Liste des choses à ne jamais dire à un parange

Il vaut mieux avoir peu d amis mais de qualité, je pense. Des gens sur qui compter quand on est au plus mal. Des gens qui partagent nos joies et nos peines.

J'ai vu beaucoup de gens se week end donc j'en ai quelque une.

- C'est bien tu passes autre chose
- Pour ta 2e grossesse tu vas voir ca va bien aller (ok en faite ce sera ma 5e grossesses si je compte mes FC mais 3e aurait été acceptable!) et quoi tu as une boule magique pour prédire le future!
- C'est bien ne semble pas avoir trop de peine... c'est quoi ca je suis censé faire quoi fondre en larme a chaque seconde...???

Il n'y a pas longtemps mon patron m'a sorti :" au fait demain je ne suis pas là je fais la nounou" sous entendu il garde sa fille, puis il ajoute "c'est l'un des privilèges d'être patron"....
J'ai été tellement choquée qu'il me dise ça à moi, j'ai balbutié "profite"....
Avec le recul j'aurais dû lui sortir "c'est plutôt un privilège d'avoir une petite fille à garder..."
Je suis dans une periode COLERE en ce moment. Je commence enfin à retorquer quand j'entends qqchose qui ne me plait pas. Au dernier repas de famille j'ai cloué le bec à mes beaux parents : Ma belle mère m'a sorti "je crois que ça aurait été pire d'apprendre sa maladie après sa naissance", et mon beau-père a continué "de toute façon aujourd'hui on est plus sûr de rien pendant une grossesse avec tous les perturbateurs endocriniens"... J'ai explosé et tant pis pour l'ambiance! Il y a des choses qu'on a pas besoin d'entendre.
On me bassine avec l'IMG, le choix "courageux" qu'on a du faire, la malchance, la "chance" de l'avoir appris avant sa naissance... tout ça je m'en fiche aujourd'hui. C'est à l'arrière plan. Car ce n'est pas ça l'essentiel.
Personne ne me dit jamais "comme elle doit te manquer ta fille". Personne ne comprends ma douleur.

Courage Tessa et Charlie.
Peu de gens comprennent qu on a vraiment perdu un bébé.
Ils minimisent notre douleur, se protègent.
Moi j ai pas envie de faire d efforts. Je veux qu on me laisse vivre mon deuil en paix. Alors je m isole encore un peu jusqu'à la reprise du travail en mai.

Papillon974: C'est vrai les gens semble vouloir se protéger... mais se protéger de quoi au juste? Ce n'est pas contagieux perdre un enfant!! grrrrr

Ils se protègent de la peur de la mort, Tessa. Ils ont peur qu on porte la poisse, qu on broie du noir trop longtemps. Ils ont peur de ce deuil auquel ils n ont jamais été confrontés. Ils ne se rendent pas compte que s ils étaient à notre place, ils feraient une dépression et auraient besoin d aide. Les gens sont très peu là quand on a besoin d eux dans la souffrance.

C'est exactement ca!!! Je n'arrive pas a y penser avec autant de calme et de sagesse que toi.... c'est comme si toute ma colère se dirigeait vers eux... J'espère ''presque'' parfois qu'une personne alentour de moi fasse un oupsss pour que je puisse me défouler. Je ne crois pas que ca va me rendre très ''populaire''. lol!!

Tu sais, moi pour l instant je m isole des gens qu on connait. Je vois ma psy, mes copines de sport, des inconnus m apportent plus pour m en sortir.
Les gens qu on connait, vont me dire d avancer, de tourner la page, de faire vite un autre, que c est mieux ainsi...
Je veux pas entendre ce genre de conneries. J ai que trois ou quatre amies proches qui me soutiennent et ça me suffit. Je veux qu on me laisse retrouver la paix. J évite tous les gens négatifs. Il faut penser a se protéger pour pouvoir s en sortir.

Moi aussi je m'isole, je fuis les gens et les situations qui risquent de me faire du mal. Chaque invitation, repas, suscite en moi un dilemme : j'y vais j'y vais pas ? C'est mon instinct de survie je suppose, ou de protection. A défaut de pouvoir protéger ma fille, je me protège moi ainsi que mon mari.
Évidemment cet isolement est mal interprété par certains mais j'm'en fiche! Je m'accroche à ceux qui ont la bonne réaction.
Tu le dis très justement papillon974, qu'on nous laisse trouver la paix, en paix! A notre rythme surtout.

