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Florian, 8 ans déjà...et toujours cette atroce douleur... Partie 1 I_icon_mini_portalAccueilGalerieRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
 

 Florian, 8 ans déjà...et toujours cette atroce douleur... Partie 1

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MessageSujet: Florian, 8 ans déjà...et toujours cette atroce douleur... Partie 1   Florian, 8 ans déjà...et toujours cette atroce douleur... Partie 1 Icon_minitimeSam 1 Aoû - 16:29

FLORIAN… MON ENFANT, MA DOULEUR INFINIE…

Cela faisait deux longues années (arrêt de pilule contraceptive) que nous attendions Florian, Fabrice et moi…

Un beau jour, alors que nous n’y croyions plus, j’apprends que je suis enceinte, tandis que nous avions entamé des démarches d’aide à la procréation…
Ce 19 décembre 2000 restera à jamais gravé dans ma mémoire : bébé était là, en moi…
Sur le plan physique, c’est une grossesse parfaite, mis à part un diabète gestationnel , rien à signaler.

L’échographie morphologique nous apprend qu’il s’agit d’un petit garçon, nous sommes aux anges et nous savons déjà qu’il s’appelle Florian : c’est un prénom que nous aimons beaucoup.

Pas une seconde, on ne s’imagine ce qu’est le drame de perdre son enfant…Enfin, cela traverse l’esprit, et puis c’est tellement horrible à entrevoir que l’on chasse cette pensée terrible le plus vite possible…

Fabrice est « resté sur ses gardes » au cours des trois premiers mois, le risque de fausse couche étant plus fréquent à ce moment de la grossesse, et puis, comme il le dit lui-même, « il a baissé sa garde » , car tout allait bien, passé ce cap…

Une nouvelle vie à trois se profilait à l’horizon et de nombreux espoirs étaient permis : Fabrice apprendrait la musique à son fils et lui ferait faire du sport…

Moi, je m’imaginais pouponner mon petit bonhomme et lui donner tout l’amour du monde : je l’aimais déjà tellement !!! Nous étionsheureux du bonheur qui nous attendait...

Le 7 août 2001 à 22h30, je ressens les premières contractions (je crois, car c’est la première fois pour moi…) : elles s’espacent de 10 minutes. J’attendrais jusqu’à 1h00 du matin avant d’être sûre que c’est Florian qui arrive, car j’en suis à 8 mois et 4 jours de grossesse.

Je monte dans sa chambre toute prête à l’accueillir, pour boucler nos valises et je redescends prendre ma douche, car il fait plutôt chaud et je dois être présentable à la clinique…

Je m’habille et je ne veux pas alarmer Fabrice qui est devant la télé : pour lui, j’ai pris ma douche, comme tous les soirs…Il est vraiment surpris quand je lui demande de se préparer et pense qu’il y a un problème… Les larmes lui montent aux yeux : c’est la panique qui s’en suit et pendant deux secondes, il ne sait plus quoi faire : il faut mettre les valises dans la voiture et partir, direction la
clinique.

Nous arrivons à 1h30 : mon col est dilaté à 3 cm…Les sages-femmes me mettent sousmonitoring pendant 1h00 : le petit cœur de Florian bat la chamade : il sera bientôt là…

A 3h00, je suis en salle d’accouchement et on me pose la péridurale, je ne ressens plus les douleurs des contractions, mais seulement les sensations de Florian qui gigote…

A 6h20, il faut pousser car il arrive…Je ne sais pas comment faire, ni comment respirer… Mon Dieu, je vais tomber en syncope ! Mais non! Je m’accroche à la voix de Fabrice pour ne pas sombrer : il me dit de pousser fort et je ne veux pas rater le moment magique où je vais enfin voir mon petit bébé…

6h50, on me pose Florian sur le ventre : il est tout recroquevillé sur lui-même, de couleur un peu foncée, et j’ai le temps de dire à Fabrice qu’il a la même bouche que lui…

Puis, tout s’accélère, au bout de deux secondes, on me l’enlève : à ce moment-là, je ne sais pas encore que quelque chose ne va pas, je me dis que c’est la procédure normale…Je sais que Florian est dans la salle à côté et je ne l’entends ni crier ni pleurer. Je demande à la sage-femme qui est là si c’est normal et elle me
répond que la porte doit être fermée…

Le gynécologue termine mes soins puis dit : « Je vais voir ce qu’il a ce bébé, c’est trop long,
ce n’est pas normal… » .
C’est là que je me suis réellement posée des questions...

