À toi mon Fils Elyo #19.10.2018

Bonjour à toutes les Mamanges, les Papanges, à tous les Paranges.
Je m’appelle Manon, j’ai 28 ans et je suis Mamange depuis le 19 octobre 2018 à 00h04. Je suis nouvelle sur le forum et c’est la première fois que je m’inscrit sur un forum.

Mon histoire est semblable à beaucoup d’autres, je suis tombée enceinte le 25 février 2018, un petit coup du destin car avec mon conjoint on parlait enfant mais on n’osait pas vraiment se lancer. Et puis cette belle surprise s'est glissée sous le nombril, un vrai bonheur.
J’ai eu une grossesse extraordinaire, tout a été parfait, j’ai été très peu malade (seulement 1 petit mois dans le début, les fameuses nausées ), mes prises de sang étaient bonnes, les échos se passaient super bien. Bébé grandissait de jour en jour et tout était parfait.
Le 8 octobre 2018 a été la dernière fois que j’ai pu voir mon bébé vivant, j’ai encore cette vidéo de l’échographie, où on peut le voir bâiller à pleine mâchoire et gigoter dans tous les sens, et puis surtout voire ce petit coeur qui bat. Quel son magnifique, hein vous n’êtes pas d’accord ?

Dans la nuit du 14 au 15 octobre une douleur m'a réveillé, je ne me suis pas inquiété car j’étais à 35 semaines, et parfois certains mouvements du bébé se font sentir plus fortement que d’autres.
Le lundi 15 octobre (journée national du deuil périnatal, est-ce un signe, me direz-vous ?), j’ai eu une matinée bien chargée, comme on fait construire notre maison, il fallait que l’on fasse quelques magasins pour faire des devis pour les sols, les peintures, etc.
Au déjeuner, je me rend compte que mon bébé n’a toujours pas bougé et cela m’interpelle. On me rassure en me disant que le bébé doit avoir moins de places et qu’il doit certainement dormir (Vous avez certainement vous aussi toutes entendu cette phrase).
Mais trop tard l’inquiétude commence à me guetter.
Le soir dans mon lit toujours rien pas un seul mouvement, je stresse, j’angoisse, et je finis par m’endormir en me disant que ça doit être moi, avec mes inquiétudes je dois bloquer le bébé.
Ce qu’il faut aussi savoir c’est que ma belle-mère, la mère de mon conjoint, m’avaient dit quelques mois plus tôt, qu’elle avait perdu une petite fille in utero, il y avait 30 ans de cela, une malformation cardiaque à 37 semaines de grossesse, bien entendu nous avons bien regarder avec ma gynécologue que le coeur ne présentais aucune malformation, mais je crois que de le savoir, c’était resté dans ma tête tout au long de ma grossesse.

Le mardi 16 octobre, l’angoisse au réveil est encore plus grande, je sens bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas, je décide donc d’appeler les urgences maternité et de leurs expliqué, une sage-femme me répond et me dit de venir en début d’après-midi.
Arrivée à la clinique, je retombe sur la même sage-femme que j’ai eue au téléphone, qui Li sur mon visage, la panique, et l’angoisse de ne pas sentir mon bébé bouger, lui qui bougeait tellement souvent. Elle tente de me rassurer en me disant que souvent qu’en on arrive à la maternité, les bébés se mettent à bien bouger, et que c’est l’effet magique de la maternité.

Elle m’installe dans la salle de consultation, après 5 bonnes et longues minutes, à chercher les coeurs du bébé, elle me dit qu’elle va essayer de voir à l’échographie, car le bébé a l’air d’etre déjà bien bas et engagé et que parfois le monitoring ne capte pas bien, elle regarde a l’échographie, mais rien ne se passe, je commence à voir qu’elle s’inquiète mais qu’elle n’ose pas me le dire. Elle décide d’aller chercher la gynécologue, qui arriva très rapidement d’ailleurs. Je crois que c’est a ce moment la que j’ai commencé a comprendre qu’un drame était en train de se produire.
La gynécologue regarde, ne parle pas, s’arrête, et me dit : « Malheureusement, madame j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer, le coeur du bébé ne bat plus … ».
Je meurs.
Ce jour là, je suis morte à l’intérieur.
J’ai appelé mon conjoint, qui travaillait pour lui dire de venir de toute urgence. Il s’est effondré au téléphone. Lui aussi avait compris.

Je ne ressentais plus rien, j’étais vide.
Le Choc, je ne crie même pas, je pleure, mais je sens bien que je ne suis plus moi-même et puis là d’un coup je me rends compte que je ne serais plus jamais la même… Je suis morte, mais je vais devoir continué a vivre.

Ensuite vous savez bien, on vous explique ce qui va se passer, les médicaments, le retour chez vous, avec votre bébé mort dans votre ventre, le retour à la clinique après 48 h pour déclencher l’accouchement, les douleurs pour ne rien avoir au final, tous vos espoirs envolés, plus rien le vide.

