Reprendre le boulot... tellement de questions!

Je voudrais savoir si reprendre le boulot à aidé certaines d'entre vous?

J'arrive à la fin de mon congé de maternité, je dois reprendre la semaine prochaine, mais le coeur n'y est pas.
Pendant ma grossesse, des mots difficiles dit par de mes patrons mais pas directement, me font garder une rancoeur envers eux, et je ne peux leur en parler au risque de mettre mes collègues dans l'embarras. D'autre part, dans mon travail je prends en charge des patients, et je me sens incapable de gérer leurs plaintes, si dérisoires... le contact avec les gens m'est devenu difficile.

En plus, dans mon cabinet, la plupart des grossesses se passent mal, et ayant perdu mon ange, j'ai peur d'être parmi celles touchées par la "malédiction"... c'est irrationnel, mais j'ai peur que cet endroit fasse du tort au prochain bébé!
Je suis en essai bébé, pour l'instant pas de petit espoir en vu mais je m'inquiète déjà... mais en même temps je me dis que si bébé espoir met encore 6 mois à venir je ne peux pas rester éternellement à la maison à l'attendre. Y'a pas d'arrêt maladie pour essai bébé et j'aurai pas assez de congés pour 6 mois par exemple!

Pour rajouter à cela, ma dpa sera le 23/2, et je devrai reprendre le 20...

Et en même temps, je me demande si reprendre le cours de ma vie normal ne serait pas un cap à passer, et avec le cap de la dpa ce n'est pas ce que mon corps attend aussi pour pouvoir accueillir un petit espoir...?

Qu'en pensez vous? Est ce que retourner bosser peut aider un peu et ces sentiments qui se mêlent ne sont que de l'appréhension ou bien je devrais demander à encore rester un peu à la maison...?
Je suis perdue... je ne sais pas ce qui est bien, ce qu'il faut faire, ce qui sera le moins pire en fait!

Mon ange me manque, l'approche de la dpa me mine car je me dis qu'en ce moment, il aurait du arriver à la maison... remplir notre maison de bonheur et ce n'est pas le cas, c'est un silence et un vide énorme qui me désole chaque jour. Je suis perdue...

Merci à celles qui me répondront...
Baisers volants à tous nos anges...


Maman t'aime Mathis chéri...

À te lire, ça ne semble pas un bon moment pour que tu retournes travailler maintenant. Bien sûr que ça pourrait te changer les idées, particulièrement en cette période où ton ange vous aurait rejoint à la maison, mais il y a trop d'éléments contrariants, du moins à première vue, pour que ce retour soit salutaire pour toi. Je ne sais pas si c'est possible de par la nature de ton travail, mais est-ce que ce serait possible de changer de département dans l'hôpital, ou d'endroit, ou carrément de travail, question de ne pas retomber dans un environnement négatif ? Si non, si j'étais toi, j'envisagerais reporter ton retour.

Merci de ta réponse! Malheureusement non je ne peux pas changer de service je travaille dans un cabinet privé.
J'avais songé à chercher à changer de travail mais en me renseignant, si je n'ai pas un an d'ancienneté je ne pourrai pas avoir de congé parental, et je tenais à le prendre pour mon ange, donc je pense que si un petit espoir nous rejoint je le voudrai aussi...
Je serai toute façon arrêtée dès le début d'une prochaine grossesse, donc je préférais garder mon job que d'en changer au risque de partir peu de temps après avoir commencé ailleurs en plus! J'avoue que j'espérai attendre bébé espoir avant la fin du congé de mat, ça aurait faciliter mon questionnement même si ça parait un peu égoïste dit comme cela...

Je suis plus objective sur ma vie, j'arrive pas à prendre de décision, je suis à l'ouest! alors je me dis que peux être vos point de vue m'aideront à me rendre compte de ce qui peut être bien pour moi!
La psy ne m'a pas aidé pour cela pour l'instant...

Je te répond vite vite car je doit partir ( je te récrie a mon retour ) Je suis dans la même situation que toi . j'ai décider de reprendre le travail a mi-temps . j'ai fais mon premier shift hier soir.. juste un petit 3h30 . j'avais tellement peur de revoir mes collueges de travail ... tout c'est bien passé . j'ai été capable de géré les réaction des gens , bien beau dire que tout le monde étais au courant, mais dans un hopital de plusieurs centaine d'employer on s'entend pour dire que c'est pas tout le monde qui étais au courant de ma fausse couche... se fût une premiere journée stressante, j'avais l'impression d'etre empoté , mais se fût quand même malgré tout un beau retour..

