Être forte?

Depuis la naissance et la mort de Lucas, tous les gens autour de moi ne cessent de dire à mon chéri et moi que nous sommes forts. Mais qu'entendent-ils par "être fort"? Parce qu'on continue de vivre? Parce qu'on ne s'est pas enfermé, qu'on n'a pas arrêté de manger ou qu'on ne s'est pas tué?? Ou croient-ils qu'on ne pleure pas assez? Qu'on ne souffre pas assez?

Je ne leur en veux pas de dire ça, je sais que ça se veut consolant... Mais ca me laisse perplexe bien souvent. Déjà que je me pose mille questions sur comment je devrais continuer à vivre sans mon bébé... Et ne comprenez pas autrement : je veux vivre! Je n'arrive même pas à crier injustice tellement ma vie était belle, c'est injuste pour Lucas qui n'aura jamais gouté à la vie. Je ne sais juste plus comment la vivre, cette belle vie. Comme avant? C'est tout ce que je sais faire... Je ne peux pas changer ma façon de marcher, de respirer ou de parler. Je peux seulement penser à Lucas, à chaque moment, chaque instant.

Pareil pour la célèbre phrase "le temps arrangera les choses, la peine sera moins dure". Oui oui je sais. Mais aujourd'hui à cette heure-si, j'ai du chagrin, je ne suis pas consolable. Je me fous de demain. Et aujourd'hui, je ne crois pas que demain sera mieux. C'est ma fin du monde même si je sais que la Terre n'a pas arrêté de tourner, même si le cours de la vie continue. Je crois qu'en ce moment le plus dur, c'est ce long congé sans bébé. Je me sens tant inutile! Je n'arrive même pas à garder la maison à l'ordre! Je ne suis que paresse!

Merci pour votre écoute!

comme je te comprend !



L'entourage se fait rare ici, bien sur ya la grand mere a mon chum, etant donné qu'elle habite ici avec nous a la maison, elle est toujours la , le pere de mon chum ne parle jamais d'ethan et la soeur de mon chum ben si elle ose en parler jpense vraiment lui crisser une claque dans face ( tres longue histoire )

mes amies sont disparues dans brume et mes collegues de travail font comme si etais arrivé ou me regarde avec des faces de pitié au lieu de me temoigner leur condoleances.

c'est vrai que des phrases comme celle que tu mentionne sont blessantes voir chiantes... la peine ne disparaitras jamais entk dans mon cas il resteras toujours des parcelles de peine de ne pas l'avoir a la maison avec moi.

ou la phrase c'est pas grave yen aura d'autres... oui yen aura d'autres mais celui la il etais reel et bien la, on la pas inventer, ce petit etre qu'on desirait tellement, il fera toujours partis de notre vie, de notre famille...



je suis avec toi

douce pensées a ton petit lucas

Tu sais, je me revois tellement dans ton récit. Les gens autour de nous ne savent pas quoi dire et comment le dire. Je crois qu'il ne réalise pas que pour nous, on ne se sent pas fort dans cette épreuve, on a juste pas le choix de la vivre pour continuer à vivre. Tu ne devrais pas te poser la question sur le "comment" tu dois vivre ta vie après cette tragique perte. Je me suis souvent posée des questions sur mes agissement que je trouvais anormales et j'en ai souffert psychologiquement. Chaque personne vit sa souffrance à sa façon, chaque personne à ses moyens de défense contre la douleur, personne ne peut te dire que tu réagis mal. Tu réagis avec le "comment" tu te sens au moment-même et dis-toi que tu vas toujours agir de la bonne façon POUR TOI et que c'est tout à fait normal. Tu vas avoir des moments ou tu vas te surprendre à rire et c'est tout à fait correct. Des moments, tu vas te sentir vide et vouloir rien faire et c'est correct aussi. Moi, j'ai accepté ma paresse parce que physiquement et mentalement, j'étais sans énergie à cause de tous ces chocs et l'accouchement avec les effets d'après.

Je te comprend. Les gens ne savent pas quoi nous dire. On ressent leur malaise et bien souvent on ne répond pas ce que l'on pense vraiment. Pourquoi? Pour ne pas à avoir a les consoler ou accentuer le malaise bien souvent On ne pense pas à nous. J'ai souvent dit oui ca va un jour a la fois, mais c'était pas vrai. J'allais pleurer dans les toilettes au travail. Avec du recul ( plus de 2 ans après), je te dirai de ne pas te soucier des autres et de répondre franchement. Comme tu nous la dit. J'ai toujours le gout de vivre mais je ne sais pas comment apprendre à vivre sans mon enfant tant désiré. Je me sens pas courageuse j'ai pas le choix de continuer même si c'est vraiment difficile. De cette façon tu souffriras moins de ces commentaires. Mais je sais que ce n'est pas facile à faire.