Une demie-heure plus tard, le pédiatre arrive et le cauchemar commence : « Commande cérébrale de respiration qui ne se fait pas… Problèmes neurologiques sérieux… Cerveau atteint… Oedèmes…Transfert à l’hôpital en réanimation pédiatrique… »

A cet instant, je sais que Florian est condamné… « Non !!! Il ne parle pas de notre enfant !!! Il doit se tromper et parler d’un autre bébé… »

Et de façon claire, je sais que si le cerveau de Florian est touché, il en gardera de graves séquelles…Avec Fabrice, nous ne voulons pas que notre enfant souffre…
Si les échographies avaient permis de détecter la moindre anomalie, notre décision aurait été de ne pas donner une vie de souffrance à notre fils…L’acharnement thérapeutique, nous ne sommes pas pour…

Fabrice accompagne Florian jusqu’à l’ambulance qui doit le conduire à l’hôpital.
Plus tard, il me dira que bébé est plein de spasmes et de convulsions, et que c’est atroce de le voir souffrir de la sorte. Rien qu’en le caressant, il pense pouvoir le soulager, comme par magie : il se sent si impuissant devant son enfant si petit, si fragile, branché à ce respirateur artificiel…

Il rejoindra Florian à l’hôpital pour me ramener des images vidéos : elles sont insoutenables, car on a le sentiment que bébé est « branché » à cette foutue vie qui ne veut pas lui…On sent qu’il voudrait rester mais qu’il ne peut pas…

Je ne veux pas passer la nuit seule dans cette clinique et je demande si Fabrice peut rester dormir avec moi…

La surveillante de la maternité, Mme P., accepte et nous fait monter un lit supplémentaire.
Lors de sa visite, elle sait trouver les mots qu’il faut…Cette femme est un ange…

Nous passons une nuit horrible, et je ne cesse de me réveiller malgré le calmant. Chaque fois, c’est la réalité qui revient , plus cruelle et cinglante : je pleure et je ne peux plus m’arrêter : Fabrice est là pour me calmer jusqu’au lendemain matin.
Il doit rentrer à la maison s’occuper de Noé, notre chien, prendre une douche, et surtout revenir très vite près de moi !…

Le gynécologue vient me voir et me signe un bon de sortie : je ne resterai pas une seconde de plus loin de mon fils, il faut que je sois près de lui à tout prix !…

Nous arrivons à l’hôpital d’enfants, dans le service de réanimation- pédiatrie : il faut se laver les mains soigneusement et enfiler une blouse propre : ce « rituel » se répètera quotidiennement pendant huit jours…
Enfin, je vais voir mon bébé, dont j’ai été séparée trop longtemps !…
J’entre dans la chambre, mon petit garçon est branché de toutes parts et je fonds en larmes…
A côté de lui, dans une couveuse, il y a une petite fille très prématurée qui gigote : on dirait une petite crevette…Elle est si minuscule…Mais elle, elle respire et crie…

Quel contraste et injustice par rapport à mon petit garçon si bien portant, mais si inerte !…
Je m’approche de lui et le couvre de mes baisers pleins de larmes de maman impuissante…Maintenant que je suis là, il va aller mieux…
D’ailleurs, lorsque nous glissons le doigt dans sa petite menotte, il nous le serre très fort, et cela, rien qu’à son papa et à moi, sa maman…
Quand c’est quelqu’un d’autre, il ne serre pas le doigt et le corps médical explique cela par un simple réflexe musculaire…
Au fond de mon cœur, je suis persuadée que c’est pour nous dire qu’il sent que nous sommes là près de lui, mais qu’il ne peut pas rester, car le combat est trop dur pour lui…

