Le poids des mots...

J'ai trouvé ce texte sur internet et je l'ai modifié. Je l'ai mis sur mon facebook pour les gens qui me connaisse et je crois que cela ma fait du bien . Je voulais vous le faire lire et avoir votre avis.

Le poids des mots...

Vous avez tout pour être heureux, un amoureux et une famille, votre petit bébé. Voilà que la vie en a décidé autrement que l'avenir du bonheur qui vous attendait s'effondre avec la mort de votre bébé. Le mal-être s'installe,vous êtes triste, mélancolique, vous perdez toute envie. Vous êtes facilement irritable, constamment de mauvaise humeur. Une lassitude profonde vous envahit. Vous vous répétez sans cesse que vous ne parvenez jamais à rien, de toute façon "à quoi bon essayer", vous conaissez d'avance le résultat : l'échec.

Voilà ce que je ressens depuis quelques temps maintenant. Par où commencer ? Il y aurait tant de choses à dire, à décrire. Mais pourtant si peu de mots pour le faire.Comment vous décrire cela ? Cette impression horrible d'avoir en permanence une espèce de bouillie dans le cerveau, cette fatigue qui vous rend pénible et insurmontable la moindre tâche, cette perte d'intérêt pour toute chose de la vie quotidienne, cette perte d'appêtit. Enfin, cette déconnexion totale avec la réalité. Peu à peu, sans vous en rendre compte, vous vous effacez de la réalité, vous vous retranchez dans vos propres maux et votre corps s'abandonne peu à peu à sa propre perte. L'état que je vous décris constitue un des moment forts de ma dépression, et qui a commencé depuis le décès de mon unique enfant, mon bébé d'amour THÉO. Je vous passe la majorité des détails, trop nombreux à relater.

Pourquoi en être arrivé à ce point là ? Comment m'en sortir ? Parler, encore et toujours, parler à qui veut bien entendre et écouter ce que j'ai à dire, parler pour oublier et aller à la recherche d'une solution. Le jour où j'ai littéralement disjoncté, quelques personnes bien avisées ont su maintenir un dialogue que je n'espérais plus pour me tenir la tête hors de l'eau, et elles ont su me convaincre de me tourner vers mon médecin. Je sais bien, je vous vois déjà faire la mou en vous disant que je me suis réfugié dans la facilité en choisissant la solution médicale. Ce n'était pas une solution de facilité, mais plutôt une nécessité. Je sais, ces paroles sonnent aussi bien que le clairon matinal au milieu d'un champ de bataille... Mais pourtant, le soleil réapparaitera un jour à force de persévérance et de ténacité. Le plus dur est d'accepter soi-même son état avant de commencer la thérapie, mais une fois cette étape franchie, alors le véritable travail peut commencer.


Nous sommes souvent l'image que les autres nous renvoient de nous-mêmes. Et je puis vous assurer que le regard des autres joue un rôle plus que décisif dans l'évolution d'une dépression. Bien souvent j'ai eu honte de moi-même parce que je n'arrivais pas à me comprendre, je ne savais plus que penser de mon état et de ce que j'étais en train de vivre. Et tant que je n'avais pas accepté cette idée que je pouvais avoir un moment de faiblesse dans ma vie et que certaines choses pouvaient m'échapper, je n'arrivais pas à surmonter ma honte et à reconnaître ma maladie. Le plus dure reste de s'avouer que nous sommes dans un épisode de dépression, puis reste encore à l'annoncer à votre entourage. Comment faire ? Que vont-ils penser de nous ? Comment vont-ils nous percevoir ? Je peux vous assurer que vous êtes assaillis par un flot incontrôlable de questions dans ce moment fatidique de votre existence ! Et aucune de ces questions ne connaît de réponse certaine ! De plus, chaque mot, chaque phrase que vous recevez à ce moment revêt pour vous un aspect totalement différent d'un être en état normal, tout vous est interprété et présenté d'une manière différente. Les mots ont leur propre poids, et ce poids ne saurait être plus lourd que lors d'une dépression. Enfin, je ne vais pas épiloguer plus longtemps là-dessus... Chacun vit la dépression d'une manière totalement différente, et les mots versés sur cette page ne pourront jamais retranscrire la véracité des sentiments que je ressensr durant ma dépression, ni même vous les faire approcher du bout des doigts.


