Comment aller de l'avant?

J'ai beaucoup hésité avant d'écrire ici mais aujourd'hui je me lance. Cela fait un mois et demi que j'ai perdu mon ange et je me sens au fond du trou.
Lorsque j'ai accouché de mon petit garçon je pensais que c'est une épreuve très difficile à passer et que cela passerait vite, que j'oublierais vite. Mais non je n'oublies pas, au contraire. Je pense tout le temps à lui, je me dis tout le temps qu'il devrait être encore là, dans mon ventre, qu'il devrait être de telle taille, qu'on devrait commencer à lui acheter des petites affaires... mais non, il n'est plus là et je ne suis plus enceinte.
J'en veux à la terre entière, je suis très en colère contre mon entourage car ils ne comprennent pas. Tout le monde pense que ce n'est rien, que ça fait déjà un mois et demi et que c'est passé. C'est tellement dur. Je n'ai pas perdu un foetus, comme beaucoup disent, j'ai perdu mon fils, mon premier enfant. J'ai envie de crier que je suis mal et triste. ça me fait tellement mal que tout le monde s'en fiche, que je ne veux plus voir personne. J'ai envie de me mettre dans un trou et de ne plus en sortir.Au fond de moi, j'ai pas envie d'être dans cet état, je voudrais que tout aille bien. Mais je ne vais pas bien. Je sens un vide immense à l'intérieur de moi.
Ma soeur est enceinte, nous avions la même DPA. Je n'arrive pas à lui parler de sa grossesse, à lui demander comment va le bébé. Je sais qu'elle est très triste pour moi, mais je n'arrive pas à faire comme si de rien était. Je sais que mon attitude n'est pas bien mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à contrôler. De plus, aujourd'hui j'ai appris qu'une amie très proche est enceinte. Elle est tombée enceinte quand moi je donnais la mort. Malgré qu'elle ait été très délicate en me l’annonçant je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer. Je suis pourtant contente pour elle, mais ça me fait mal. Elle ne s'est pas vexée du tout et m'a dit qu'elle comprenait et que j'avais tout à fait le droit de pleurer. Mais voilà, elle comprend, mais elle est heureuse et moi malheureuse.

Comment faire face à tout ça? Comment arriver à avancer malgré tout? Je sais que ce sont les choses de la vie, c'est injuste et je ne peux m'empêcher de pleurer mon bébé. Je voudrais revenir en arrière, je voudrais qu'il ne se soit jamais rien passé, qu'il n'ait pas été atteint de trisomie 21... Combien de temps ça va durer comme cela? J'ai peur de ne jamais m'en remettre.

Bonjour Ange90,
Ton message me touche beaucoup, car je me reconnais beaucoup. Nous avons presque la même date de départ de nos anges, le même nombre de semaines... je n'ai pas trouvé ton témoignage.. je ne sais pas si tu as toi aussi fait un img...Il y a 2 semaines je suis sortie de l'état de choc pour entrer profondément dans la tristesse, la colère, l'injustice de la vie, pourquoi moi? la colère contre tous les autres qui n'ose pas m'en parler...tout me faisait royalement *%$!!! j'ai essayé d'en parlé à ma mère qui me dit que les gens sont mal à l'aise et c'Est tout, elle change de sujet... je croyais qu'elle était différente mais même si elle est triste elle est pareil comme les autres, mon conjoint qui semble bien aller, je lui ai aussi "rentrer dedans":/ mais il est très compréhensif et m'a rasssurée...comment faire? en lisant des témoignages, tout le monde a sa façon e gérer, mais tout le monde reste avec la tristesse...Ce qui m'a permi d'avancer dernièrement c'est de réfléchir ce en quoi je crois, pour ne pas trouver la vie injuste, pour trouver des "réponses", car je réalise qu'en ne croyant en rien comme je faisais, c'est complètement injuste de vivre cela, on ne l'a pas mérité...donc je lis, j'écris, j'essaie de partager des choses sur le deuil périnatal via facebook pour changer justement la perception des gens et briser le silence sur ce genre de deuil pour tenter "d'éduquer/sensibiliser" les gens qui n'ont pas passé par là, donc j'ai l'impression que mon ptit bébé n'est pas mort en vain...si je peux aider une future mamange d'être mieux accompagner, de ne pas justement se faire dire ce que tu te fais dire, ça met un baume... je pense qu'il faut se trouver des petits buts, genre aujourd'hui qu'est-ce qui me ferait du bien? comment puis-je m'occuper de ma peine? pour ma part, une journée c'est écouter des films, une journée c'est aller prendre une marche, l'autre c'est écrire ici et pleurer, je dis bien des petits buts, au début juste sortir de chez nous c'était un méchant but...Dans un groupe de soutien, je me suis faite dire c'est quoi avoir trop de peine? et ca m'a fait réfléchir, car je m'empechais de exemple compter les semaines où j'en serais rendue pour ne pas avoir trop de peine... finalement j'en ai pareil à pas compter...j'essaie de me laisser le droit de faire des choses quand elles viennent, si j'y pense à combien je serais rendue aujourd'hui, ben je compte, j'y pense, ça va p-e me faire pleurer, mais au moins ca va sortir...Mais même si les autres te disent n'importe quoi, toi fait tout en tout pouvoir pour reconnaitre qu'il a bien existé ton petit bébé, car il était la dans ton ventre, il y a pas si longtemps... je pense à toi et à ton petit angexxxxxxx

