5 octobre 2009…..
10h du matin,
consultation de jour avant le déclenchement de mon accouchement,
36 semaines et 4 jours :
Le monitoring fœtal commence, cela fait une demi journée que je n’ai pas sentie ma petite….
je n’ai pas dormi de la nuit mais c’était la pleine lune et on devait me déclencher mon accouchement le lendemain, j’ai mis tout ça sur le stress de l’inconnu…
c’est mon premier bébé…..
l’élève sage femme commence le monitoring sans trouver le cœur du bébé,
mais dans un premier temps elle me dis que tout va bien,
de me pas m’inquiéter, et m’oriente vers la chef sage femme pour faire une echo.
Je commence à paniquer, à stresser. Beaucoup de monde arrive dans la salle, elles changent l’appareil d’echo pour un autre et s’acharnent mon ventre….
et puis le diagnostic tombe : « le bébé est mort »
j’hurle « c’est pas possible », je pleure, mon mari qui était parti faire les papiers d’entrée arrive en courant, défonce la porte et tombe à terre, les genoux au sol.
La douleur n’est pas quantifiable à ce stade, le monde s’arrête brutalement….
mon sourire disparaît avec mes rêves de maternité.
La seule chose qui me relie encore à la vie est la main de mon mari….sans son soutien je ne serai pas là aujourd’hui à raconter la pire épreuve de ma vie.
On m’hospitalise alors en gynécologie et on me donne 3 comprimés pour déclencher le travail. Mon mari ne me quitte plus, il dort avec moi, et à 4h du matin des douleurs nouvelles pour moi arrivent et s’accentuent….je perd les eaux….je descend alors en salle de travail.
9h cela a duré…les yeux rivés sur la couveuse située au fond de la salle….
je n’arrivais pas à pousser, une partie de moi voulait te garder dans mon ventre et une autre savait qu’il fallait de laisser …. C’est avec les cuillères que l’on t’a sortie à 13h….
J’étais dans un état second, exténuée, vidée….
je n’ai pas pu te regarder de suite, c’est papa qui t’a amenée à moi.
Tu étais si belle, si parfaite ! 2,8 kg et 48 cm….
je n’ai pu m’empêcher de vérifier si tous tes petits doigts y été….
J’ai du te laisser partir, et accepter à contre cœur une autopsie…..
qui, un mois après ne révèlera rien de ton décès, « arrêt cardiaque inexpliqué » !
Nous t’avons enterrée, tu repose avec ton grand père….
La vue de ton petit cercueil blanc m’a anéantie….
Je continue à te sentir auprès de moi ma Victoire….
tu ne me quitte plus, tu es à jamais dans mon cœur à défaut d’être dans mes bras.
Tu étais la lueur d’espoir après mon accident vasculaire cérébral de 2008, ton prénom c’était parce que je croyais que la vie pouvait nous faire le plus beau des cadeaux : toi.
Mais le destin t’as arrachée à moi ….
Grâce à toi je n’ai plus peur de la mort ….
Je continue uniquement pour ton papa que la douleur accable autant que moi !
Je garde dans mon cœur les souvenirs de tes coups de pieds….
des moments ou tu avais le hoquet…..des monitoring ou j’entendais tu petit cœur….
de tous les moments ou je t’ai sentie bouger !
Tu as fait de moi une maman…mam’ange !
J’aurai tout donné pour te voir respirer, vivre et grandir….
la mort s’est trompée de cible…c’est moi qui aurait du y rester quand j’ai fait mon AVC !
Pardonnes moi Victoire de ne pas avoir pu te protéger !
J’avais peur de tout, de la grippe, de ne pas savoir t’allaiter,
de ne pas savoir m’occuper d’un bébé….
mais jamais je n’aurai pensé qu’un jour tu puisse nous quitter !
Surtout à 8 mois d’une grossesse idéale et sans fausse note.
Je t’aime de tout mon être,
Tu ne me quittera jamais,
Sois en paix ma chérie, maman ne t’oublierai jamais !
Emilie