Je crois qu'on appréhende beaucoup et qu'au finale sa se passe bien.. sa ma fais du bien de retourné un peu a la vie normale.. j'ai pas encore vu mon chef de département, je suis stressé a cet idée de le revoir, sa se fera demain, mais apres jme dit que tout va avoir été fais!
bon courage!!

je n y suis pas retournee j ai demissionné .. je em revoyais enceinte dans mesrayons ... et la nourrice de mon ainé m a laché et j ai pas trouve d autre personne qui acceptait de prendre mon fils tot et tard ..
je ne regrette pas mon choix car c etait le moment de repartir de zero (je suis en passe pr devenir ass maternelle agreee)..
a toi de voir ce qui est le mieux pr toi <3

Tel que tu conçois ta situation, et que je la perçois en te lisant, la psy n'aurait probablement pas pu t'aider.


Par expérience, j'ai vu que malheureusement, lorsqu'il est temps de revenir au travail suite à la perte d'un ange, et que le cours des évènements ne va pas de soi, la plupart des barrières viennent de nous-mêmes : on s'attache à ceci et cela, on pense à tel privilège qu'on ne veut pas perdre, on cherche à ce que tout cadre selon notre volonté, et au final, on perd tout. Désolée pour le pessimisme, mais je vais te raconter mon expérience et tu comprendras, en souhaitant que tu parviennes à prendre des initiatives plus stratégiques que moi !


Je suis kinésiologue (sous spécialité de la médecine qui encadre la performance sportive, les blessures musculo-squelettiques et qui prévient la maladie par l'activité physique et les bonnes habitudes de vie). Je travaillais dans un cégep (pallier d'études équivalent à un pont entre le lycée et l'université en France) depuis 12 ans. J'avais un statut de contractuelle donc à chaque trimestre, ils me réengageaient. Il m'est arrivé de m'absenter pour 1-2 trimestres, ou de travailler moins par périodes, selon mes engagements ailleurs. Qu'à cela ne tienne, ils me réengageaient toujours à bras ouverts, le plus souvent avec de nouveaux défis afin d'entretenir mon intérêt.

Étant donné la nature de mon travail, lorsque je suis enceinte, je suis placée en retrait préventif. Mon coordonnateur n'aime pas trop - normal, ça fout le bordel dans la logistique, mais n'en faisait pas trop de cas. Hors, au cours de l'année 2012, j'ai fait 4 fausses couches. Les 3 premières sont survenues si précocement que le départ en préventif n'a pas eu lieu. J'annonçais tout de même mes grossesses afin d'aider à trouver rapidement mes remplaçants. Pour la 4e fausse couche, survenue à 10 SA, j'ai eu le temps de quitter en retrait. Mais comme nous n'avons pas de congé de maternité ou de maladie suite à une fausse couche, j'ai du rapidement me remettre en forme en prévision du retour au travail et ce, même si j'étais bien mal en point physiquement et mentalement. Mon conjoint ne voulait pas que je retourne travailler après cette 4e fausse couche. Il tenait à ce que je me refasse une santé et que je prenne le temps de considérer une réorientation de carrière, ce dont je parle depuis un moment. Il disait que le fait de mijoter de nouveaux projets professionnels me permettrait de reprendre confiance en l'avenir et de penser à autre chose que bébé espoir. Pour ma part, je tenais mordicus à reprendre ma routine au cégep, d'abord pour les considérations financières, ensuite parce que je croyais que le fait de retrouver mes collègues ainsi qu'une clientèle agréable me ferait du bien.

Et bien surprise ! Le collègue qui avait pris ma relève à la direction de la salle d'entraînement a refusé de m'attribuer ne serait-ce qu'un quart de travail. Aucune promotion de mes services spécialisés, pourtant lucratifs pour le service et habituellement en demande, n'a été faite. On ne m'a pas offert de reprendre la tâche d'assistante entraîneure de l'équipe de triathlon, alors que le nombre d'athlètes a augmenté et qu'on aime bien mon expertise qui permet d'économiser un salaire de physiothérapeute. Aucun rappel du cours spécialisé à l'intention des futurs intervenants d'urgence, lui aussi apprécié, n'a été adressé aux étudiants. On m'a assigné un seul cours de vélo de groupe, dans un seul secteur d'activité. Le minimum requis afin que je ne puisse pas porter plainte contre eux. Lorsque la question des honoraires a été abordée, on m'a dit que je devais faire mes preuves si je voulais être augmentée, alors que je faisais mes preuves depuis 12 ans !

