Je déteste...

Je déteste ce sentiment d'ambivalence. La pensée à mon petit homme que je ne connaîtrai jamais, que j'aurais tant voulu voir, voir grandir, prendre... L'amour que j'ai pour lui. Versus ce que je vis avec ma petite espoir Amélia, que j'ai dans les bras, que j'aime de tout mon coeur, elle aussi. Je ne peux m'empêcher de me dire que j'aimerais tant avoir Gabriel avec moi, dans mes bras, le caresser. Et là, la pensée du fait que s'il était avec moi, je ne connaîtrais pas ma petite princesse, c'est elle que je n'aurais pas avec moi. Dans le cas où Gabriel avait été correct, je n'aurais pas su que j'aurais une autre belle petite fille et qu'elle serait si formidable, mais là je le sais... Vous comprenez ce que je veux dire, je le sais. Comment ne pas culpabiliser envers l'un comme envers l'autre. Est-ce que c'est les deux ans de Gabriel qui approchent en juin, le fait que c'est lui qui aurait dû porter le coussin d'alliance (aidé de sa grande soeur) pour notre mariage, mais qu'il ne pourra y assister que depuis son nuage? J'aimerais tellement pouvoir le prendre une fois, le toucher... J'ai pu toucher sa main et son pied au travail, mais avec des gants puisqu'il était dans le formol... Toucher son fils avec des gants, quelle horreur! Comme s'il était dégoûtant. Il avait pourtant le plus joli pied et la plus belle main du monde.

Foutu sentiment!!!!

Tu dois vivre ce bonheur et ta tristesse te rattrape. Tu as à la fois toutes les raisons d'être triste pour ton ange et toutes les raisons d'être heureuse pour ton bébé présent.
Ton esprit est tiraillé.
Amélia serait peut-être dans votre famille, tu sais, parfois, une grossesse arrive sans qu'elle soit prévue (une pensée à toutes celles qui, attendant patiemment le retour de couche, se sont rendu compte qu'elles allaient enchaîner une 2ème grossesse)

Il y a des dates difficiles. Et nous sommes conscientes qu'il y a tant d'évènements où nos anges nous manquent plus que jamais... C'est à ce moment, qu'on sait que le deuil n'est jamais fini et ne le sera jamais.

Là-haut, je suis sûr que Gabriel est heureux de voir grandir sa petite soeur. Il veille sur ses soeurs, sa maman et son papa. Et il veut le bonheur de tout ce petit monde !

Bon courage

marie eve combien de fois je lai ressentit aussi... moi aussi capucine naurais tout simplement pas pu etre là car on l'a conçu jaurai du etre enceinte de 30sa..
Vouloir avoir ces bébés et se dire mais si cetait ainsi je naurais pas ce petit bébé là dans mes bras!
puffff que cest compliqué. on se sent coupable de penser ainsi desfois.

En vous lisant à sens différent, moi j'ai une peur et je le sais !
J'ai tres tres envie d'etre enceinte et de pouponner car j'attends ca depuis longtemps
Si je pouvais je le ferais de suite
Mais j'ai peur, et je suis pas prete ca c est sur ! Peur de me dire oh je suis enceinte Gabrielle est là ! et dans ma tete s est ce à quoi je pense !

Pour cette raison, je ne veux pas changer mes plans pour un second enfant.
Mais plus le temps passe, et plus je me dis que finalement dans notre vie, ça ne se déroule pas selon nos plans. Pour un tas de raisons. Et à l'inverse, parfois, il arrive des choses qu'on n'attend pas. Elles s'invitent dans notre vie.
Si Victoire avait survécu à sa dysplasie bronchio-pulmonaire, je sais bien que nous n'aurions pas eu d'autres enfants. Et cela même si je désirais au départ une famille nombreuse. Et j'acceptais l'idée que notre petite fille à la santé fragile serait fille unique. Alors que quelques semaines plus tôt, cela m'était inconcevable.
Et quand elle est partie, il m'a fallu des mois pour faire le chemin inverse. Pour me dire que je pouvais changer ce projet, que je n'étais pas forcé de vivre toute une vie sans enfant. Qu'un jour, j'avais rêvé d'une famille avec plusieurs enfants. Et je me suis autorisée de désirer un second enfant. Et je veux attendre une année. Comme je l'aurais fait. Une année après la DPA? Non ça me semble long. Alors une année après sa naissance...
Parfois je songe à toutes ces vies potentielles qui s'en vont à chaque cycle. Et s'il s'y cachait un enfant que j'aurais dû avoir...

Et à un moment, je dis STOP ! Vinie, arrête de délirer ! La vie arrivera quand elle arrivera. Je dois prendre la pilule 2 mois à cause d'un vaccin et ensuite, on laisse venir. Sans calcul. Sans protection. On verra.
Et si la mort de Victoire doit nous apporter la vie d'un autre bébé. Et bien je crois que je dirai : ENFIN ! enfin il sort quelque chose de positif de ce malheur. Et constater qu'il en sort quelque chose de positif ne signifie pas que ça m'enlève du chagrin. Simplement que tout ne sera plus tout gris.
Et de dire, un jour, à ce bébé espoir que ses parents s'aiment tellement et aiment tellement la vie qu'ils l'ont désiré, qu'ils l'ont espéré peut-être encore plus fortement que d'autres parents parce qu'ils connaissent la valeur et la fragilité de la vie. Que s'il n'a pas le chance de pouvoir jouer avec sa grande soeur, il doit croire qu'il a un petit ange qui le regarde grandir avec bienveillance. Et même si je serai sans doute la plus triste de ne pas les voir jouer ensemble, je serai celle qui lui cherche des compagnons de jeux pour qu'il ne se sente pas seul.