j'ai le sentiment de l'avoir abandonée...

Voilà nous avions choisi bien avant de savoir que notre fille était atteinte de trisomie 21, que s'il y avait quelque chose on ne garderai pas l'enfant...
1ere echo nuque un peu epaisse mais on me dit de ne pas m'inquiéter et de faire la prise de sang des marqeurs sériques dans les 2 jours, apres plusieurs semaines d'attentes, le résultat prise de sang est très mauvais : 1 risque sur 40, donc on me propose l'amniocenthèse.
Pendant l'amnio il y a une écho et on me propose de voir le sexe alors j'accepte... ho étonée c'est une fille j'étais quasi sur de faire un pti gars.. Mais hyper joyeuse à l'idée d'avoir une princesse et d'imaginer à l'avance elle et son pere.
4 jours apres on m'appelle pour me dire de venir a la mater.. j'ai tout de suite compri et fondue en larme..
on nous propose l'ing et on accepte.. 1 semaine après j'accouchais..
Bref tout cela pour dire qu'avec la trisomie 21 les enfants peuvent vivre meme s'il y à bcp de complication qui ne sont détectable qu'à la naissance alors maintenant je culpabilise, pour moi c'est nous qui avons fait le choix de lui briser les ailes... ce n'est pas elle qui est partie d'elle meme.. on a eu le choix à faire..
Et de l'autre coté ma raison me dit que je ne pouvais lui offrir un vie "de merde", car avec tout les problemes qui y sont lié...
Et ça me met en colère intérieurement quand on me dit "vous avez fait le bon choix, ca n'aurai pas été une vie pour vous, pour votre couple etc.."
Mais franchement!!! je m'en fou de ma vie à moi!! quand c'est son enfant on donnerai volontiers la sienne pour le sauver...
La culpabilité me ronge de l'intérieur et mon mari ne me comprends pas j'ai tellement l'impression de vivre ça toute seule..
Est ce que quelques unes d'entre vous qui on eu le dur choix comme moi me comprenne?

J'ai l'impression de me lire il y a quelques années... Les mêmes questions, les même sentiments... J'ai fait le choix deux fois d'interrompre la petite vie qui grandissait en moi... Mes bébés étaient viables mais lourdement handicapés parce que pas de cervelet, microcéphalie et mauvais système nerveux... Mais viable tout de même... Ton drame est tout récent. C'est plate à entendre, mais donne-toi du temps... On finit par se pardonner avec le temps...

Courage...

Bonjour,

Je me lis également dans tes écris, nous avons choisi de débrancher notre fils, sachant toutes les complications qu'il aller avoir ( lourdement handicapé mentalement ) . Pour nous ,le voir souffrir, ne pas être comme les autres enfants, ça n'aurait vraiment pas étais une vie pour lui et pas du tout envisagable. Des fois j'ai toujours la peur qu'il m'en veuille de ce geste . Mais nos première priorité c'étais son bonheur, sa durée de vie et surtout sa qualité . J'aurais préférais que mon couple en prenne un coup que de se faire ce lourd choix et l'avoir en bonne santé .

tous les jours quand je lui parle au couché je lui dis que je l'aime et je lui demande pardon... car le fait d'imaginer qu'elle puisse m'en vouloir remet le couteau dans la plaie... C'est sur que nous avons fait ça pour sa qualité de vie à elle et non pour la notre.. mais aussi pour celle des suivant car s'il nous arrive malheur qui s'en occupera? ses freres ou soeurs à venir? c'est aussi pour eux.. mais vraiment pas pour nous (enfin pas pour moi.. le papa ne s'exprime pas trop.. mais je pense qu'il est d'accord avec moi)!
J'espere ne jamais avoir à refaire ce choix... car déjà que je ne me pardonne pas, je ne pense pas le supporter à nouveau..

je vous embrasse, merci de vos message, je me dis que je "suis normale" si d'autres ont eu se sentiment

Jenny oui tu es normal ne t'inquiète pas

Mais comme tu dis, c'est vrai quand nous parents viendront à nous décéder qui s'en occupera ? Et puis être placé dans un centre, loin de son enfant ou ses parents ça doit être très dure.