Bonjour Ange90, 
Et oui ce que tu décris c'est notre quotidien.
AU début on est acculé par notre douleur, tout nous paraît lointain, insurmontable.
Apres on arrive à avancer à petits pas comme le dit laylou, on se fixe un objectif pour la journée : aujourd'hui je vais écouter mon album préféré, aujourd'hui je vais m 'acheter des croissants à la boulangerie, des trucs quotidiens mais qui font du bien.
Il faut que tu prennes soin de toi, que tu sois à l'écoute de tout ce qui te fait du bien. Si tu dois fuir les  gens pour éviter une situation qui fait mal et bien fuis, ne te force pas à faire celle qui gère e qui va bien.
Quand on reprend le boulot c'est pire, il faut remettre son masque de madame "je vais bien" alors qu'à l'intérieur c'est cassé et déconnecté.
Oui les gens sont mal à l'aise et même sa propre famille, les amis proches.
C'est ur d'être confronté à leur malaise car ils nous laissent un gros vide.
On aimerait tellement parler de nos petits bouts mais personne ne nous y autorise car ils sont gênés.
Je les trouve surtout irrespectueux.
Je n'attends plus rien des gens qui ne veulent pas aborder le sujet. Je me concentre unqiuement sur les personnes qui en valent la peine
On cherche plus d'authenticité dans ces moments là
Tu vas avancer, je n'en doute pas même si ton chemin te semble long et tortueux.
Reste bien entourée et prends bien soin de toi

Plein de pensées à toi et ton petit ange

Merci pour vos messages. Cela me montre que je ne suis pas seule dans cette situation qui nous semble insurmontable. Sandrine, c'est exactement ça, ça fait mal d'être confrontée au malaise des gens, c'est comme si ils ne laissaient pas le droit à nos anges d'exister, qu'ils ne leur reconnaissaient pas ce droit. Et pourtant nous avons besoin de les faire exister et de parler d'eux.
Je vais encore plus mal depuis que j'ai repris le travail il y a 2 semaines. Ma collègue qui partage mon bureau est enceinte (on en était au même terme) et j'ai pensé plusieurs fois à m'arrêter car c'est dur de faire comme si de rien n'était alors que je me suis détruite à l'intérieur. Mais j'essaie de résister et je craque en rentrant chez moi le soir.
Ma psy m'a proposé d'écrire une lettre à mon ange mais je n'y suis toujours pas arrivé.

Laylou, oui j'ai subi une img, mon ange avait une trisomie 21. Merci pour ton témoignage et tes précieux conseils, ça fait du bien. Je crois que la phase de la colère est inévitable et incontrôlable. ça me peine qu'autant de mamanges se sentent incomprises et seules.