Je sais seulement que cet épisode très difficile de ma vie m'apportera surement beaucoup, je grandirai et mesurerai énormément de choses que je ne ressentais pas auparavant ou dont je n'avais pas conscience. Je me suis rendu compte de l'importance du dialogue dans la vie, il faut savoir dire les choses au moment où elles viennent et ne plus avoir honte de ceux que nous sommes, nous devons être fiers d'être celui que nous sommes et oublier le regard des autres. C'est une grande leçon que je retire de ma dépression, qui est loin d'être achevée, bien entendu. Nous apprenons chaque jour sur nous-mêmes et sur les autres, mais je peux vous assurer que j'ai plus appris sur moi-même pendant ma dépression que pendant les 33 premières années de ma vie. J'ai aussi beaucoup appris sur les autres, les relations que nous entretenons chaque jour et les choses essentielles de la vie. Il paraît que chacun d'entre nous connaît au moins un épisode dépressif dans sa vie : j'aimerais que cette phrase se transforme en "au plus un épisode dépressif dans sa vie". Je ne sais pas si cet article vous aura apporté quelque chose, si même vous comprendrez mieux ce que peut vivre une personne dépressive, mais de grâce, ne jugez pas une personne sur l'image de son expérience, vivre d'abord cette expérience pour en être votre propre juge.

La perte de mon enfant m'est terrible à traverser, ne juger pas l'état où je suis rendu. Essayer juste de comprendre... Ce que je vie n'est pas comme une jambe cassée ou un bras cassé sa ne ce voit pas. Ce que je vie c'est de l'intérieur et je peux vous dire que je donnerais mes membres pour ne pas avoir passé par la mort de mon fils. La perte d'un enfant, de mon bébé n'est pas rempli de souvenir, c'est l'avenir de toute une vie qui ne sera jamais vécu..............

Ca me touche profondément... je m'entends à travers cette lecture...

Courage...

Pleins de tendresse,
Mychelle maman de sa Belle Mikaelle

Nancy,

ta description de la dépression est tellement juste! Faut être passé par cette case pour le savoir. Combien de fois j'aurais souhaiter avoir une "vraie" maladie... quelque chose de visible... que personne ne questionnerait! et ça ne fait pas si longtemps que ça... J'ai une amie atteinte du cancer - pas que je souhaite être à sa place! - mais que le support des autres est différent. Ça, j'en ai été un peu jalouse... même si j'ai été une des premières à organiser une popotte régulière pour sa famille, tout au long des mois (et même, années) de traitement.

Et oui, la médication est parfois essentielle pour se sortir la tête de l'eau. Ensuite, quand on est plus en train de se noyer, on peut travailler sur tout ce qui a besoin d'être remis en ordre à l'intérieur de nous. Et c'est toute une job!!! Cela prend un courage énorme. Alors ceux qui disent que les dépressifs sont des lâches, des simulateurs, etc. : ce sont des menteurs qui parlent à travers leur chapeau. Ils ne savent pas ce que c'est que cette maladie. Parfois, les journées où je me sens méchante, je leur souhaiterais presque de se taper une "bonne" dépression. On s'en reparlerait après

Quand au cadeau de la dépression... c'est peut-être un peu le même que celui que notre enfant-ange nous a apporté: celui de justement de faire de l'ordre en nous, d'apprendre à nous connaître, nous apprécier, nous aimer. Mais maudit que ça fait mal l'emballage!!! Pourquoi sommes-nous si dur de comprenure que les messages nous parviennent emballés dans du fil de fer??? Ça, je trouve encore ça pas évident à accepter... Que les messages de la vie passent par ceux que nous aimons le plus, que ce soit eux qui souffrent en premier lieu... J'aimerais avoir compris plus vite et que mes enfants aient été épargnés...

Bonne journée à toi Nancy
Tu le sais sûrement, mais le soleil et l'exercice sont bons pour contrer (un peu) la dépression. Alors... une belle marche!