J’avais une trouille de l’accouchement, je pensais que je n’y arriverai jamais, mais j’ai eu un bel accouchement malgré tout ce drame qui l’a entouré. Je suis fière d’être allé au bout de cette grossesse en m’étant au monde mon enfant, et même si mon enfant est sans vie.
Le plus dur, c’est tout ce silence qui règne après la fameuse délivrance, pas de crie, ni de pleur, rien pas un bruit.

J’ai eu un beau petit garçon que l’on a prénommé Elyo, il faisait 2 kg950 à 5 semaines du terme.
j’attends encore les résultats de l’autopsie, si celle-ci révèle quelque chose.
Je ne suis pas en colère, je suis triste, triste d’avoir perdu mon fils, mon petit garçon, mon premier bébé.
Cela va faire bientôt deux mois.
J’ai peur de l’avenir, c’est vrai, mais j’y crois fort aussi.
Nous avons envie avec mon conjoint de vite pouvoir donner un petit frère ou une petite soeur à Elyo, nous attendons le feux vert de la gynécologue.

Il y’a des jours ou tout parait insurmontable, le manque est trop fort, et puis il y a tous les autres jours.

Les équipes présente ce jours la on été vraiment top, ils ont eu les bon mots, les bons gestes.
J’ai aussi beaucoup de chance d’être très bien entourée, et c’est aussi une force dans ces moment plus que terrible et je crois que c’est eux qui me donne tout mon courage.

Voilà mon histoire, celle de ma petite étoile dans le ciel, de mon ange parti trop tôt, que rien ne pourra jamais remplacer, d’un amour inconditionnel pour un petit être que la mort nous a arraché trop vite. Mon fils. Ma vie.

Je suis sur que ce forum va me faire du bien et vas beaucoup m’aider, et j’espère que mon histoire, va pouvoir aussi aider d’autres Paranges.

Je pense à vous toutes, à vos petits anges, et petites étoiles qui brillent dans le ciel <3

Madyel… pfff tu m'as mis les larmes aux yeux… peut etre aussi que c'est parce que je me suis tellement vue à ta place, il y a un peu plus d'un an

J'ai vécu la même chose, mais malheureusement c'était un bébé espoir, nous avions déjà perdu un enfant l'année précédante, mais suite à une img cette fois

Tout ce que tu décris, je l'ai aussi encaissé, à 39 sa, l'annonce, l'horreur qui déboule d'on ne sait où.

Ton fils sera toujours présent dans ton cœur, il fait partie de votre histoire, et tu verras que les mois qui défileront t'aideront à apprivoiser son absence.

Cela prend du temps, et chaque deuil est différent ( même pour une seule personne, crois en mon "expérience" ) , va a ton rythme et ne t'occupe pas des autres. 

Viens nous parler d'Elyo dès que tu en as envie, j'ai compris que l'entourage c'est important, mais que les personnes qui ont aussi vécu un deuil semblables ont souvent les bons mots…

Pensée à ton petit garçon et gros bisous a toi et à ton conjoint

J'espère qu'au sein de ta famille, tu trouveras l'écoute et le soutien qui m'a cruellement manqué en mai 2017. 
Tout comme toi, dans les semaines qui ont suivi, je souhaitais ardemment retomber enceinte puis finalement, je ne voulais plus du tout. Je ne supportais même plus que mon compagnon me touche. On a fait beaucoup de test génétique qui n'ont rien révélé et alors que l'on me téléphonait pour m'annoncer que toutes nos analyses génétiques étaient normales, j'apprenais (ce même jour) que j'étais enceinte. Une belle surprise 9 mois après le départ de notre petit Maxence. 

Mes mots ne suffiront pas à apaiser ta tristesse mais je te souhaite de pouvoir accueillir un jour un bébé en pleine santé. Ce parcours sera jalonné d'angoisse (je viens de le vivre et j'ai mis au monde Nino le 02 octobre 18, en pleine santé même si petit poids) et depuis, mon monde s'est éclairé à nouveau. 
Tu n'oublieras jamais Elyo, tu apprendras juste à vivre avec ce souvenir et un jour, tu parleras de lui et de tout l'amour que tu éprouvais à tes autres enfants. Je te le souhaite ardemment. 
Continuez à vous aimer et à vous soutenir avec ton conjoint… c'est la force du couple qui rend le quotidien plus facile à surmonter.

Bonsoir Maman d’Elyo,
Je me reconnais dans ton histoire, j’aimerais trouver les mots pour t’aider à surmonter cette terrible épreuve, mais je les cherche toujours...
J’ai un sourire aux lèvres quand je pense que nos anges sont en train de s’amuser ensemble.
À nos anges nous vous aimons très fort!

