Crise de manque...

Question aux paranges : est ce qu'il vous arrive de subir des crises de manque et comment les surmontez vous?

Comment gérer ces impulsions? Ce besoin vital de la toucher, de l'embrasser, de la protéger? Ce manque, ce vide vertigineux qui me prend sans prévenir... C'est mon instinct de mère qui se réveille ? C'est presque animal comme sensation. C'est tout mon corps, et mon coeur qui la cherchent. Mes bras ouverts l'attendent... et se referment sur du vide, mes bras me serrent moi toute seule, sans elle, comme si j'étais amputée. La crise ne passe qu'au bout de plusieurs minutes voire plusieurs heures et j'en sors épuisée, vidée de mes larmes et abasourdie par la solitude.
Je veux mon bébé avec moi, je veux qu'elle soit à sa place, avec ses parents...

Bonjour Charlie,

Je n'ai pas encore eu ces pulsions et j'imagine que ça doit te déchirer le cœur a chaque fois. Sincèrement j'aimerai pouvoir t'aider, ton message m'a beaucoup touché!
Vois-tu un psy pour mettre des mots sur tes émotions?

Une douce pensée à ta petite fille

Bonjour Charlie 

Oui je vois très bien ce que tu veux dire ! 
En fait mes pensées conscientes, mes sentiments, ma rationalité, acceptent et vivent avec la mort de Vadim mais la maman louve à l'intérieur de moi, mon animalité de mammifère à juste envie de hurler à la mort jusqu'à ce qu'on lui rende son bébé ...
Dans ces cas là je me shoote aux photos, j'embrasse et serre fort sa petite urne ... Pour recréer une sorte de lien physique ... J'en ai parlé très vite avec mon psy, je passe pas mal de temps sur ce point car c'est douloureux et j'en suis arrivée à dire que cette part là complètement inconsciente et animale ne peut être guérie qu'en portant à nouveau la vie ... en attendant je chérie la mémoire de mon Vadim d'amour et je tricote avec des petits arrangements cela au quotidien.
Courage et à bientôt

Bonjour,

Je vois également une psychologue depuis peu. Je lui ai parlé de ces crises. Sans parler pour le moment de solutions nous parlons plutôt de la façon dont je "gère" ces pulsions. Je lui dit que je ne gère rien du tout justement! Je pleure, je m'écroule lorsque cela arrive jusqu'à ce que la crise passe. Comme si la jauge redescendait après avoir débordé! J'ai remarqué que cette crise passait plus facilement lorsque j'étais en contact avec quelqu'un (un calin) ou quelque chose me faisant penser à elle (un doudou, un vêtement)... De même je me sens mieux lorsque je suis allée au cimetière et que j'ai touché une fleur, son inscription...
Je crois au plus profond de moi qu'il n'y a pas d'issue. Je cherche l'apaisement mais il me fuit ! Et porter à nouveau la vie est inconcevable pour l'instant, ça m'effraie tellement, j'en suis à des années lumières j'ai l'impression...
Je veux ma fille. Je suis en manque d'elle...
Dur dur.

J'espère que tu vas trouver la voie la plus douce pour toi ... Courage

Merci Vie. Et merci Berenice. Bon courage à vous aussi.

Charlie 2015 je vois très bien de quoi tu parles, pour moi même 2 ans et demi après la perte de mon fils et 4 mois après l'arrivée de sa petite sœur, je ressens toujours ces crises et comme toi je les gèrent en pleurant de tout mon cœur.
C'est comme si j'allais m'arracher le cœur tellement j'ai mal et que j'ai besoin de l'avoir dans mes bras.
Ces crises sont moins longues et moins fréquentes avec le temps, je les vis en pleurant et après je suis comme vidée.

Quand ces crises arrivent, me submergent, je pleure, je pleure et je pleure...Et puis, par la pensée je berce ma Mila, je ferme les yeux et j'ai l'impression qu'elle est là, qu'elle me sourit, qu'elle est contre moi...mais certaines fois, cela ne suffit pas. Le  manque physique est là, et je me sens toute seule...Mon bébé me manque, voilà ce que je dis dans ces moments là...

Après 3 ans, sans mon petit Adrien, les crises sont toujours la, moins fréquentes et un peu moins longues. Je me laisse aller a pleurer et a hurler, j'ai l'impression que je vais m'évanouir tellement c'est puissant. Puis ça passe et comme vous je suis épuisée.

Oui c'est dur à vivre. Et ce manque sera toujours présent je le sens, et vos témoignages me le prouvent.
J'ai du mal à l'imaginer dans mes bras. J'aimerais avoir une image nette mais ça reste flou. Penser à elle ne me soulage pas forcément mais ça me rapproche un peu d'elle j'ai l'impression.