Nombre de messages : 38 Age : 48 Localisation : 93130 Je suis : Maman de Ange(s) : Charly Décédé(e) à : 35 semaines Le : 22/11/2012 Date d'inscription : 09/10/2013
Sujet: Deuil périnatal ou deuil pathologique ? Jeu 24 Sep - 13:59
8 ans sans toi, 8 années à devoir vivre avec cette absence. L’absence de son enfant, de son fils décédé un 22/11/2012. Cette date me semble si loin et si proche. Les souvenirs sont toujours présents, la douleur est plus douce mais toujours présente, la colère n’est plus. J’arrive à parler de Charly sans pleurer, je peux repenser à cet hiver 2012 sans m’effondrer.
Mais je ne peux toujours pas accepter son absence. Je ne verrai jamais son regard. Je ne toucherais plus sa peau comme j’ai pu le faire lors de l’accouchement. Et la sentir, je garde encore en mémoire son odeur. Je ne le verrais jamais sourire ni pleurer. J’ai le sentiment qu’il y a un avant et un après Charly. Une partie de moi s’est fanée quand nous nous sommes dit au revoir ou plutôt adieu. Je me souviens tellement de ce moment, celui de la piqûre létale. Je me revois allongée sur une table dans cette salle d’accouchement, l’obstétricienne, le papa assis à ma droite et l’équipe médicale qui s’active. Je ne pleurais pas, j’avais tenu jusque là pour le bien être de Charly, je ne me suis pas autorisée à m’effondrer en étant enceinte. Mais lorsque la piqûre létale arrêta le cœur de mon enfant, j’ai hurlé ma douleur.
Aujourd’hui je n' hurle plus, je subis ton absence. Toutes ces choses que nous ne ferons jamais. Je ne t’embrasserai plus, je ne pourrais plus plonger mes yeux dans les tiens. Jamais je ne te verrai grandir. Seule me reste mes souvenirs et cette date du 22/11 où quoique je fasse, je viens t’embrasser au jardin du souvenir.
Je me sens perdue, je me demande parfois si je ne suis pas dans un deuil pathologique. Ou bien est ce impossible de faire le deuil de son enfant et ce que je vis est « normal » ? Je n’ai pas de réponse a ces questions….
Le petit chaperon rouge
Nombre de messages : 306 Age : 38 Localisation : Essonnes Je suis : Maman de Ange(s) : Gabriel (Ma fille) Décédé(e) à : 22SA+4 Le : 11/11/2015 Date d'inscription : 26/11/2015
Sujet: Re: Deuil périnatal ou deuil pathologique ? Dim 27 Sep - 8:09
Courage ,cette souffrance on l’aura toujours malgré nous ,personne ne devrait vivre ça.
tatiana1
Nombre de messages : 1085 Localisation : PACA Je suis : Maman de Ange(s) : Guillaume Décédé(e) à : 38 semaines de grossesse Le : mon fils Guillaume décédé le 26/09/2011 d'une HYPOXIE PLACENTAIRE (3AP)
mon Papa est décédé le 12/05/2021 d'une crise cardiaque Date d'inscription : 19/09/2012
Sujet: Re: Deuil périnatal ou deuil pathologique ? Lun 12 Oct - 18:07
Bonsoir Audrey
Citation :
" Je ne peux toujours pas accepter son absence"
Quand je lis ta phrase, je ressens la même chose que toi. Je ne veux pas accepter l’absence de mon fils Guillaume. C’est normal de ne pas pouvoir l’accepter… C’est le mot « accepter » qui est inadéquate et le cerveau le fait savoir, qu’il y a un problème. Ce terme « acceptation » est employée par les psychologues sans penser aux conséquences psychologiques que cela peut entrainer. Qui dit accepter son absence, dit également accepter sa mort. Tu sais comme moi que ce n’est pas possible… Comment accepter la mort de son enfant ?? Accepter signifie que nous avons pu avoir le choix. Or ce n’est pas le cas, la mort de nos enfants Charly et Guillaume, on nous a imposé de force, on subit les conséquences, moi depuis 9 ans toi depuis 8 ans. Cette piqûre léthale, tu ne pouvais pas l’éviter… Penses tu réellement que tu avais le choix ? Je pense que non… Si tu avais pu avoir une autre solution, tu l’aurais choisi. Personne ne choisirai de vivre notre souffrance sans une bonne raison. Si une raison, il y a , elle est dirigée par l’amour, l’amour de son enfant… Je dirai au lieu « d’accepter » c’est intégrer et apprivoiser l’absence de son enfant: intégrer qu'il ne sera plus jamais dans cette vie...
Citation :
« Les souvenirs sont toujours présents, la douleur est plus douce mais toujours présente, la colère n’est plus. J’arrive à parler de Charly sans pleurer, je peux repenser à cet hiver 2012 sans m’effondrer. »
Ici tu exprimes bien que loin d’accepter son absence, tu as appris à vivre avec cette souffrance. Tu a franchis toutes les étapes du deuil : douleur, colère , pleurs et enfin apaisement. Il te reste le pardon. Il faut te pardonner, le choix, tu ne l’avais pas, comment choisir entre une vie d’handicape et de soufrance pour ton enfant ou une vie de souffrance pour toi à cause de son absence. Se pardonner car la responsabilité ne t’appartient pas,elle ne vous appartient pas ni hier, ni aujourd'hui et ni demain. C’est une situation qui vous a dépassé à l’époque toi et ton mari et vous avez fait au mieux pour votre enfant.
Citation :
« Je me sens perdue, je me demande parfois si je ne suis pas dans un deuil pathologique. Ou bien est ce impossible de faire le deuil de son enfant et ce que je vis est « normal » ? Je n’ai pas de réponse a ces questions…. »
Non tu n’es pas dans un deuil pathologique. Tu fais ton cheminement de deuil à ton propre rythme pas à pas, jour après jour, année après année. Ce que tu vis est normal. Il n’y a pas de limitation de durée quand on perd un enfant. Personnellement, je ne pense pas qu’on puisse faire le deuil de son enfant. Pour un enfant vivant nous sommes sa maman pour la vie et pour un enfant mort, mamange, c’est également pour la vie. L’essentiel, c'est qu’on ait envie de vivre, pour soi et pour les autres, avec les vivants. On n'oublie pas ceux qui sont morts, on y pense parfois mais pas tout le temps non plus car forcément il y aura toujours quelque chose qui nous rappellera cette épreuve ; un odeur, une chanson etc … ou tout simplement une étape de la vie… Cette fragilité, j'en ai fait mon jardin secret mais également ma force pour avancer... C'est pourquoi j'associe souvent deuil et pardon: pouvoir se souvenir d'eux sans souffrir. C'est ça l'apaisement . Un chemin qui ne mène qu'à l'instant présent en libérant l'instant à venir.
Prends bien soin de toi, je lis sur ta signature que l'anniverciel de Charly approche, une pensée pour ton fils