Bonjour,
J'ai vécu la même chose que toi il y a un an. Le 10 décembre 2017, le cœur de notre petit Jules s'est arrêté de battre à 37sa. J'ai accouché le 13 décembre avec le soutien d'une sage femme très à l'écoute. Compte tenu de la situation, ça n'aurait pas pu mieux se dérouler. Paradoxalement, je n'ai qu'un bon souvenir de la naissance de mon ange. J'ai pu le tenir dans mes bras, le toucher, voir son doux visage...
Toute l'année qui a suivi à été rythmée par mon petit Jules. On a d'abord attendu tous les résultats d'examens. Il n'y a aucune explication... Selon les médecins c'est la meilleure nouvelle que l'on pouvait nous apporter puisqu'on souhaite avoir un autre enfant. Mouai... Quand on vit l'enfer et que l'on n'en connaît pas la cause, comment s'en protéger la prochaine fois ? Et puis ensuite j'ai rêvé u ma grossesse: le 2 avril quand il s'est installé dans mon ventre, le mois de juillet quand je l'ai senti pour la 1ere fois, etc. Jusqu'à ce 10 décembre où j'ai rêvé u ces 4 jours interminables. Ce serait te mentir que de dire que c'était facile, mais en tous cas moins difficile que ce que j'imaginais. Cette année m'a permis d'assimiler tout ce qu'il s'est passé. Je suis arrivée à ces dates anniversaire apaisée. Mon ange me manque plus que tout, mais j'arrive à ne garder de lui que les bons moments : la grossesse idyllique, les échanges avec lui quand je le faisais bouger ou que je volais mon ventre contre son père quand il faisait la fiesta....
Il reste à jamais dans mon cœur et je lui écris très régulièrement. Mais c'est vrai que ces 1 ans ont marqué un cap. J'ai arrêté de vivre dans le passé: je suis maman d'un petit garçon de 3 ans et mamange depuis un an. Je me dois pour eux de vivre ma vie et d'en profiter au maximum. Jules nous a montré que la vie était très fragile et que par conséquent nous devant la vivre à 100%.
Nous essayons depuis février dernier de donner un petit frère ou une petite sœur à notre aîné et notre ange, mais pour l'instant cela ne fonctionne pas... Il paraît qu'il faut parfois laisser le temps au corps et à l'esprit...

Bonjour Les filles, 

Je ne suis pas du tout douée avec les forums donc je ne vais pas vous mentir, je galère un peu pour les réponses du coup je me suis dit qu'une réponse global fera l'affaire .

MERCIIII, vraiment merci à vous. Chaque jours vous m'aidez et me donné la force.

Je ne vais pas vous dire que le mois de décembre à été bon, les fêtes de fin d'année on été belle mais tellement difficile. Je mettais imaginée avec mon petit garçon et mon conjoint au près du sapin pour une belle photos de famille, mais hélas on connait l'histoire...

Difficile aussi de passé le cape Fin 2018- début 2019.  C'est un peu idiot mais dans le fond 2018 ma rempli de bonheur pendant 8 mois, même si la fin d'année à été plus que terrible. Difficile de dire au revoir a cette année qui allait faire de moi une maman pour la première fois, de se lancer dans l'aventure grossesse, de connaitre ce sentiment surpuissant de l'amour inconditionnel ...
Alors oui, j'accueil 2019 avec plein d'espoir mais j'ai eu du mal à dire au revoir à 2018. 

Le désir d'être parents n'a jamais été aussi fort pour mon conjoint et moi, nous avons donc commencé les essais Bébé 2. 
Nous n'avons toujours pas reçu les résultats d'autopsie, (ni du placenta, ni d'Élyo), je sais que cela prend beaucoup de temps et qu'il y a 50% de chance qu'on n'obtienne pas de réponse. 
Je ne veux pas attendre pour savoir, je suis prête, on est prêt. 
Je ne sais pas combien de temps cela prendra et je ne veux pas non plus tout calculé, même si on essaye forcement de visée au plus juste ^^. 
Alors on croise les doigts et on y croit fort .

Voila, les Mamanges, je voulais vous dire un grand merci, car échanger sur nos vie, ça fait du bien, on y trouve un réconfort et on s'encourage les unes les autres, je trouves ça vraiment super et plein d'espoir.
Merci à vous toutes pour vos témoignages et pour vous être ouverte à moi. Je ne suis pas quelqu'un qui aime s'épancher sur sa vie personnelle mais avec vous j'en ai besoin. Alors merci d'être là.   

Je vais essayé de me faire au fonctionnement du forum pour être un peu plus présente et répondre plus rapidement. 

Bise à vous et à nos anges <3

Bonjour Maman d’Elyo, c’est fou comme je me sens seule et incomprise mais quand je lis ton récit je me retrouve dedans, nous allons également commencer les essais pour donner un petit frère ou petite sœur à notre Isaiah, au début je voulais finir de perdre mes kg de grossesse, avoir des réponses, mais j’ai l’impression que tout ça c’est une perte de temps, ce plaisir de porter la vie me manque tellement.
Je croise les doigts pour toi, pour nous, pour toutes les mamans.