Tout à fait. Je sais pas si un jour je reprendrai une vie sociale comme avant. Mais je préfère me préoccuper de moi, de retrouver mon envie de vivre. Le hic c est que mon chéri lui, a envie de fréquenter ses amis comme avant. A un moment ça finira par être problématique.

C'est ce que je devrais faire un peu je crois me retiré de ses genres de situations pour éviter les ''disputes''.

J'ai toujours eu une vie social assez charger donc c'etait tout naturel de continuer... mais je me rends bien compte que ca ne fonctionne pas comme ca. Le coeur n'y est plus pour le moment. Je sais, ca va revenir mais pour le moment c'est pénible je me force a chaque sortie ou rencontre de famille.

Bah mon chéri me sort en rentrant (on a eu rdv auj à l hôpital pour les résultats d autopsie, mais ils avaient pas ces résultats) que c est pas bien que je m enferme, que je veuille plus revoir du monde, que je vais pas avancer comme ça, que les gens me changeraient les idées et me feraient rire.
Je lui ai répondu que je n y arrive pas, que comme dit ma psy il ne faut pas que je me force, que je revis petit à petit, mais que je peux pas revoir nos amis qui ont presque tous des enfants en bas âge. C est impossible pour moi de voir des gens heureux avec leurs ribambelles de gamins.
Je lui ai dit comment ça se fait que lui il a vécu tout ça avec moi, qu il a vu comment j étais traumatisée, et qu il me demande ça.
Meme lui ne comprend pas que je n arrive plus à vivre comme avant.

Dans le couple on avance pas forcément au même rythme. C'est parfois difficile de le constater. Mais je crois qu'il ne faut pas perdre de vue qu'on va dans la même direction et que notre conjoint ne veut que notre bien, son réconfort dépend aussi du nôtre!
Comme tu le dis il ne faut pas se forcer, car ça ne t'aidera pas c'est certain. On se force suffisamment au travail, au supermarché, etc. Alors quand on peut éviter mieux vaut s'epargner un peu.

Je suis déçue du coup. Je pensais qu il me poserait cette question dans quelques mois, pas de suite.
Je ne demande pas aux gens de comprendre s ils ne comprennent pas, mais juste qu on me laisse tranquille. Il y a deux mois je voulais mourir avec mon bébé. Aujourd'hui je ressors, je fais les courses, je vais au sport. Je suis allée en Thailande sans lui, dans un groupe de sept personnes que je ne connaissais pas. on sort à deux.
C est deja pas mal. C est déjà beaucoup. Il me dit qu il ya plein de gens qui ont vécu ça, et plein de gens qui ont fait autopsier leur bébé. Ça devrait me consoler??
Lui il voudrait qu on invite ses amis à la maison ou qu on aille les voir. Il avance peut être trop vite pour moi. Il dit qu il souffre mais que voir des gens lui fait du bien.
C est compliqué quand même de tout concilier, la vie de couple, le deuil. Quand le conjoint comprend et reste à l écoute, ça va. Mais dès qu il y a un fossé qui se creuse, c est difficile.

Mon conjoint et moi on est arrivés à une conclusion il y a qlq jours. Justement on se disputait on ne se comprenait plus et on s'est dit quand même cest bête de se rajouter des soucis. Au final on est pas obligé d'avancer au même rythme, on est pas obligé de faire tout ensemble, de ressentir les mêmes choses. Ce qui compte c'est qu'on respecte la douleur de l'autre et ses besoins, ses envies, sans forcer l'autre. Exemple : on est chacun libre de répondre oui ou non à une invitation. Si lui veut y aller et moi non alors lui y va mais pas moi. Ça va mieux depuis...

Je crois qu on va finir par y arriver à ça aussi. Sauf que j ai peur que ça nous éloigne à force. Ce soir on s est fait notre premier ciné a deux, depuis la perte de notre fils. Il était déjà allé au ciné avec des potes. Je n ai pas eu de crises d angoisse, j etais à l aise, je suis contente. Un petit pas pour moi. Pour les soirées chez les amis, je lui ai dit qu il peut y aller de temps en temps, sans moi, mais pas chaque week end.
En fait c est peut être con, mais je veux voir que les amis qui n ont pas d enfants, ou des inconnus.

