Mon histoire est sans doute comune, banale. La souffrance que je ressens est sans doute identique à beaucoup d'entre vous.
Ma grossesse se passait très bien, pas malade, pas de saute d'humeur... idéale. malheureusement j'ai fais une poussée d'hydramnios à 24 semaines de grossesse. J'avais près de 6l de liquide amniotique (au lieu de 1l habituellement). J'ai été hospitalisée. Les medecins ne savait pas ce qu'il passait, ils me parlait de malformation, de trisomie ... Ils étaient très pessimiste et ne m'ont pas menti, ils m'ont expliqué que réanimer un bébé de 24 semaines était compliqué, les machine pouvait le faire tenir en vie mais des sequelles et beaucoup de souffrances serait obligatoire. L'extrême prématurité (avant 26 semaines) causait 90% de décès.
Mon fils bougeait et était en pleine forme à l'échographie alors je me disais que tant qu'il était dans mon ventre, on gagnait du temps.
Les médecins m'ont fait une amniosynthèse et m'ont prélevé 1.5l de liquide pour essayer de limiter la pression. mon fils était déjà tête en bas, poussé par le liquide. Mon col s'effaçait.
Cela n'a pas suffit, j'ai eu des contractions le soir même. J'ai dis au médecin que je voulais mourrir aussi, qu'ils m'endorment.. Le médecin m'a expliqué qu'il fallais que je sois consciente... sur le moment je n'ai pas compris. La douleur était insupportable, pas seulement la douleur physique mais aussi d'accoucher de mon bébé tout en sachant qu'il ne survivrait pas, il était trop petit. J'ai expulsé mon bébé en pleurant, je l'ai vu une fraction de seconde tout petit dans les mains du medecin.
Le medecin est revenue peu de temps après pour me dire que son coeur était trop faible et qu'il s'était arrêté. IL ne pesait que 800g.
ILs ont voulu que je le prènne dans mes bras.. je ne voulais pas mais ils ont insisté. Mon mari est arrivé après l'accouchement car nous habitons loin de l'hopital. Nous avons pris notre fils dans nos bras et l'avons pleuré.
Je comprend pourquoi il était important d'être conscient dans ce moment là. On fait plus facilement le deuil quand on a une image. Evan était magnifique, le portrait craché de son père. Je sais que nous avons fait un beau bébé.
Nous avons demandé l'autopsie. l'hypothèse la plus probables est qu'il a eu un problème au niveaude l'intestin, celui ci s'est retourné. Cela a entrainer l'hydramnios. C'est un as extrement rare et qu'il n'arrive quasiment jamais. Les medecins n'avaient jamais vu cela.
'ai la haie contre cette putain de fatalité, la malchance
maintenant nous avons des projets de bébé. le sentiment de vide est omniprésent. j'ai longtemps ressenti cette douleur de l'accouchement de la mort. Je m'accroche au quotidien, j'essayede me focaliser sur les petits plaisir de la vie, une douche chaude, la lumière du soleil. Evan ne connaitra jamais cela mais je veux que, où qu'il soit, il ressente mes sensations comme quand il était dans mon ventre. Après tout, c'est mon petit ange. Je vis pour lui et pour ses prochains frère ou soeur. Grace à lui on est un famille, on a même décidé de se marier.
Aujourd'hui, je vais mieux même si je suis entourée d'amies enceintes, heureuses. je ne peux que les envier et espérer que je connaisse ce bonheur. Moi aussi j'y ai les droit. nous l'avons tous ce droit au bonheur. J'ai de l'espoir, c'est tout ce qu'il me reste