Je me suis sentie incroyablement trahie par tous ces gens que je considérais, depuis tout ce temps, comme des amis. Un seul collègue s'est fâché en réunion et a pris ma défense. Alors que j'ai fait violence à ma santé, en quelques sortes, au nom de la responsabilisation et du devoir professionnel, me consolant sur la foi que le jeu en valait la chandelle puisque l'environnement constructif et l'amitié des collègues me feraient du bien, au final, il n'en fut rien.

Au début octobre, l'hématologue qui devait ajuster ma médication avec les suppléments de progestérone, a trouvé que j'avais très mauvaise mine. Elle m'a mise en congé de maladie. Personne du cégep n'a repris de mes nouvelles depuis. On m'a fait savoir que je n'étais plus la bienvenue en cette période de vie où j'essayais d'agrandir ma famille. Les 12 années passées n'existaient plus.


Nul besoin de te dire que ce fut une épreuve qui a exacerbé la peine relative à la perte de mes anges. Non seulement ma vie de maman était un échec, mais en plus, ma vie professionnelle, importante pour moi, était aussi un échec. En prime, j'ai perdu des amis.

Quelques jours après avoir cessé de travailler, j'ai consulté un service de recherche d'emploi en prévision d'un changement de carrière, comme j'aurais fait, mais avec le coeur plus léger, si j'avais suivi les conseils avisés de mon conjoint.


Évidemment les retours au travail ne sont pas tous aussi dramatiques suite à la perte d'un ange, mais j'ai pris le temps de te raconter mon histoire afin de te donner des repères pouvant te faire réaliser qu'il est possible de lâcher prise sur certains aspects. Parfois, avec du recul, on réalise que des éléments qui semblaient si importants ne l'étaient pas, et qu'on a parfois le don de créer des problèmes là où il n'y en a pas simplement parce qu'on veut tout contrôler, parce qu'on croit que le cours de la vie va obéir à nos moindres volontés.


Bonne chance ma belle !

je comprends bien ton état d'espritpour etre dans le meme cas que toi, ....au meme moment!
je reprends lundi prochain, je travaille en creche, et je gere aussi bcp de plaintes des parents ...sur ce qui ferait à nous notre Bonheur si simple ....un bébé!

moi aussi je me suis posé des questions sur ma réorientation, mais je prefere reprendre dans le cardre que je connais le mieux, pas envie de m'angoisser avec de la nouveauté maintenant, et puis, en me documentant un peu, juste 'apres un décès, après le traumatisme que l'on traverse, il n'est certainement pas le bon moment de prendre une décision aussi importante, on est submergées par ce qui nous enseveli, on est bien trop "à l'ouest" pour prendre une quelquonque décision, enfin c'est ce que je pense, j'aurai peur de le regretter plus tard

par contre j'ai tenu à informer les parents du décès de mon bébé, pour ne pas avoir à en parler devant les enfants, pour ne pas avoir à en parler avec eux tout court d'ailleurs

j'angoisse aussi la reprise, mais je suis sûre aussi que j'en ai besoin, qu'apres une periode d'adaptation un peu dure, ca ira

fais toi confiance ...

Bonsoir, si ça peut t'aider je te fais partager mon expérience.

Je suis infirmière et je travaille dans l'hôpital où j'ai accouché mais ce n'est pas là que Yanis est décédé. J'ai repris à la fin de mon congé mater mais ma DPA était passée de qques jours. C'est un petit hôpital alors ça avait fait vite le tour. Bcp de gens ont eu de l'empathie, mais aussi de la curiosité et des phrases à la con.ça m'angoissait de me dire que bcp savait et en même temps je m'étais dit que comme ça on me demanderait pas comment allait Yanis. Avant ma reprise j'avais informé une collègue que je ne voulais pas de questions et que j'en parlerai que si moi je le jugeais nècessaire et aux personnes dont je souhaitais, ce qui a été dans l'ensemble respecté. Pour ceux à qui j'ai raconté mon histoire les larmes ont coulé et m'ont montré que ce que je vivais étais insupportable. J'ai repris mi cotobre sur un week end car moins de monde pour une reprise ça suffisait et une quizaine de jours avant j'avais remis les pieds dans le service, histoire que le jour J je sois moins stressée et que mon retour soit un peu plus "naturelle".