Oui je comprends moi c'est pareil. Je sélectionne mes fréquentations!
C'est bien de sortir de temps en temps, et d'apprécier surtout. Si c'était le cas ce soir alors tant mieux!

En effet le deuil est tellement vecu différemment d'une personne à l'autre!

Pour nous aidé mon conjoint et moi on a décidé d'aller voir une psy. Notre premier rencontre (il me disait qu'il m'accompagnait pour me soutenir) finalement il a parle toute la rencontre... je crois que parfois les hommes veulent tellement nous montré qu'ils sont fort et veulent nous soutenir qu'il ''oubli'' qu'eux aussi peuvent avoir besoin d'un petit coup de pouce extérieur.

Le mien n arrête pas de s énerver, de prendre la mouche. On fait un rdv psy en couple une seule fois par mois, sinon je suis suivie seule.
Mais la dernière fois qu il est venu, on s est pris le chou car il m a fait des reproches, au lieu de parler de son mal être.
Parfois on est bien ensemble, parfois c est le froid. C est pas facile à gérer.

Coucou tout le monde.

Je sais que ce post à été fait il y a quelques temps déjà, avant même que je perde ma fille mais je suis nouvelle ici alors je regarde un peu partout et là je tombe sur ça. J'ai tellement ris de la bêtise humaine et ca faisait si longtemps que ce n'était pas arrivé que je me suis mise à chercher moi aussi les truc les plus ignobles qu'on est pu me sortir:

il y a bien sur le vous êtes jeunes, vous en aurez d'autres
ma belle mère est allée demandé à mon conjoint si ce n'était pas trop risqué de nous la laissé voir quand on était encore à l'hôpital (décomposition)
Sa mère à elle m'a dit qu'il fallait que je reprenne le travail au plus vite pour soigner le mal par le mal
et la perle c'est celle-ci: alors que je prenais le café chez une amie, une de nos connaissances est arrivée et quand elle a vu que je n'étais plus enceinte elle m'a tout naturellement demandé où était mon bébé; je lui ai donc dit que je l'avais perdu et voilà sa réponse: Oh c'est qu'on! j'aurais bien jouée à la nounou! ... Et moi j'aurais bien joué à la maman connasse et sur ces bonnes paroles elle a pris mon café en travers de la gueule!

Bonjour 
Comme tu peux le voir, j ai perdu mon fils quelques jours avant que tu pertes ta petite Laura.
Je comprends ton ressentiment et ta colère. Je l ai tellement ressenti tout ça.
Je crois qu il faut reprendre des forces pour affronter la vie et les gens. Il faut s armer de courage contre les remarques imbéciles. Moi je profite de mon congé maternité pour me rétablir surtout psychologiquement, vaincre pas à pas mes angoisses. Beaucoup de gens ne comprennent pas ça alors je les évite.
Qu on accepte un congé de seize semaines parce qu on a vécu un traumatisme, c est normal.
Je te souhaite de trouver cette force pour avancer et de l apaisement. Bisous

Bonjour Papillon,

Je profite aussi de mon congès mater pour faire tout ce qu'il faut pour me sentir mieux et pouvoir ré affronter la vie. J'ai un grand garçon de 6 ans qui a besoin de sa maman et pas seulement de la moitié d'une maman. 
J'ai la chance d'avoir des supérieurs qui me comprennent et qui m'enjoigne à prendre mon temps. Mais comme je te l'expliquais sur un autre post, c'est ma belle famille qui ne me comprend pas. Alors moi aussi je les évite le plus possible. Mais il y a toujours une personne bien intentionnée qui vient rapporter ce qu'elle a entendu dire d'un tel ou d'un tel. Donc au final ça revient au même...
Je te souhaite à toi aussi de trouver la force nécessaire pour avancer. Je pense que l'essentiel est pour une fois dans notre vie de ne se concentrer que sur nous même et notre bien être. Etre égoïste quoi! pour pouvoir un jour, à nouveau, s'ouvrir au monde.
Je t'embrasse. 
Bisous pour Ma Laura et ton Angel

Eh oui malheureusement dans nos situations il nous faut devenir égoïstes et penser à nous notre couple et l essentiel. De mon côté, ma belle famille est à 10000 km, en métropole, et il n y a que ma belle sœur qui prend de nos nouvelles et parlent d Angel, me demandent des photos.
Je me raccroche aux rares personnes qui me font du bien et sont à l écoute. Les gens qui ne l ont pas vécu, ne peuvent pas comprendre. Prends soin de toi et ta ptite famille.

