Chacun vit son deuil à sa façon

Bonjour, je connais le site depuis un bon bout de temps, mais cela fait longtemps que je n'ai pas laissé de message. Mon ange Evane est décédée en mars 2006, vous devez vous dire que cela fait longtemps et que je devrais m'en être remise. Mais là je voulais témoigner de la destruction d'un deuil prénatal dans un couple. Moi de mon côté je pleurais (quand j'étais seule, ou la nuit, même la journée)constamment tout en essayant de donner le change pour mon grand garçon qui avait 6 ans à l'époque. Mon mari, lui, ne laissait rien paraître, aucune émotion, aucun sentiment. Finalement chacun s'est enfermé dans sa propre douleur sans en parler à l'autre et sans en parler à quelqu'un qui aurait pu nous aider. Moi je croyais que le deuil ne l'avait pas tant affecté, et lui trouvait que je pleurais trop et me laisser trop envahir par le décès, que je ne pensais qu'à ma douleur. On peut dire qu'en fait nous ne communiquions plus assez. Bref, à l'heure où j'écris, nous sommes en instance de divorce. Chacun vit sa douleur de son côté sans être jugé par l'autre et c'est beaucoup mieux comme ça.

Triste fin d'un amour...
Mais si vous n'arriviez plus du tout à vous rejoindre, même avec l'aide d'un tiers-conseiller, c'est probablement plus facile de vivre chacun de son côté que de faire semblant côte-à-côte.

Bon courage pour la suite
et surtout... beaucoup de paix intérieure et de sagesse pour que vous soyez capable de faire tous les deux pour le mieux de votre fils.

C'est vrai que c'est une triste fin d'amour, mais malheureusement j'ai l'impression que cela arrive souvent lors du décès d'un enfant ou d'une fausse couche, parce que la mère a un contact avec l'enfant bien avant le père. On ne ressent pas la même chose. Alors forcément quand l'enfant décède, on ne vit pas cela de la même façon. Je me fais suivre psychologiquement, mais mon ex n'a jamais voulu se faire suivre car il estimait pas en avoir besoin, si chacun s'était fait suivre et ensuite que l'on s'était fait suivre en couple, je pense qu'on n'en serait pas arriver là.
Mais maintenant je suis soulagée, car si j'ai envie de pleurer je ne culpabilise plus, je le fais si cela me fait du bien.
Voilà mon ressenti, à chacun le sien.

Merci pour ton soutien

Bonjour Isabelle,

Tu as tout mon soutien.
Le bonheur frappera de nouveau à ta porte, après tout nous y avons droit !
Bon courage.

Bonjour petite mamange, comment vas tu en ce mois de mars?

je voudrais juste témoigner, sur le contraste de sa façon de faire le deuil entre homme et femme.
Nous revenons aujourdhui de voir une nouvelle spy. Nous y sommes aller aujourdhui a deux, mon copain et moi , et elle nous a mis le doight sur notre différence a vivre son deuil.
Mon copain perle beaucoup moins que moi, meme s'il n'est pas fermé , il a du mal après son nouveau travail a m'ecouter, et etre open.
On a pas la meme façon den parler, moi je passe ma journee sur le forum, echange avec des mamanges a coté de chez moi par email, et en parle avec mes amies. Mais lui a part moi, et quelques mots et encore a ses collegues, et sa famille pas grand chose;
Elle a conseillé donc a mon copain, de se promener 15minutes à pied,avant de revenir a la maison pour faire un sas entre le travail et la maison, voir meme ce promener a deux pour pouvoir en parler tranquillement au dehors de la maison.
Il est important de s'accorder des moments pour en paler, et ne pas en parler tout le temps. par exemple chez le spy, ça fait un tierce personne neutre qui pourra ecouter.
Il est important aussi dans un couple de se retrouver, reprendre le temps de soccuper l'un de l'autre, car on est souvent pris dans un tourbillon de choses a faire après le décès de notre anges, et desfois on s'oublie...
Etant a la maison, lui au travail, je lui en demande beaucoup le soir, jai besoin dechanger avec quelqu'un et lui au contraire detre au calme, se reposer, moi tout linverse... donc on est en décalage.
Il faut réussir a se re synchroniser, et accepter que lautre n'est pas la meme façon d'exprimer son deuil.

bon j'ai de la chance mon homme vient au sceance de spy, ça aide!

bon courage les mamanges je pense fort a vous. et si jai dautres conseils constructifs par la spy la prochaine fois je vous les ferait partager

Merci Aurore
c est exactement ce que je vis.. les hommes sont moins expressifs que nous et c est ce que j ai reproché a mon mari. Je pensais qu il avait deja tourner la page en moins d'une semaine... mais hier soir il est rentré du travail et m a fait ecouter un morceau de musique; les paroles parlaient d'un papa et de sa fille....et la e l ai vu pleurer....
ca m a fait du bien et j ai enfin compris que lui aussi souffrait a sa manière...
et qu il avait besoin d'attention mais pas forcement d en parler...

en tout cas c est une épreuve pour notre couple et j espère qu on va s en sortir...
bon courage pour les autres mamanges.

