxxxx

Salut,

petit mot pour te dire tout simplement de ne pas craindre d'être folle. Tu as vécu l'un des pires drames qui peut arriver à une femme, il est normal et sain que tu n'ailles pas bien. Et, comme le disais le commentaire précédent, il n'y a pas une mamange qui va te juger c'est sûr. Nous savons à quel point c'est dur.
Moi aussi mon chum a passé un deuil moins difficile que le miens. Une intervenante spécialisée en deuil périnatal m'a dit que c'était très fréquent que les hommes passent plus rapidement certaines étapes, et surtout ne les vivent pas de la même façon que nous.
En terminant, cela viens d'arriver pour toi. Prends soins de toi avec toute la douceur du monde. Tu verras, même si je n'en suis qu'à 4 mois de deuil, je peux dire qu'on va vers du mieux, même si les inquiétudes et les angoisses sont présentes, et surtout la peine.

Une douce pensée de l'autre côté de l'Atlantique, pour toi et ton petit ange.

coucou
tes reactions sont completement normales chouchou
comment survivre a ca ? je n ai pas la solution miracle.. la seule chose que je peux te dire c est qu un jour tu avanceras ... j avais suivi le consil d autres mamanges, qui etait de me trouver des activites qui me fassent du bien. J ai donc entrepris de faire du jardinage et j ai fait un joli parterre a ma porte d entree pr Justine.. ts les jours je passe devant devant en souriant ...je refais du sport, j essaie de voir du monde... et j ai radicalement changé ma vie professionnelle...
Pour ton homme, ne lui en veut pas ... ils sont tous comme ca ils arrivent a remettre le pied a l etrier + vite que nous .. mais c est pas pr autant qu il ne pense pu a ton fils
j espere avoir pu t apporter un peu dereconfort !!
bisous a bientot

Chère mamange de Raphaël,
en te lisant je lis ce que je ressens et vis aussi. Ma petite louise s'est envolée le 11 juillet 2012.
J'ai eu les même idées sombres que toi qui les sont pour les autres mais nous, nous pensons a une délivrance et à rejoindre notre ange chéri. Nous allions devenir maman pour la première fois et nous voilà mamange...
N'hésites pas je serai heureuse de te lire et te répondre.
A nos anges....

Finalement, j'ai fini par réveiller mon mari cette nuit. On a beaucoup parlé et ça m'a fait du bien. Il est aussi triste que moi du présent mais a de l'espoir pour l'avenir et c'est ce qui l'aide à avancer.
Merci les filles pour vos messages. Comme toujours, j'ai trouvé des oreilles attentives ici.

Dubrisay, ton histoire est très récente aussi. J'espère que dans quelques mois, nous pourrons échanger sur nos bébés espoirs plutôt que sur notre souffrance ;-) . C'est une anomalie génétique pour ta petit Louise ? ( très beau prénom).

Finalement, j'ai fini par réveiller mon mari cette nuit. On a beaucoup parlé et ça m'a fait du bien. Il est aussi triste que moi du présent mais a de l'espoir pour l'avenir et c'est ce qui l'aide à avancer.
Merci les filles pour vos messages. Comme toujours, j'ai trouvé des oreilles attentives ici.

Dubrisay, ton histoire est très récente aussi. J'espère que dans quelques mois, nous pourrons échanger sur nos bébés espoirs plutôt que sur notre souffrance ;-) . C'est une anomalie génétique pour ta petit Louise ? ( très beau prénom).

Je suis très heureuse d'apprendre que tu as communiquer avec ton conjoint J'espère que ca ta fin du bien

Donne nous des nouvelles :)xxxx

C'est difficile au quotidien, cela va faire 2 ans que yanis nous a quitté, mort in utero à 41 SA + 5 jours, si les médecins avait déclenché mon accouchement le jour de mon terme, il ne serait peut être pas mort, mais tout allé bien pendant les visites de dépassement de terme, j'étais en dépassement de terme idem pour mon 1er est tout c bien passé, je n'avais donc pas de raison de m'inquiéter, jusqu'au 30 novembre 2010 où j'arrive à la mat pour un déclenchement, et quand on me pose le monito, plus rien, le monde s'écroule, en 3 mots (pas d'activités cardiaque) on sait que notre vie ne sera plus jamais la même. Personne qui n'as connu ce que nous vivons ne peu se mettre à notre place, même nos maris, malgrès leur soutien, ils avancent plus vite que nous car le ressenti intérieur n'est pas du tout le même, pour ma part j'ai l'impression que mon corps m'a trahi, car c lui qui faisait vivre mon bébé, et il est mort en moi. le temps passant rend les choses par moment encore difficile, anniversaire des grands, noël.... "on fait une photo de famille", mais il manque toujours quelqu'un sur cette photo, même si quand on a d'autres enfants, c en pensant à eux que j'arrive à reprendre le dessus. Mais quand j'ai des gros coup de blues ont me dit, faut y aller, pense à ton mari, tes enfants, il faut être forte ; oui c sur, mais laissé moi pleurer quand g envie de pleurer, d'aller au cimetière, rester au lit une journée, le temps passant je devrais oublié, ça n'arrivera jamais. J'ai voulu, désiré, porté pendant 9 mois cet enfant, tout était près pour lui, sa chambre, les affaires, poussette, ses grands frères l' attendait avec impatience.J'avais déjà trouvé son premier cadeau de noël (c arrivé 3 semaines avant). Parfois je me mets à penser à une nouvelle grossesse, mais j'ai peur, ça a mis la vie de famille à rude épreuve et l'impact psy pour mes autres enfants est encore important, surtout que l'autopsie n'a rien révélé, conclusion "enfant parfaitement normal", mourrir quand tout va bien, c'est difficile à expliquer et à comprendre. Merci d'avoir créer ce site qui permet de pourvoir nous exprimer et échanger avec des personnes qui ont vécu la même choses que nous

PLEIN DE BAISERS A MON ANGE YANIS ET A TOUT VOS ANGES

oh tu as bien raison, l'espoir te tenir un jour dans nos bras un petit frère ou une petite sœur à ma Louise.
Nous ne savons pas si c'est génétique. Louise est décédée d'un anasarque (œdème). Mon conjoint et moi avons décidé de faire ce que l'on nous demande. Nous pensons qu'ils essaient de trouver un coupable car il pourrait y avoir un soupçon envers eux.