Pour ce qui est du congé sans notre bébé, moi aussi j'ai trouvé ca très pénible et je me suis sentie inutile. Tout le monde travaille, on est seule avec nos pensées. Si des jours tu te sens pas le coeur à faire le ménage ou même des semaines et bien tant pis. Mais il faut sortir de la maison sinon on tombe rapidement dans l'apathie la plus totale et c'est dur de s'en sortir. Moi ce qui m'a aidé c'est le jardinage. Je me suis mise à refaire toutes les plate-bandes et pendant que je m'occupait les mains mon esprit allait mieux. Il faut te trouver un projet qui va t'occuper et te prendre du temps dans ta journée. Ces quelques heures par jour de répit sont très salutaire. L'exercice physique redonne aussi de l'énergie.

je pense à toi et ton beau Lucas

Je crois que l'on se retrouve toute dans ces paroles...

Et malheureusement seuls les personnes ayant vécus la même chose ont les bonnes paroles...

Celà fait un mois que j'ai repris le travail, les regards des collègues sont difficiles ( on a l'impression de porter une étiquette au dessus de la tête). Mais celà me permet de penser différemment à mon p'tit ange.

En congé, les journées devenaient longues! Le jardinage est aussi la meilleure activité que j'ai trouvé pour me sentir mieux. Et de voir le résultat me donne le moral: des belles fleurs pour mon ange Jules!



Ca me fait du bien de voir qu'on est pas seule dans ces situations d'incompréhension et de mal être par rapport à notre entourage



Courage les mamanges...



Pensée à nos anges

je me reconnais tellement dans ce que tu dis.. je suis bouleversé ces temps-ci et sa fait 9 mois alors jai pas trop les mots en ce moment mais je veut juste te dire que je te comprend totalement xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

jai écrti 9 mois mais cest 8 mois.

tu sais ya une fille que j'ai connu a st justine qui venait dans le salon des parents et ctait quelques jours avant d'avoir le diagnostique de mon fils



elle avait appris que son bébé qu'ils ne pouvaient rien faire ses 2 reins etaient malade



je savais pas trop quoi lui dire





mais quand j'ai su pour mon fils elle etait partie deja



on sait pas trop quoi dire quand ca nous est pas arrivé



on pense que ca arrive aux autres mais



jamais j'aimaginais que ca pouvait etre si souffrant meme si l'idée de perdre un de mes enfant etait intolerable

Oui, je sais que pour les autres c'est difficile aussi. Les grands-parents qui avaient hâte de gâter leur petit-fils. Les amies qui étaient tellement excitées de jouer à la matante! Mêmes les personnes qu'on connait moins, ça les déstabilise tant. Et je ne leur en veux tous pas, peu importe ce qu'ils me disent. C'est juste des fois je suis ultra susceptible... Je réfléchis un peu trop à tout. À la signification de tout ça. Et j'essaie de trouver du réconfort dans ces paroles mais je n'y parviens pas...

Je comprend ce que tu veux dire on me dis la meme chose et je répond tout le temps ben c'est pas une question de choix.



Mon 4 ieme a été tres malade il a survécu a une maladie tres grave et tout le temps que je me promenais dans les hopitaux avec lui des amies ou de la famille me disais tu es bien courageuse de passé au travers tout ca....mais moi je répondais ben je ne peux pas le retrouner on a pas le choix de suivre et faire de notre mieux.



Depuis une phrase que je déteste entendre c'est du monde (surtout les plus agés) qui disent....Ha dieu nous envoie seulement les épreuves qu'on peu supporter!! Ben oui hein cherche la logique y a personne qui penserais etre capable de passé a travers la mort de ses enfants et pourtant on a pas le choix.

moui... Encore aujourd'hui, cette fichue référence au fait qu'on est forte... que eux, ils auraient pas été capable... Ben non! c'est sûr!!! Vraiment, les gens ne réfléchissent pas avant de parler... Comme si on meurt vraiment d'un coeur brisé! On meurt à la personne qu'on était "avant". Il y a un "avant" et un "après". On essaie de faire ce qu'on peut pour trouver ses repères, apprendre à vivre dans cet "après". Parce qu'on a pas le choix. Pas pcq on est fort...