Douces pensées à vous et à Elouan et Thomas vos anges

bonjour ange90 out ce que tu dis est vrai je suis dans la même situation mon ange est parti le 06 mai dernier img a 32 sa+2 jours pour spinabifida
 comme toi j'ai dans mon entourages des amies et connaissance qui on eu leur bébé car on était a peu prêt au même terme il m'est difficile de les voir avec leur bébé de voir des femmes enceintes
 pour moi ce mois de juin est difficile car c'est le mois ou mon ange devait naitre
 quand aux gens c'est vrai il ne faut rien attendre d'eux certains comprennent mais...ma famille est un vrai soutien ils ont toujours était présents depuis le début et le sont encore j'ai la chance quand même d'avoir mes 2 enfants pour garder la tête hors de l'eau et un mari aimant et présent
 mais ça reste douloureux et difficile un vide s'est créé je vais au cimetière tous jours je pense qu'un long chemin nous attend courage a toi et bisous volants a nos anges

Bonjour a toutes

je suis nouvelle dans ce forum mais quand j'ai vu le sujet de cette discussion, cela m'a tout de suite interpellee car depuis le 20 juin, je me la pose tout les jours: "Comment allez de l'avant???"...
j'ai perdu ma grossesse a 8Sa alors que je commencais a peine a me rejouir de mon etat, alors que j'avais encore des tas de projets et des choses a faire, a vivre...j'ai encore beaucoup de mal a en parler. Le plus dure ce que je suis medecin et que les femmes enceintes c'est mon quotidien et j'en vois tellement qui viennent pour une IVG que parfois etre professionnelle est tres dure...Heureusement que j'ai le meilleur des maris. il m'est d'un grand reconfort...

Raissa comment aller de l'avant??? honnêtement on a pas trop le choix. on le fait est c'est tout. on prend un jour après l'autre, on fait un pas après l'autre. quelques fois il faut accepter de tomber, de reculer mais cela pour mieux avancer.
notre peine est minimaliser de beaucoup. famille/amis... on se sent seule. il faut trouver les bonnes personnes pour pouvoir en parler.
ici tu trouvera toujours une écoute et un soutien, n'hésite pas a poser tes questions.

pour ce qui est de ta profession je te comprend tout a fait, je suis infirmière en pédiatrie dans un centre mère et enfant, je vois des femmes enceintes tous les jours, j'entend des bébés pleuraient tous les jours.... dans mon service on a souvent des enfants maltraités et cela me brise le coeur.... mais si tu as choisi médecin comme métier c'est pas pour rien. 
je sais pas comment c'est a johannesburg mais en france les médecins s'offrent le droit de refuser de pratiquer les ivg mais doivent du coup orienter la patiente vers un médecin qui accepte de faire ce geste.

Merci calinox pour ton message. Ici aussi tu as le droit de refuser de faire une IVG. Mais en tant que medecin, je n'ai jamais ete contre cette pratique. j'estime que chaque femme a le droit d'avoir le choix et que chaque enfant doit etre voulu, desirer et attendu....Mais c'est juste qu'en ce moment c'est plus dure pour moi. En plus, je n'ai pas tellement d'amis ici car cela fait a peine une annee que je vis ici donc le soutien de ma famille me manque aussi...
@Toutes: Je sais que c'est personnel mais ca m'aiderai de savoir si apres la perte de vos anges, vous avez  subi une baisse de la libido...J'en suis la...       
Mais j'ai un peu d'espoir car il y a 2 jours, j'ai echappe bel a un accident routier qui aurait pu mettre fatal. je m'en tire avec une belle bosse et une grande envie de vivre. Cela m'a servi d'electrochoc . Et je compte sur ca et aussi sur vous pour me redonner envie de me battre et de redynamiser mon couple ...

pour la baisse de la libido.... euhhh lol
j'en ai pas eu donc je peux pas trop t'aider. 
après ne t'en veux pas de pas trop avoir envie de faire la chose, ton corps a subit un traumatisme en même temps que ton psychisme je dirai c'est comme tout avec le temps tout revient

Bonjour,
Je viens de perdre ma fille Sofia cela ne fait même pas 1 semaine mais chaque jour, de nouvelles questions surviennent, ou de nouvelles pensées... C'est dur mais il faut aussi penser au positif dans notre vie, même si cette tragédie nous bouleverse à jamais. Il faut apprendre à vivre avec cette peine. quand les gens me disent que notre fille avait un beau prénom cela me chagrine encore plus car jamais je ne pourrai appeler ma fille, ni la serrer dans mes bras.... J'essaie de ne pas me projeter dans ce qu'aurait pu être ma vie si ma grossesse avait été normale. Cela fait trop mal.
Je n'en veux à personne car il n'y a personne à blâmer mais je voudrais revenir  en arrière, l'époque où je ne souffrais pas.
Chaque soir pour me consoler je fais un câlin virtuel à ma fille, j'embrasse ses mains et cela me réconforte mais chaque matin la peine revient et l'incompréhension... L'éternel pourquoi?
Peut-on ensuite avoir une grossesse normale? Peut-on espérer avoir un bébé en santé?
B.