à nos anges chéris

Moi aussi j'ai ressenti cette impression de progresser puis d'un coup de régresser, on a des hauts et pas mal de bas... Les premiers mois sont très durs, j'ai également eu très peur de ne jamais retomber enceinte, de ne jamais être maman, d'être seulement la maman d'anges... C'est normal d'avoir peur après ce qu'on a vécu la maternité n'est plus une chose certaine, de plus être sur ce site nous fait réaliser avec effroi qu'il y a beaucoup trop de raison pour accoucher d'un ange.
Je peux t'assurer que le temps aide, certes un tout petit peu, mais un tout petit peu chaque jour, et petit à petit, chacune à notre rythme on parvient à avancer.
Pour ma part je n'ai pas tenu le délais d'attente que mon médecin m'avait imposé pour la prochaine grossesse, j'avais trop peur de ne pas retomber enceinte, surtout que comme ce que tu crains, mes amies sont tombées enceintes quelques mois après mois et je souffre de voir mes amies en maman comblée alors que je fus la première à parler de maternité, mais après quelques temps de jalousie on arrive à se réjouir pour elles, même si on aura toujours une boule au fond de la gorge.
Quand nous avons enfin décidés de reprendre les essais je fus déjà soulagée, on a moins l'impression d'attendre bêtement que la vie continue sans nous. Mais j'avoue que depuis que je suis de nouveau enceinte cela va mieux, bien sur mon ange me manque terriblement, il m'arrive de pleurer pour elle, mais j'essaie d'aller de l'avant.

Maintenant je suis toujours terrifiée, je ne peux toujours pas être certaine d'être maman à la fin de cette grossesse, mais pour le moment cela va mieux, je m'accroche à l'espoir et je pense que c'est un moteur essentiel pour toutes les mamanges, même si cela n’enlèvera jamais la traumatisante expérience de donner vie à un bébé sans vie, je n'arrête pas de me dire que mon seul acte de maman jusqu'ici à été d'offrir un enterrement digne pour ma fille... mais on a forcément droit au bonheur un jour et on doit tout faire pour y accéder.

Accroche toi, c'est dur, cela le sera un petit moins chaque jour, cela n’ôtera jamais l'amour que tu as pour ton ange, cela prendra du temps, mais laisse toi le temps.
Je te souhaite un bel espoir pour bientôt.

Pensées à ton ange Raphaël.

Bonjour petite mamange,

Je rejoins les autres mamanges qui tiennent à te rassurer quant à la normalité de tes sentiments et des pensées angoissantes qui te viennent. L'épreuve que nous vivons est si immense pour nos petites épaules qu'il devient impossible d'entrevoir l'avenir. On ne comprend pas pourquoi la vie puisse être aussi cruelle, et même si nous voulons croire en de meilleurs lendemains, il nous arrive de penser que seule la mort serait assez forte pour nous soulager de cette souffrance.

Quant à la difficulté de concilier nos émotions avec celles de notre chéri, il est vrai que la majorité des hommes vivent le drame différemment et un peu plus rapidement. Ça nous anéanti de les voir nous dire froidement d'oublier le passé, de tourner la page, de se donner des projets et de cesser de ressasser le passé. On ne comprend pas comment l'homme qu'on aime puisse être aussi insensible. Mais au fond, ils souhaitent le mieux pour nous. Ils veulent nous voir retrouver une santé physique et mentale puis tout simplement, reprendre goût à la vie. Seulement, ils sont maladroits. C'est pourquoi il faut venir te confier auprès des mamanges qui te comprennent au lieu de t'enliser dans ta peine et la frustration d'être incomprise par ton chéri. Pour plusieurs d'entre nous, le début des interactions avec ce forum fut le premier pas concret dans l'amélioration de notre condition, simplement parce que nous ressentons l'amour et la compréhension sans avoir à se justifier ou à prouver quoique ce soit.

Quant à l'entourage, pour plusieurs il s'agit d'un élément contrariant plus que bénéfique. Les gens ne savent pas quoi nous dire. Alors qu'ils croient nous apaiser, ils nous enfoncent des clous en plein coeur en tentant de minimiser l'épreuve que nous vivons. Comme le deuil périnatal n'est pas socialement reconnu, ils croient que deux semaines suffisent à se "resaisir" et hop ! nous devrions avoir retrouvé notre quotidien comme s'il s'agissait d'une simple contrariété. En plus de notre peine et de notre solitude dans l'épreuve, il faut en plus vivre la culpabilité de ne pas se remettre sur pieds suffisamment vite pour les exigences de la société. Il faut sentir que notre désarroi est mal venu, dérange, exaspère, et n'est rien d'autre que le fruit d'une victimisation malsaine et de notre complaisance dans le marasme.

Bref, tu es toujours la bienvenue parmi nous. Douces pensées pour toi et pour ton petit ange. Câlins virtuels