Alors au travail en ce moment les maladresses pleuvent! Ce qui m'agace le plus ce sont les comparaisons et métaphores sur l'accouchement, la maternité. "Mener son projet jusqu'au bout c'est comme porter son bébé" ou encore pas plus tard qu'hier "ce projet là il est mort né!"...
Qu'est ce que c'est con et indélicat. Moi ça m'énerve!

Oui c est con. Voire méchant. Mieux vaut qu ils ne parlent pas dans ces cas là

J'ai parfois l'impression que c'est volontaire, je ne me souviens pas qu'avant il y avait ce genre de comparaison... peut être je n'y faisais pas attention. En tous cas aujourd'hui c'est insupportable. Je suis vraiment pas sociable en ce moment !!!

Je ne sais pas comment je reagirai à ta place puisque je n ai pas repris le boulot. Essaie de les éviter si tu peux et de garder ton sang froid. C est peut être volontaire mais parfois les gens frustrés et stupides cherchent à rendre les autres aussi mal qu eux.

Ma maman m'a dit ceci : «  Tu auras d’autres enfants avec Marco, et vous leur parlerais d’Abi, vous leur dirait qu’ils ont une grande sœur que vous aimez même si elle n’est plus là. Vous leur montrerais comme elle était jolie et leur raconterais tout ce qu’elle aimait faire. Elle sera toujours votre première ! »

Si la première partie de ses propos avait commencer a me choquer. La suite m'a rempli de reconnaissance. Ce qui importe c'est le sens que l'on donne aux mots, non les mots eux même ! Un silence, un "oh merde" ou une main sur une épaule peuvent en dire plus long que de grandes phrases.




Personnellement j'ai été plutôt préservée. Juste un accrochage avec un proche qui a sortie une phrase qui m'a fait réagir:
"C'est pas comme si tu l'avais fait exprès, comme si tu avais avorter. L'avortement est un crime, pour quelque raison que ce soit..."
J'ai clairement senti son penchant catho-extremiste car elle est non seulement anti IVG mais aussi anti IMG !
Alors je me suis braqué. Je lui ai dit que "Si nous avions appris qu'Abi avait un soucis nous l'aurions fait partir parce que quand on aime son enfant on ne le voue pas a une vie de souffrance!"
Je lui ai aussi ajouter que même dans le cas d'un avortement volontaire elle n'a aucun droit de juger car elle n'est pas dans la vie des autres. Toute vie est precieuse oui, meme celle de la maman , elle a le droit de disposer de son corps (ce qui ne dispense pas quand on fait le choix d'avoir un enfant de l'assumer jusqu'au bout et de ne pas avoir de conduite a risque) .
J'ai fait une fausse couche a 7sa en 2014, j'ai eut une énorme hémorragie lors de cette perte et ça a été physiquement douloureux ! Alors je ne pense pas qu'un IVG soit une partie de plaisir!

C'est pourtant une personne que j'apprécie beaucoup... Mais j'ai réagi de manière viscérale !
Il n'en ai pas ressorti de tension par la suite. Nous n'en reparlons pas (elle savait déjà avant mon avis sur les religions)

Chacun a son avis et on doit être tolérant. C est ça le plus dur.

Mon mari lui a eut droit à un "C'est terrible ce qui vous arrive. Pauvre madame, vous c'est pas pareil vous ne l'avez pas porté!"

Alors qu'il a été très impliquer des le début et il était fou de joie a l'idée d'être papa.
Alors que la disparition de sa fille l'a horriblement marqué.
Alors qu'il aurait préféré mourir lui que de la voir partir.

