Bonjour,
Comme tout le monde, je ne pensais pas un jour écrire un message sur un site aussi triste, et pourtant ...
Je suis maman d'une merveilleuse petite fille de bientôt 6 ans. Très tôt on avait remarqué que mon col était un peu feignant, puis à 6 mois de grossesse révolus, je n'en avais presque plus, mais après 10 jours d'hospitalisation, j'ai été alitée à domicile et elle est arrivée sans complication à 35 semaines. Nous n'avions pas prévu d'avoir d'autres enfants alors.
Puis nous avons eu la chance, il y a un an, d'être mutés en province où nous avons pu enfin acheter la maison de nos rêves, avec du terrain pour notre pépète, et des chambres à ne plus savoir qu'en faire ... C'est là que rapidement la décision d'un nouvel enfant est arrivée et au premier mois d'essai, test positif, quel bonheur !
A 3 mois de grossesse, mon col était raccourcit mais encore correct, j'ai été très vite en arrêt. Au rdv du 4 ième mois, il s'était un peu amélioré et puis, tout à basculer à l'écho morphologique. Après avoir constaté que notre bébé était parfait, en plus d'être actif et réactif, on m'annonce que mon col est ouvert à 1,5 cm et encore plus raccourcit qu'il y a 15 jours. (1,1 cm)
On me garde, on me planifie un cerclage à chaud la semaine suivante, mais avant il faut se débarrasser d'un signe d'infection dans ma prise de sang, je suis donc sous antibiotique. La veille du cerclage, qui représentait mon plus gros espoir, la prise de sang reste mauvaise malgré le traitement. L'infection est là et l'intervention pourrait aggraver les choses et provoquer des contractions. On m'annonce donc que nous allons patienter gentiment les 24SA puis que je serai transférée dans une maternité niveau 3 pour la suite.
Un soir, je commence à contracter (le lendemain du cerclage prévu). On réussi à stopper tout ça avec de l'adalate, je me sens rassurée.
Le lendemain vers 14 H, une écho montre que le col semble identique à la dernière fois, mais le toucher vaginal montre que ça a empiré, je dois être transférée le jour même.
Et puis finalement non, la maternité niveau 3 ne "veut" pas de moi avant que les contractions soient stables (pour le transport car 1H de route) et qu'on ait injecté les corticoïdes pour la maturation des poumons. Dans la foulée, les contractions reviennent à 17H, directement régulières toutes les 3 minutes malgré la perfusion, du médoc dont je ne sais plus le nom mais le plus fort. La piqure de Celestene est faite, mais je commence à comprendre que c'est trop tard...
Vers 18H30, ça coule, c'est du sang, on me descend au bloc, je continue de saigner, beaucoup de caillots. On m'annonce que je ne peux pas avoir de péridurale car je suis déja pratiquement à dilatation complète, c'est horrible. Mon mari arrive, il avait emmené ma fille chez sa grand mère.
19H30, ça commence à pousser, mon gynécologue perce la poche des eaux qui elle, était coriace et ne voulait pas céder, et mon bébé est né en seule poussée. J'entends mon gynéco dire "il est petit, il est petit ...", il est immédiatement pris en charge par une équipe du samu pédiatrique pour tenter quelque chose, mais je sais au fond de moi que c'est en vain ...
Voilà, notre petit Hadrien a rejoint les étoiles quelques minutes plus tard, samedi 22 octobre dernier. Nous pleurons beaucoup.
Je n'ai réussi qu'à le voir au travers les photos, c'était trop dur. Je sais d'avance que je regretterai un jour de ne pas être allée l'embrasser. J'ai pu conserver une photo, je la garde dans mon sac précieusement et je dors avec le doudou qu'on lui avait acheté et choisit par sa grande soeur.
Qui aurait pu penser qu'une telle chose allait nous arriver à nous ?
Il était si parfait, innocent, il est parti à cause d'un col qui n'a pas réussit à le garder au chaud, ou à cause de cette infection qui est venue compliquer la chose... on en saura plus dans quelques semaines après l'analyse du placenta.
Nous sommes allés le déclarer à l'état civil assez vite, trop vite peut être, quelle douleur de voir son prénom inscrit sur un acte de décès.
Maintenant, il faut être forts pour notre fille, parce que la vie doit continuer évidemment.
Comment envisager une nouvelle grossesse après un tel drame ? Revivre ça, impossible, ça serait trop dur. Evidemment mon médecin m'a dit que je serai cerclée d'office, très tôt et suivi de près pour une prochaine grossesse, encore faudra t-il un jour oser se lancer.
Je suis en colère, car dès mon premier rdv, j'avais emmené mon dossier médical et averti que mon précédent gynéco avait évoqué qu'il faudrait que je sois cerclée la prochaine fois. Mais en ayant été mis en arrêt tôt et mon col semblant tenir le coup, mon nouveau médecin pensait que ça suffirait ... je suis en colère, même si je sais que le cerclage reste une technique qu'ils utilisent prudemment.
Nous revoilà donc à la maison, sans notre fils, le ventre vide, le coeur lourd et fissuré. Le temps fera son oeuvre mais nous ne l'oublierons jamais.