Tu me touches beaucoup. Je suis tellement peinée à te lire.
Gros câlins
Je pense beaucoup à toi et te souhaite que ça aille un peu mieux.
Bon courage ma belle, soit forte

MERCI POUR VOS ENCOURAGEMENT. JE NE PRENDS DU PAS MIEUX BIEN VITE MAIS UN BON POINT C'EST QUE JE SUIS ENCORE EN VIE POUR MON ANGE. ...

mERCI D'ÊTRE PRÉSENTE

nANCY

Bravo Nancy,

Chaque jour où tu réussis à gagner contre la mort, est un pas vers toi, vers des jours plus ensoleillés pour toi - dans ton cœur. Avec ce que tu as déjà raconté de ton passé, être en vie aujourd'hui démontre que tu es "faite forte". Je sais... c'est pas nécessairement une consolation; je disais toujours que j'aurais préféré être moins forte et avoir moins d'épreuves... Mais, bon, on ne choisit pas!

Étant une survivante, une fille qui a dû se battre pour garder la tête hors de l'eau, tu sais que tu as des ressources en toi. Aujourd'hui, ce n'est pas les mêmes outils que tu dois utiliser pour t'en sortir. Mais tu sais te servir d'outils; tu sauras trouver de nouveaux outils. Des outils qui conviennent à ta situation d'aujourd'hui: une femme qui souffre, qui a perdu son bb et deux poussières d'anges. Une femme. Pas une petite fille ou une adolescente. Mais si la petite fille et l'adolescente ont pu survivre, la femme, elle, trouvera comment VIVRE. Tu verras, c'est toute une différence! Et tu es capable d'apprendre à vivre; pour le moment, tu es encore en mode survie. Bientôt, tu seras en mode "vie".

Gros câlins

Franchement Catou, tu as toujours les bons mots.
Je n'ai rien à rajouter de plus, mis à part bravo, tu es forte.
Douces pensées et tendres câlins

bonjout

sa me touche j'ai l'impression de me retrouver dedan de tou ce que tu vien de dire, tou ce que je ressen, ce que je vi

Merci de votre soutiens.

Merci Catou, ton message me fait réfléchir sur qui je suis et ou je vais. Ton message m'encourage et c'est pour ces mots que je te remercie, c'est pour cela que ce site est si important car tu m'as donner un petit coup de courage avec ton message et qui sait tu m'as peut-être sauvé la vie.... Merci de tout coeur!
Désolé, pour ne pas écrire plus souvent et encourager celles dont elles ont besoins d'encouragement mais je suis au bout et malgré tout j'écris peut-être pas souvent mais je pense souvent à vous toutes et je vous lis. Merci ...CAtou

Nancy

Nancy,

Ton message me fait chaud au cœur. Merci. Merci de l'avoir écrit. Merci d'être encore en vie.

Si je prends le temps d'écrire, peut-être plus à celles qui me semblent le plus en détresse psychologique, c'est pcq je suis passée par là; je comprends de l'intérieur. Et la dépression, comme le deuil périnatal (et comme aussi la maltraitance des enfants), sont des sujets tabous dans la société. Tranquillement, j'ose croire que cela change. Déjà, je vois que la façon dont j'ai été traitée - il y a 15 ans - quand j'ai perdu mes deux anges est 100 fois mieux que la façon dont ma tante a dû vivre son deuil lorsque son Michel est mort à la naissance, 30 ans avant que moi je vive la même chose. Et je vois que pour celles qui le vivent maintenant, il y a encore plus de ressources. C'est sûr, la souffrance est toujours là - mais ne plus avoir à la cacher est énorme. Avoir des lieux où en parler, aussi. Pour la dépression aussi, j'ose croire que cela va devenir moins "honteux". Comme si on devait avoir honte d'avoir cette maladie plutôt qu'un "beau" cancer! Je trouve ça tough de voir tout le support disponible pour les gens atteints de cancer vs ce qui est disponible pour la dépression et autres maladies psychologiques. Ce serait temps que la société réalise que le taux de mortalité (par suicide principalement) est de 15% chez les gens atteints de dépression majeure sévère.

Gros câlins à toi