Mon mari est "papa" pas un simple géniteur !
Par chance c'est aussi à la fois mon amour, mon ami et mon amant et s'il a décidé de continuer (manger, se lever, ne pas se foutre en l'air...) c'est pour moi.

Oui les papas sont très oubliés dans cette histoire. Qui pensera à lui souhaiter une fête des pères? Qui pense à sa douleur. Ils sont merveilleux malgré leurs défauts, on les aime.

Je reconnais que certaines phrases que j'ai entendu m'ont amené du réconfort sur le moment, parmi lesquels :
- Vous aurez d'autres enfants
- Mis à part ça (la malformation au cerveau) tout s'est bien mis en place donc on sait que ça marche 
- J'ai perdu deux enfants mais j'en ai aussi eu deux en très bonne santé (CF l'infirmière de bloc)

 Savoir que ce n'est pas un deuil de la maternité ça aide dans ces moments là.

Et puis il y a ceux qui font mal :

- La nature est bien faîte
- C'est que ça devait ne pas se faire 
- Mieux valait le perdre maintenant que plus tard ça aurait été dur
- La fille de machine elle en a encore perdu deux après tu imagines !

Et ça fait mal, je ne dis rien parce que je veux pas m'effondrer devant eux...

Personnellement les pire phrase que j'ai entendu ont été de la part du corps médical qui m'a aidé a mettre au monde mon ange.
"Votre fœtus est beau, il n'y a aucune malformation, voulez vous faire une autopsie?" Le tout dans la même phrase.

"a 4 mois de grossesse vous n'êtes pas encore une maman a part entière, se n'est pas un bébé, c'est un amas de cellules".

Le pire c'est qu'ils n'ont jamais reconnu la naissance de mon enfant comme d'un bébé mais toujours parler de lui en terme de fœtus...

En fait ce que le corps médical et les autres oublient c'est qu'un enfant c'est 1/4 dans le corps et 3/4 dans la tête des parents.
Je m'explique... Après Abi j'ai perdu un autre enfant. A 12 semaines .

Tout le temps de la fausse couche dans mon esprit c'était un "amas de cellule". Et quand nous avons eut le rapport d'autopsie fœtal il y a une phrase qui m'a littéralement mis une baffe: "fœtus de sexe masculin". D'un coups ce n'était plus un amas de cellule mais un petit garçon !

Hello à toutes!
J'en ai des belles pour compléter la collection!

Mon père :
- Juste après l'accouchement : "T'as de la chance de pouvoir déjà marcher, à l'époque c'était pas possible". "A l'époque, on les traitait comme de la bidoche".
- 2 jours avant l'enterrement : "Je ne viendrai pas, je ne veux pas revoir ta mère". (quand je m'en agace, il me raccroche au nez)
- La veille de l'enterrement : un mail très agressif où il attaque mon couple et dit que je dois tirer des leçons de cette histoire. + "Je te demanderai ne pas me re-solliciter à l'avenir"
- Le jour de l'enterrement, il vient finalement (grand prince, "en tant que grand-père") il passe devant nous sans nous adresser un regard et embrasse mes beaux-parents. Il part en disant à une amie de bien prendre soin de moi.

Ma soeur :
- "Ca vous fait quoi de passer devant la chambre de la petite?"
- "En tant que marraine, j'ai droit à avoir des photos d'elle" (malgré le refus de mon mari)
- "Je l'avais vu dans l'astrologie mais j'avais préféré ne pas te le dire"
- "Pourquoi vous faites appel à un prêtre alors que vous êtes pas croyants?"

Mon beau-frère, 2 jours avant l'enterrement :
- "Ma femme est enceinte de 3 semaines! Du coup, elle risque d'être un peu émotive à l'enterrement, je préférais vous prévenir"

Un collègue de mon mari :
- "Bah! Ca arrive comme ça que les femmes rejettent le bébé"

Une collègue (psychologue), à ma reprise du travail, 4 mois en avance par rapport à ce qui était prévu avec les enfants que je suis :
"Je pense qu'il aurait mieux valu ne pas prévenir les familles de tes patients de ce qui s'est passé, c'est ta vie privée
- Oui peut-être mais les gens m'ont vu ronde, j'avais préparé mon départ en congé mater, je n'avais pas envie qu'ils me disent "félicitations!" à mon retour
- Ah ben là c'est à toi de faire un travail sur toi!"