Bonjour à toutes,

J'ai un peu déserté le forum. Je vois que d'autres ont réagi à ce sujet. Cela fait un mois que j'ai écrit ce sujet. Parfois je vais mieux et parfois je replonge. J'ai l'impression que je fais les montagnes russes dans mon deuil. Cette semaine était très dur pour moi : ma collègue qui est enceinte (on avait le même terme) part en congé maternité. Je ne pensais pas que cela me ferait aussi mal... J'aurais aussi du partir chez moi, préparer l'arrivée de mon bébé... Cela me renvoi encore en pleine face le fait que mon Ange n'est plus là. C'est tellement dur. Mais je crois que le fait de prendre conscience que notre petit trésor est parti fait partie du processus de deuil. C'est très dur mais nous devons passer par là.

Depuis ce mois-ci nous avons repris les essais pour bb2. Eh oui, Raissa, j'ai eu une grosse baisse de libido alors qu'avant je n'avais pas de problème. Je crois que tant que la dpa n'est pas passée, je n'arriverai pas à penser à un autre bébé. Je suis sûre qu'un jour j'aurais un bébé en bonne santé mais je pense que j'ai besoin de me laisser du temps. Le temps de pleurer mon ange, le temps de faire mon deuil. Voilà j'en suis là. J'avance à petits pas. Je suis une thérapie qui m'aide beaucoup. J'arrive à présent à accepter que mon bébé était atteint de t21. Mais je n'accepte pas encore qu'il ne soit plus là. Je ressens une grande culpabilité et je travaille beaucoup sur ce sentiment.

Barbarag, c'est dur d'accepter que notre Ange n'est plus là, que notre grossesse s'est arrêtée. Mais il faut prendre le long et tortueux chemin de l'acceptation, qui est le chemin du deuil. Je sais que c'est dur aussi de prendre ce chemin. On se protège et on essaie de ne pas entrer sur ce chemin, mais il arrive un moment où nous n'avons plus le choix, c'est le seul chemin qui nous reste.

Douce pensées à nos anges

Bonsoir à toutes,
Je lis beaucoup vos messages sur ce forum mais je réagis peu. Mais là je suis tellement troublée de vous lire... c'est exactement ce que je ressens. cela fait 2 mois pile aujourd'hui que Paul s'est envolé et pendant ces 2 longs et terribles mois les hauts et les bas n'ont pas cessé. Plus j'avance et plus je trouve les bas difficiles et douloureux. Ma meilleure amie a accouché d'un petit garçon un mois après moi. Le sien est magnifique et en parfaite santé. je me suis forcée à passer du temps avec elle mais quelle torture... J'ai tenu bon tout le temps mais il m'a fallu 2 semaines pour m'en remettre. Des bébés naissent partout autour de moi, c'est atroce...
Mais le plus difficile c'est le manque de compréhension des autres, les silences gênés ou les remarques "bienpensantes" mais horriblement blessantes. à croire que pour eux 2 mois c'est bien suffisant pour oublier...
Aujourd'hui j'ai compris quelque chose, je vivais un ÉNORME BAS et en repensant à toutes les choses horribles qui nous sont arrivées, je me suis dit "qui a vécu toutes ces horreurs dans mon entourage?" personne. Personne n'a eu à vivre tout ça alors personne ne peut nous "juger" ou nous donner des conseils pour surmonter la perte de notre bébé. Alors j'ai décidé que la seule personne qui aurait le droit de me dire quelque chose et que j'écouterais serait celle qui me raconterait une histoire comme la mienne. Les autres pourront toujours me dire des choses, je ne les écouterais plus.
J'ai eu l'impression d'aller mieux après ça.

De gros câlins à nos anges

Deux mois sans toi mon bébé... Je t'aime terriblement mon ange Paul