Les premiers temps ont été terribles, j'avais l'impression d'étouffée, d'être renfermée avec tous mes douloureux souvenirs. je pense à mon fils tout le temps mais là c'était difficile et puis j'avais bcp moins d'interet pour mon métier, moins de compassion pour les gens et leurs histoires ou pathologies.. je ne me reconnaissais plus. Cependant même si ça a été dure, le travail m'a permis de reprendre un rythme social mais aussi me sentir utile et occuper mes journées. Au travail je pense à Yanis mais je n'ai pas le temps de me torturer l'esprit avec mes "Et si..." et petit à petit les habitudes ont repris le dessus.

Tout n'est pas comme avant, vu que je suis différente... je pensais que mon histoire me rendrait aigrie aurpès des patients, ce n'est pas le cas, je suis même bien plus attentive et quand un patient pleure, j'ai les larmes aux yeux...J'étais humaine mais grâce à Yanis, je le suis encore plus. Sachant aussi que si il avait vécu il aurait éé lourdement hnadicapé, j'ai une autre vison sur les gens handicapés. Bon par contre dans la vie de tous les jours je suis moins patiente et les gens et leurs petits problèmes m'énervent.. j'ai une copine là qui va divorcer, elle a perdu 10kgs, voit un psy et sous antidépresseur, a une femme de ménage car n'a pas la force d'entretenir sa maison.... bin ça, ça me dépasse... bin oui je suis pas devenue parfaite non plus!lol. Je n'arrive pas à être là pour elle. je lui dis souvent que moi je n'ai pas eu le choix, on m'a arraché mon garçon, je suis malheureuse comme jamais mais je n'ai pas de solution à mon problème alors que elle, il lui suffit de prendre un avocat...

Finalement même si les débuts sont durs, on a peur d'être regardé avec pitié, que les gens parlent, bon ils le font mais après tu te blindent et tu penses à toi et ton enfant, le travail est un échappatoire.Tout ce que j'entreprends dans ma vie aujourd'hui a toujours un lien avec Yanis. J'avance avec son absence mais sa précence dans ma tête, dans mon coeur.

J'ai pensé plusieurs fois à changer d'hopital sauf que pour ça il faut vouloir s'integrer à un nouveau fonctionnement de service, s'intégrer à de nouveaux collègues et je n'avais pas envie de tout cela, je n'ai pas la force ni l'envie et la motivation. Là ou je travaille je sais ce que j'ai à faire et c'est la facilité... pour le moment... même si ce lieu est gorgé de douloureux souvenirs.Mais Yanis me donne la force chaque jours, comme toi tu l'auras...

ma belle, je n'ai pas vraiment de réponse a t'apporter.
juste un petit message pour te dire que je pense a toi.
je veux juste te dire aussi que peut-être un arret de travail d'une semaine ne te fera pas de mal histoire de bien te préparer a la reprise du boulot et passer la dpa plus sereinement
sache que la décision que tu prendra sera la bonne pour toi.

oui je rejoins maman de Kalan, seule toi sera ce qui est bon mais j'aurai aussi attendue que la dpa soit passée ...

helas, je ne serais pas quoi te dire, je n'ai pas encore repris la vie active , je sais que pour mon mari sa la aider.

Merci les filles pour vos témoignages, conseils et pour m'avoir partagé vos expériences, vos avis.
Je pense finalement que je vais voir avec mon médecin pour reprendre le boulot le lundi qui suit le samedi de ma dpa. Ce sera sans doute une sorte de cap... Et puis côté boulot, je m'écouterai, et si cela ne va pas j'aviserai! Mais je vais au moins essayer, peut être que retrouver ma place sociale me fera du bien, et si ce n'est pas le cas je prendrai alors mes dispositions.
La dpa tombe en plus le jour de l'anniversaire de mon frère alors j'appréhende beaucoup... Vivement que ce soit passé je crois...