Deux mois aujourd'hui

Bonjour à tous,

Je me lance aujourd'hui à écrire notre douloureuse histoire.
Le 23 décembre 2014, nous apprenons avec mon ami que nous allons être parents. Quelle magnifique nouvelle surtout la veille de Noël.
Les premiers mois s'enchaînent, tout se passe bien. Le 14 février 2015, nous faisons l'échographie de datation tout va bien et super nouvelle c'est un garçon !
Je crois que je n'avais jamais été aussi heureuse de toute ma vie.
Le 19 mars lors d'une visite de contrôle mensuelle, la gynécologue n'arrive pas à entendre le cœur. Elle insiste pendant 20minutes. En larmes je commençais à comprendre que quelque chose n'allait pas. Direction les urgences en larmes, tremblante. Le verdict tombe en 1/2 seconde. Le cœur s'est arrêté de battre le 17 mars, à exactement 17 sa..
Tout s'effondre pour moi, pour nous. Déclenchement de l'accouchement par voie basse le samedi. J'ai accouché de notre bébé le dimanche 23 mars à 4h10. Très dure épreuve que j'essaye de surmonter, mais qui est à ce jour trop dure.
Nous attendons avec angoisse les conclusions de l'autopsie. Je suis tellement triste d'avoir vécu cela. Pourquoi nous? pourquoi note bébé ?
Je suis tellement anéantie.
J'essaye de ne pas montrer aux gens mon chagrin car je suis vite jugée. Pourquoi pleurer pour un bébé que tu n'as pas connu et c'est peut être mieux comme ça... Voilà les remarques!
Aujourd'hui j'espère refaire vite un autre bébé mais mon fils me manque ! Tous les jours je pleure. Je pense à ma grossesse qui n'est plus d'actualité.
J'ai peur pour la suite. Peur de reperdre un bébé.
La vie est vraiment très cruelle.
J'ai encore du mal à en parler et je ne sais pas comment nous pouvons continuer de vivre après avoir vécu une telle épreuve.

Bonjour et désolée de t'accueillir ici.

Tout ce dont tu parles sont des choses que nous avons ressenties ou que nous ressentons encore : L'impression de ne pas pouvoir continuer à vivre ... c'est vrai que ça parait insensé, mais en fait si on y arrive, il y a des hauts et des bas mais les hauts reviennent qd même !
L'envie d'un autre enfant et la peur terrible de devoir revivre un autre drame, cette perte de l'insouciance est difficile à vivre au jour le jour (ce weekend j'ai vu une fille que je connais et elle était enceinte, on a discuté de tt et de rien et ds ma tête je me disais en boucle "j'espère que tt va bien se passer" !!)
L'envie de parler de son enfant et la difficulté à supporter les réactions stupides des autres ! Perso, je parle de Corentin en disant son nom ou mon fils ds mes phrases et tant pis pour les autres. J'ai rapidement vu av qui cela passait ou ne passait pas ... et mes amies très proches, mes parents prononcent son nom et cela me fait du bien car on a besoin de voir qu'il a existé pour d'autres que pour nous !

Prendre son temps, se protéger un maximum en s'entourant de gens bienveillants (et d'une psy spécialisée ds le deuil périnatal ds mon cas), pleurer/crier qd on en a besoin, faire des choses qu'on aime, être un peu égoïste aussi pour une fois ... voilà en vrac les choses qui m'ont aidées et qui m'aident au quotidien !

Je te souhaite bcp de courage et je t'embrasse
M

Merci beaucoup pour votre message. Aussi bizarre que cela puisse paraître ça me rassure.
Je viens d'apprendre que le bébé est mort à cause du tordon qui était torsadé.
Il avait aussi une bride amniotique a trois doigts de la main. Malformation congénitale.

Bonjour Audreymilc, et malheureusement bienvenue sur ce forum. Tu trouveras ici tout le réconfort dont tu souhaites, sans jugement et sans maladresse.
Comme le dit si bien Marie, tu arriveras peu à peu à vivre à nouveau. Bien sûr, rien ne sera plus jamais pareil, tu n'auras plus cette insouciance, cette joie de vivre à toute épreuve, mais tu arriveras peu à peu, à ton rythme, à revenir dans la vie.

Il est important de très rapidement identifier les personnes qui te sont bénéfiques et les personnes nuisibles. N'hésite pas à recadrer les personnes qui te heurtent, notamment avec ce commentaire "tu n'as pas connu ce bébé". Bien sûr que si, tu l'as porté en toi, il a vécu en toi pendant de nombreuses semaines...
Il est important également de laisser s'exprimer toutes tes émotions: tu as envie de pleurer, pleure! Crois-moi, j'ai beaucoup pleuré, je pleure encore, mais cela m'aide à me relever peu à peu. Nier tes émotions, c'est prendre le risque de se les prendre en pleine tête des années après.
Essaie de trouver de l'aide également, auprès de professionnels. J'ai également un suivi avec une psy spécialisée dans le deuil périnatal et cela m'aide beaucoup.

N'hésite pas si tu as besoin de nous: nous sommes toutes là pour toi, tu n'es pas seule.