Nous le massons, nous lui chantons des berceuses et nous lui disons que nous l’aimons très fort et qu’il doit se battre…Notre amour de parents doit l’aider à s’en sortir, ce n’est pas possible autrement !…

Les médecins demandent à nous voir : aucune amélioration notable, autres examens en prévision et surtout, ils n’ont aucune idée de ce qui est à l’origine du coma cérébral de Florian. Pourtant, ils nous garantissent à 100% que cela n’arrivera plus…
Un cas sur un million…Le cas de trop pour nous…Et puis surtout, comment « offrir » une telle garantie sans savoir ce qui s’est passé ?! Comment des médecins peuvent-ils tenir un tel discours ? N’y aurait-il pas eu une erreur humaine que personne n’osera jamais avouer ? Les médecins peuvent « se couvrir » entre eux et nous ne saurons jamais la vérité… Tout nous traverse l’esprit…

Nous passerons huit jours auprès de Florian presque 24h/24…

Le 14 août, c’est le baptême : l’aumônière est attentionnée et adorable…
Pour nous, Dieu n’existe pas : il nous enlève notre fils !

Le 16 août, le rythme cardiaque de Florian s’est considérablement affaibli et nous savons qu’il va
bientôt partir…
Je veux qu’il s ‘envole dans mes bras…
Ca y est, le voilà tout contre moi…Une partie de la famille est là, mais je ne sais pas qui exactement…
Plus personne ne compte pour nous à cet instant que Florian…
Une femme médecin arrive avec un stéthoscope qu’elle pose sur sa poitrine : « C’est bientôt fini. » me dit-elle. Cinq minutes plus tard :"« Ca y est…Il s’est « endormi » contre votre cœur…Il s’est senti en sécurité pour partir… ».
Je le regarde, il a l’air si serein maintenant…Et je crie…

Le corps médical me le reprend, le temps de le libérer de ces fils qui le reliaient à une vie qui ne
voulait pas de lui…
L’homme qui le « débranche » a les larmes aux yeux et se retient de pleurer, je le vois bien…

Puis, nous l’habillons de blanc, tel un petit ange et nous passons des heures entières avec lui…Dieu qu’il est froid !…

Avant son départ pour la chambre froide, nous lui laissons un nounours et un petit mouchoir qui ont
appartenus à Fabrice bébé…
On nous remet son bracelet de naissance sectionné en deux et nous gardons ses petits chaussons de laine.

Florian s’en va et nous ne le reverrons plus…Nous n’assisterons pas à la mise en bière, je ne le supporterai pas…

Il faut signer les papiers pour permettre l’autopsie. Les résultats nous serons communiqués dans deux mois.

Je préfère passer sous silence la cérémonie des obsèques : le souvenir est beaucoup trop douloureux…

Une seule chose : je ne pourrai plus jamais écouter « La Berceuse » de Brahms : je l’ai chanté tant de fois à Florian et l’ultime fois a été devant le petit cercueil blanc qui le contenait…
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lamournedisparaîtjamais

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Localisation : Bordeaux
Je suis : Maman de
Ange(s) : NINO
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Le : 28/07/2008
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MessageSujet: Re: Florian, 8 ans déjà...et toujours cette atroce douleur... Partie 1   Florian, 8 ans déjà...et toujours cette atroce douleur... Partie 1 Icon_minitimeLun 3 Aoû - 3:43

Juste quelques mots pour te dire que je pense à toi, à vous en cette date " annivesaire " qui arrive à grand pas .
Malgré le temps, on oublie rien, ni la douleur, ni l'amour ...
Tendres pensées vers votre fils, FLORIAN ...

JENNIFER maman de RUDY ( 4 ans ) et de NINO ( éternellement 2 mois et 2 jours ) , mes amours ...
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