Réunion de rentrée (le jour de mon retour), mes collègues insistent lourdement sur la nécessité d'installer une table à langer dans les toilettes.

Mon médecin traitant :
"La nature est bien faite, elle serait peut-être née handicapée" x 3. A la 3ème, je me suis permis de lui rappeler qu'elle n'était pas handicapée, que c'était un problème de cordon.
Et elle tire la gueule à mon mari quand il va la voir parce qu'elle est scandalisée qu'il ait envisagé de se suicider pendant 3 mois après le drame au lieu de me soutenir comme un homme est censé le faire!

Médecin du travail :
"Faut vous dire qu'elle a pris la décision de partir. Vous savez, il y a une conscience cellulaire"

J'ai oublié les autres, le cerveau étant bien fait, je les ai refoulées...

Courage les filles! Au moins ce qui est chouette dans tout ça, c'est qu'on pourra peut-être organiser un grand vote de la pire boulette, ça peut être marrant!

Ah si ça me revient :

Mes petits patients:
- Ton bébé il est mort parce que tu l'as pas assez nourri?
- Il est où ton bébé? Mais si tu sais bien où il est, allez dis-le-moi!!
- Oh c'est drôle tu viens de faire un bruit comme si tu accouchais! (+ gros fou rire)

Et ma mère :
"Mais pourquoi tu regardes des photos d'elle? Arrête de te faire du mal aussi!"

Quand je vous lis, ca me met toujours autant en rogne....
En plus de devoir apprendre à vivre sans nos bébés on doit supporter ces réflexions de merde

En plus de toutes ces choses que l'on doit entendre, il y a aussi l'attitude de notre entourage qui fait mal...
Tout comme vous, j'ai entendu: "La prochaine fois sera la bonne...", "Bhein oui, qu'est-ce que tu veux la vie est injuste... faut t'y faire...", "C'est la faute à pas de chance...", "Oui mais t'es certaine que tu étais bien enceinte. Ils ne se sont pas trompés à l'hôpital?","Quoi tu es déjà de retour au travail, moi je ne sais pas comment tu fais parce que moi je ne pourrais pas...", "On va attendre un peu pour voir si vous allez avorter spontanément sinon vous revenez et on vous enverra au bloc d'accouchement (oui oui au bloc accouchement) chercher le traitement"
Mais pour moi, ce qui a été le pire c'est la réaction qui a accompagné ces phrases assassines. Suite à la perte de mes bébés, je me suis enfermée dans ma bulle car il n'est pas facile de se retrouver face à la réalité (surtout quand on travaille avec des enfants, et oui je suis instit...), au manque et au vide. Me sentant en confiance avec 2 de mes amies et parce qu'elles m'ont invitée à le faire, j'ai commencé à extérioriser ce que je ressens et là j'ai eu droit à de la première: "Ecoute, je suis désolée mais là, je dois absolument y aller. J'ai rdv et je vais être en retard"et comme si ce qui venait de m'arriver est contagieux, de la part de la deuxième, avec qui il n'y avait que quelques semaines de différence, " Je ne suis pas la bonne personne pour t'aider". Depuis silence radio. C'est difficile de voir son amie souffrir quand tout va bien pour soi même si cette amie a toujours été là...
Si certains médecins parlent de sélection naturelle pour la perte de nos bébés, cette sélection naturelle se fait aussi au niveau des personnes sur qui l'on peut vraiment compter.

Angeline a écrit:

Si certains médecins parlent de sélection naturelle pour la perte de nos bébés, cette sélection naturelle se fait aussi au niveau des personnes sur qui l'on peut vraiment compter.

J'aurais pas dit mieux!

Notre fille est morte en janvier, elle nous a permis de voir QUI sont les vrais amis: ceux qui sont present quand ça va pas.