Dans le livre que je lis, il est dit que les femmes font leur deuils en parlant en pleurant beaucoup et en pensant beaucoup au bébé décédé, alors que les hommes font leur deuil en se changeant les idées. Il est conseillé d'alterner les 2 modes de fonctionnement : des moments où on se centre sur le bébé disparu et d'autres moments où on se change les idées séparément mais aussi ensemble.
Les femmes expriment leur chagrin en pleurant et les hommes le plus souvent par leur irritabilité. Bien difficile à accepter pour moi cette irritabilité, j'ai tendance à prendre ça comme du rejet et ça nous conduit parfois à des disputes.

C'est vrai que statistiquement les séparations sont fréquentes après une telle épreuve. Et c'est quelque chose qui m'effraie beaucoup. Ah le manque de communication des hommes ! Ce n'est pas une légende ! Et nous et notre fichue façon de parler en permanence.
Pour moi, ce forum, c'est une façon de me libérer de tout le flot de paroles qui m'inonde pour ne pas trop "saouler" mon mari.
Et ENFIN, après 3 mois, mon mari a accepté d'aller voir la psy avec moi. Pas parce que je lui suggère depuis des semaines. Pas parce que je lui dis sans cesse que j'aimerais savoir comment il vit les choses. Non, parce que notre médecin lui a dit qu'il n'était pas un sur-homme et qu'il avait besoin de parler à un pro. Je pense que c'est parce qu'un homme lui a dit, un médecin, qu'il a accepté. je dirais donc même si c'est bizarre : heureusement qu'il est tombé malade !

J'espère que ça va nous aider à nous comprendre et à retrouver l'harmonie d'avant.

Bon courage à vous.

y'a t-il des papanges qui ont accepté (sur demande très insistante de leur femme) d'aller soit voir une psy et/ou un groupe de parole, et qui par la suite, ont regretté de ne pas y être allé plus tôt ; ou qui se sont sentis mieux par la suite.

C'est vrai que les parents sont complètement déphasés après un tel drame. Nous ne sommes que rarement sur le même diapason. Mon mari pense qu'il va s'en sortir tout seul car il n'arrive pas à parler (un peu à moi, c'est déjà ça)

Je crois qu'aujourd'hui encore mon mari pense qu'il est allé chez le psy pour moi, pour m'aider moi.
Il sait que le travail fait chez la psy lui a fait beaucoup de bien.
Mais il dit qu'il aurait pu le faire tout seul.
Il dit ça, mais il faut être réaliste : un rendez-vous chez la psy sans toutes les distractions du quotidien à ne parler que de ça, c'est important. Et il y a des choses qu'il a dit à la psy qu'il ne m'aurait jamais dite. Il ne pensait pas que c'était important pour moi. Et pourtant certaines choses étaient très importantes.

Nous qui ne voulions plus d'enfant, nous avons repris le chemin de la parentalité. Notre dernière séance chez la psy fut avec la petite sœur de Victoire. En sortant, nous avons eu le sentiment que nous n'avions plus besoin d'aller la voir. C'était une évidence pour tous les deux. Nous savons que nous serons capable de lui parler de Victoire.

Après si ça le rassure de dire que ce cheminement a été fait pour moi, ce n'est pas important. Et ce n'est pas tout à fait faux. A moi aussi ça m'a fait du bien de savoir ce qu'il ressentait. La psy nous a aidé à surmonter les difficultés professionnelles et familiales que nous avons vécues dans les mois qui ont suivi. On était fragile. On avait besoin de ce soutien.
Une professionnelle qui explique pourquoi un papa pense ceci et pourquoi une maman pense cela, ça permet de faire un pas l'un vers l'autre.

coucou Isabelle, triste fin pour une jolie histoire d'amour, ce n'est jamais facile de faire son deuil et chacun le vit à sa manière.C'est peut-être mieux ainsi si au final vous n'arriviez plus à être ensemble..courage!