Tu dois apprendre à te pardonner, relis un peu tes écrits, toi même tu dis que tu as fais ça pour elle et donc c'est le meilleur geste que vous avez pus lui faire . Courage !

oui je sais que je dis des choses complètement contradictoire... Du coup je suis vraiment perdue, j'ai l'impression de ne plus arriver à réfléchir....
je suis extrêmement fatiguée et je dors vraiment très peu alors ça en rajoute...
De + j'ai déjà repris le travail car je me suis dis que ça me ferai du bien (c'est qu'au moins la journée je suis tellement concentrée pour ne pas faire de connerie que je ne laisse pas la place à mon chagrin..) j'ai hate d'etre au soir tellement je suis fatiguée et au moins c'est de "la bonne fatigue", pas celle des pleurs de toute une journée... mais non je ne dors pas plus... Pourtant je reve d'une nuit de 8h complète sans rien qui me reveil, une nuit "réparatrice" comme on dit. Mais ma tete pense trop.. ça doit fumer la dedans

Jenny, j'ai 41 ans et ai eu peur aussi de l'amniocentèse mais nous avions décidé aussi que si l'enfant était atteint de maladie, nous interrompions (malheureusement) la grossesse. Heureusement, les résultats de prise de sang m'ont évité celle-ci. Ce n'est pas pensable -enfin pour nous- de mettre un enfant au monde pour le voir et le faire souffrir ou le placer.
Tu te sens coupable et c'est tout à fait légitime ; les erreurs de résultat sont quand même rares au 21ème siècle et même si l'enfant peut vivre, la question à se poser est : dans quelles conditions ?
Tu l'as dit toi-même dans ton écrit : la décision a été prise par amour pour votre fille, vous saviez que vous alliez en souffrir mais vous avez pu prendre une décision qui vient du plus profond de votre coeur et personne ne peut remettre en cause le sentiment des parents.

Catherine

merci Catherine...
mais je n'y peut rien j'ai une grosse culpabilité en moi...

Jenny, prends du temps pour toi.
C'est une énorme décision que tu as due prendre et c'est totalement crève coeur pour un parent comme situation.

Je n'ai pas été dans ta situation alors je ne peux pas témoigner de mon expérience. Par contre, j'aimerais te dire que dans mon cas aussi, mon conjoint ne réagit pas beaucoup. Il a vécu son deuil très fort dans les 24-36 hrs et par la suite, plus rien. Il parle rarement de Roxane. Je sais que lui aussi a bcp de peine, mais il la vit autrement et c'est surment le cas de ton conjoint. Alors je t'invite fortement à venir écrire aussi souvent que tu en auras besoin sur le forum et/ou consulter un psy si c'est accessible pour toi. D'une façon ou d'une autre, il faut que tu en parles. Personnellement, quand c'est trop difficile, j'écris. Je tiens un journal et ça m'aide. La culpabilité c'est humain, c'est ce qui nous sépare des animaux, mais il faut la surmonter lentement, puisque personne n'est coupable de faire un choix rationnel.

Bisoux

Bonjour Jenny,

C'est la première fois que j'écris et les histoires de tout le monde me touche et vienne me chercher mais la tienne me ressemble beaucoup. J'ai du prendre la décision d'interrompre ma grossesse pour ma petite cocotte à la mi-octobre qui avait une malformation cardiaque majeure et qui entrainait des opérations multiples à coeur ouvert en plus, qu'elle aurait perdu 20% de ses capacités mentales à chaque opération. Excuser mes mots mais, la mettre au monde aurait été un vrai "calvaire" pour elle et pour nous. J'ai déjà une belle petite puce de 7 ans qui a une déficience intellectuelle profonde ce qui veut dire qu'elle n'a qu'entre 4 et 8 mois d'âge mental. J'ai fait une dépression majeure en début d'année 2012 et j'ai été obligé vu mon état de la placer dans une ressource intermédiaire. Le sentiment de culpabilité que j'ai eu face au placement de ma grande a été un déchirement inimaginable. Ça fait tellement mal...

Je pense encore à mon bébé Lindsay que je n'ai pas pu bercer, allaiter, cajoler, et ainsi de suite et encore là ça fait mal très mal. Voilà pourquoi je suis maintenant sur le forum afin de me sentir comprise.

Bref, je veux tout simplement te dire que malgré le fait d'avoir un enfant handicapé et dont je défendrai toujours ses droits, j'ai quand même décidé d'arrêter ma grossesse de mon petit ange car je savais ce qui l'attendait.

Tous les deux je crois que nous avons fait le bon choix, nous avons utiliser avec sagesse notre pouvoir de choisir. Reste que nous avons un deuil à vivre et il faut faire confiance à la vie, ce qui s'avère une tâche plus difficile.

La culpabilité s'est humain mais y rester trop longtemps peut devenir très malsain. Ton bébé t'aime et il veille sur toi.

Je te souhaite le meilleur, merci pour ton partage ça m'a enfin permis de m'exprimer un peu.

Prend soin de toi xxx