Moi cet été j'ai eut droit à "Tiens on va venir chez vous cet été avec S..bip (je bip le nom du conjoint ^^ ) et les enfants (deux garçon de 5 et 3 ans et une petite fille qui n'a qu'un mois de plus que mon Abi). Pour les vacances..."
Euh comment dire: NON ! Je suis pas un centre de vacance pour le bon plaisir de personnes qui quand nous allons mal font silence radio et ne nous contacte que pour demander a venir en vacance chez nous ou dire "ohhh les enfants aimerais voir ton chien en vrai" (parce que oui "un chiot c'est trop choupinouuuuu" sauf que moi je l'ai pris ce chien pour m'obliger a sortir de chez moi pas pour faire plaisir a tes enfants!)
Faut surtout pas leur rappeler qu'on a perdu notre fille a ces personnes là !

Bonjour nouvelle Mamange parmi vous , merci pour ces postes, je croyais que ma colère faisait que je prenais tout mal, ou voyait le mal partout par rapport à certaine réflexion indélicates du type 
"Tu sais la nature est bien faite , c'était le destin "
"Je comprend ta douleur moral et physique, je me suis fais avortée à 4 semaines de grossesse y a 5 ans "
"T as pris des photos de lui ? beurk , moi j aurai pas pu" 
" tu reprends le boulot lundi ? on se voit dimanche si tu veux ? " ( mon accouchement à eu lieu un jeudi .. 
"Je sais que c'est horrible, t es la 3eme copine a qui ça arrive cette année " (je suis ravis de l apprendre ..)
" tu vas pouvoir picoler pour le jour de l'an !"
"T avais déjà acheté la chambre ?? il paraît que ça porte la poisse"
"Quoi tu reprends le boulot qu en mars ? c'est bien ça te fait des vacances "

Enfin bref rien que de les écrire ces phrases j allucine toujours autant qu on est pu me sortir ça . . je suis pas douée dans les moments difficiles, j'ai du mal à trouver les mots , mais comme j'ai toujours pensé mieux vaut se taire de dire de la merde ..

Bon courage à vous 
Je suis contente d avoir trouvé ce forum 
Ah vous lire je me rend compte que je ne suis peu être pas folle et que la douleur est bien réelle et surtout que oui je suis une Maman malgré tout ...

Courage à vous. Il n y a que ceux qui ont traversé le même deuil qui trouvent parfois les mots justes ou bien des gens plus proches et plus réfléchis.
Douces pensées à nos petits bébés partis trop tôt

Ma belle-famille m'en ont sorti des belles, aussi...

Ma belle-soeur:
Pendant qu'on attendait les résultats d'autopsie: "Tu me diras si c'est génétique, parce que ça m'inquiète de ne pas savoir si ça pourrait m'arriver aussi..." (Elle a su qu'elle était enceinte trois semaines après mon accouchement.) Et quand je lui ai dit qu'on avait rendez-vous le 9 septembre pour avoir les résultats: "Oh, c'est dommage, mon premier rendez-vous de suivi est le 8... Ça aurait été bien que je connaisse les résultats avant de voir mon médecin."

Et aussi: "Je ne pense pas avoir d'autres enfants après celui-là. Je trouve ça trop difficile d'être enceinte." Je lui ai répondu que je prendrais ses nausées, sa fatigue et ses maux de dos sans hésitation si ça pouvait me ramener mon fils.

Ma belle-mère:
Elle n'arrête pas de dire devant moi à quel point elle a hâte que sa petite-fille soit là pour enfin être grand-mère! (Parce que ma belle-soeur attend une fille.)
 
Après avoir accouché, je suis restée quelques jours à l'hôpital parce que j'ai fait une prééclampsie et ma tension artérielle a mis du temps à redescendre... Donc après l'accouchement, mes parents et mes beaux-parents sont venus me rendre visite à l'hôpital, et ma belle-mère a dit à ma mère: "Je pense tellement à toi, Carole (ma mère)! C'est difficile de voir sa fille malade." Et en s'adressant à moi: "Tu sais, on s'inquiète toujours pour nos enfants..." Et moi de lui répondre en pleurant: "Oh oui, je le sais!" (Je venais de perdre mon enfant à peine deux jours avant!) D'ailleurs, c'est ma mère qui a dû rappeler à ma belle-mère que son fils aussi venait de perdre son enfant, pas juste moi! Mon conjoint était dans la pièce et elle lui avait à peine adressé la parole!